Sprit est un magazine automobile allemand gratuit, disponible au format .pdf sur internet. Il propose dans son dernier numéro daté de janvier 2010 un essai du Lada Niva. Vous pourrez télécharger ce numéro à l’adresse suivante, l’essai illustré par de belles photos en noir et blanc se trouvant sur les pages 15 à 20 :
http://www.sprit-magazin.de/
http://www.sprit-magazin.de/images/sprit/pdf/SPRIT_2010_Jan.pdf
On retrouve cet article au format html et en russe à l’adresse suivante :
http://community.livejournal.com/ru_auto/21712596.html . Cela me permet de vous proposer une traduction de ce bel essai.
Ma main droite repose sur le levier de vitesse et vibre au rythme du ralenti moteur. Je referme ma main sur la boule ronde, ferme les yeux et inspire profondément. Cela sent le neuf, l’odeur d’une voiture neuve, mais c'est pourtant une vieille voiture. Les plastiques sont durs, il y a une odeur entêtante de caoutchouc. C’est comme cela qu’elle doit sentir. Comme cela et pas autrement : un parfum pour les hommes, une « Eau de chevaux moteur ». La main toujours sur le levier, j’enfonce la pédale de gauche et enclenche la première. J’accélère. A la fois trop vite. A la fois trop peu. La Niva s’ébroue, hoquète mais avance. J’augmente les gaz, passe la seconde, de nouveau les gaz. Plus j’accélère et plus la douce musique du différentiel se fait entendre. Je n’ai fait que quelques mètres au volant de la Niva et je sais que cet essai ne sera pas habituel. Il s’agira d’un essai plein d’émotion. La Niva est unique. Elle transporte des millions de personnes, dans tous les pays du monde. C’est pour moi un honneur de rencontrer ce monument.
Lada est le plus grand constructeur de l’Europe de l’Est et le producteur de la Niva depuis 1977. Cette voiture porte de type usine 21214 et est basée sur les modèles de la gamme moyenne de Fiat, l’ancien partenaire technologique d’AvtoVAZ. C’est l’un des principaux produits de ce constructeur, basé à Togliatti, une ville située sur la Volga. Il fabrique d’autres modèles, comme la Kalina compacte, la berline de classe moyenne Priora, Une partie de la production fait le voyage de Togliatti à Buxtehude.
De la Volga à l’Elbe, un classique russe. C’est à Buxtehude que se trouve l’importateur pour l’Allemagne et l’Autriche de la marque russe. Les Niva sont vendues avec l’immobiliser électronique et un système d’injection multipoint moderne de marque Bosch. Elles sont vendues exclusivement avec un moteur 4 cylindres en ligne de 1,7l et 81ch. Ce qui frappe c’est que ce moteur qui n’aime pas les hauts régimes est totalement adapté à la voiture. Peut-être parce que la voiture ne pèse que 1,2 tonne. De plus, la transmission est permanente aux 4 roues, on dispose d’un réducteur et d’un blocage de différentiel d’où des capacités étonnantes : 58% pour les pentes franchissables, 65cm pour les passages de gués, et 48° maxi en déport latéral. Tout cela est en série ! Au moins, pendant toutes ces années, le Niva est resté fidèle à ses convictions.
Vous pourrez l’affubler d’un nombre incalculable d’accessoires inutiles comme un pare-buffle, des marchepieds, des jantes en aluminium ou des autocollants, mais oubliez les aides électroniques comme l’ABS, l’ESP ou l’ASR. Jouissez plutôt du porte fusil, du bac de coffre et du treuil. Des équipements pour les vrais hommes. Pensez aussi aux économies avec une installation au gaz et un réservoir de 60 litres sous le plancher. Le système passe automatiquement sur le gaz quand le moteur a atteint sa température de fonctionnement. Température atteinte rapidement, été comme hiver. Mais le plus grand plaisir reste la conduite, même aujourd’hui.
Le Niva se remarque par son origine russe. Il démarre jusqu’à -45°C. C’est écrit dans le manuel de bord. Son chauffage vous réchauffera plus rapidement que la vodka. Bon, bien sûr vous n’avez pas trop de choix : froid ou chaud. Il ressemble à un ventilateur : il est bruyant. Attention à l’entretien : c’est tous les 10,000km. C’est peut-être peu mais cela se comprend quand on voit comment est utilisé le véhicule. La plupart des Niva sont exploités sur des terrains difficiles. Ce n’est pas une voiture pour paraître. On l’achète pour son caractère universel et aussi pour son prix. C’est une voiture avec une technologie simple et un prix avantageux. Il est presque imbattable. La Niva coûte moins de 10,000 euros. Neuf ! Avec une garantie de 2 ans, kilométrage illimité.
Je suis aux anges. Ce sont mes premiers mètres au volant de la Niva et j’espère que ce ne seront pas les derniers.
Adaptation VG