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Une Kopeïka dans l'esprit d'antant : la 2101 de l'Institut MAMI.

Si vous fouillez au fond d’une armoire, vous trouverez sans doute deux ou trois magazines automobile des années 80. Si vous le feuilletez vous trouverez à coup sûr un article aussi court qu’il soit consacré au sport automobile. Et là, stupeur, vous tomberez sur des Moskvitch de rallye, des Samara d’Autocross et des Kopeïka pour les courses sur circuit.

En ces temps éloignés de l'URSS, quand une coupe de glace coûtait 7 kopecks, le sport automobile (d’un point de vue quantitatif) était paradoxalement beaucoup plus renommé et développé qu’aujourd’hui.

Les pilotes nationaux participaient activement aux championnats de ralllye, aux coupes d’autocross et à des courses sur circuit, aussi bien en URSS qu’à l’étranger. Les légendaires Kopeïka de circuit roulaient sur les circuits de toute l’Europe. Lorsqu’elles entraient en piste, leurs pilotes étaient supportés par une foule en délire. Les courses étaient particulièrement disputées et ce jusqu’au dernier tour et le passage du drapeau à damiers. On retrouvait ensuite les pilotes et leurs machines dans un parc fermé : les journalistes pouvaient librement discuter avec eux et faire des photos. On ne laissait pas de côté les caractéristiques techniques des voitures de course : les reporters essayaient de parler de chaque petit truc qui permettait d’améliorer la voiture et de connaître les raisons pour laquelle une voiture était meilleure sur une autre.

La voiture qui illustre cet article est très proche des voitures de course des années 80 et certains pilotes stars de l’URSS ne rêvaient même pas d’une VAZ-2101 aussi aboutie techniquement. La carrosserie peinte en noir mat, les voies avant et arrière élargies, le conduit d’admission poli, le pot d’échappement latéral. Toutes ces améliorations prennent leur signification lorsqu’on entend le bruit du moteur.

Cette voiture a été remarquée lors du show Autoexotica de 2007 sur l’aérodrome de Touchino. C’est en ouvrant le capot moteur qu’on comprend que tout n’est pas aussi simple : en fait cette Kopeïka cache un moteur 6 cylindres en ligne BMW gavé par trois carburateurs Weber double-corps.

En fait, de la Kopeïka il ne reste que la carrosserie. Tout le reste de la voiture a subit de profondes transformations dont l’idée a germé dans les esprits des étudiants de l’Institut MAMI. Ils ont mis 6 ans à construire la voiture. Ils ont commencé par la carrosserie, profondément renforcée sans l’aide d’un arceau de sécurité. Toute la suspension, des silent-blocks à la barre de direction, provient d’une BMW. Pour plus de fun, les jantes sont des modèles de compétition Estonia, et les pneus « pluie » datent, tenez-vous bien, de l’URSS. Des pneus Prostor 195/50 R13 qui finalement tiennent aussi bien la route que des pneus plus modernes.

Dans l’habitacle, il ne reste que le tableau de bord sur lequel est monté un compte-tour, et un siège baquet pour le pilote. Sur le plancher on remarque les tuyaux qui relient le moteur au radiateur, installé à côté du réservoir à essence compétition dans le coffre. La raison de cette disposition est très simple : il n’y a plus de place sous le capot ! Il faut dire que le moteur BMW a lui aussi subit quelques modifications. D’abord, il est passé de 2,7 à 3,0 litres, la partie pistons-bielles a été revue entièrement avec des éléments fabriqués sur commande. L’admission d’air est désormais directe et l’échappement direct se termine par une sortie M-Power. La transmission provient en droite ligne de la BMW E30, y compris la boîte de vitesse.

Les ingénieurs de l’Institut NAMI ont atteint leur but, même si cela a pris du temps et que cela n’a pas été facile. Mais, il n’existe en Russie aucun projet identique d’un tel niveau de finition.

Vu sur : lien obsolète
Adaptation VG

Tag(s) : #Lada, #VAZ, #2101, #Tuning, #MAMI