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Assez souvent lorsque l’on regarde les voitures des forces de l’ordre on se dit : « moi, au volant de mon "avion" je vais les laisser sur place ! ». Pourtant, parfois les voitures de police ne sont pas si modestes ou inoffensives...
Bien entendu, les différentes subdivisions du ministère de l’intérieur comptent dans leurs rangs des milliers de voitures ordinaires, qui ayant passée une simple « formation professionnelle » passent de l’usine à la rue, ou font l'objet de quelques aménagements par des sociétés extérieures ne méritant pas, selon nous, le titre de « tuning atelier ». Il est en effet seulement question de la peinture de la voiture dans des couleurs tristement connues et de l’installation des équipements nécessaires comme le gyrophare, la sirène, les moyens de communication ou d’une grille de séparation d’habitacle.
En France se sont des Peugeot bon marché, en Allemagne des berlines Vectra ou Omega, aux USA des massives Ford Crown Victoria ou des Chevrolet Caprice, qui sont ainsi exposées aux criminels. Mais cette liste est loin d’être exhaustive car en fait il existe une version police de pratiquement tous les modèles produits en grande série. Et pas seulement dans les pays développés, mais aussi dans les pays en voie de développement. Par exemple on rencontre beaucoup de VAZ-2105 version police sur l’ile de Cuba. Mais il y a encore plus intéressant.
Les voitures « spéciales » produites à l’unité ou en très petite série. Il s’agit de voitures destinées à être utilisées dans des administrations sensibles ou proches des sommets de l’Etat : leurs performances leur permettent de rattraper plus rapidement les criminels ou atteindre très rapidement un endroit donné. Le plus de ces voitures est qu’elles sont très discrètes, c'est-à-dire qu’un criminel potentiel ne les remarquera même pas. Le moins, c’est qu’elles sont très chères. En effet, le marché pour ce type de voiture est très limité (parfois de manière artificielle), et leur niveau de préparation dépasse ce que l’on peut faire sur la chaîne de montage habituelle.
En Russie, les Lada avec moteur rotatif (type 311, 314, 411 et 415) sont biens connues. Au départ ces voitures étaient seulement destinées aux services spéciaux du Ministère de l’Intérieur ou du FSB (ex-KGB), mais elles ont été commercialisées de manière régulière à partir de 1997. Le moteur VAZ-311 est apparu en 1976. Il faisait une puissance de 70ch. Ensuite on est passé à un moteur birotor dont la cylindrée unitaire a été graduellement augmentée. Le dernier moteur était le type VAZ-415. On pouvait le monter dans n’importe quel modèle de la gamme Lada, indépendamment de son âge et du type de transmission. Avec une cylindrée de 1300cm3, le moteur VAZ-415 développait 140ch avec un couple de 180 Nm. Cela permettait par exemple à une Samara de passer de 0 à 100km/h en 8,3 secondes et d’atteindre une vitesse avoisinant les 200km/h. Pour une majorité de criminels c’est largement suffisant.
On évoque en secret que quelqu’un avait réussi à démonter le limiteur de régime ce qui permettait au moteur d’atteindre les 11.000 tr/min contre 6.000 habituellement. Il existe aussi des quantités de blagues qui racontent comment des Kopeïka ou des Chesterki (2101 ou 2106) de la police rattrapaient facilement la plupart des voitures de marque étrangère. Pourtant, ce type de moteur a peu à peu disparu ... Il n’y a par exemple eu que trois 2110 à moteur rotatif produites.
Une autre approche a été adoptée par un atelier réputé de Moscou - « Lada Engineering » - qui en 1996 a présenté une version police de la VAZ-2106. Sous un capot ne laissant rien transparaître, se cachait un moteur type VAZ-2130 de 1800cm3, que l’on trouvait auparavant dans le minivan Nadezhda. Outre ce changement de moteur, les spécialistes de « Lada Engineering » avaient modifié l’admission, repercé et poli les conduits dans la culasse. Résultat : le moteur gagnait plus de couple, l’accent ayant été mis sur les reprises et non pas sur le régime maxi. La voiture était équipée d’une boîte 5 vitesses, d’un embrayage Sachs, d’un rapport de pont 4,1 et d’amortisseurs à gaz Monroe. La vitesse maxi était d’environ 150km/h et l’accélération de 0 à 100km/h se faisait en 13 secondes : ce n’était pas le Pérou, mais on pouvait lutter avec les pères de famille oubliant les limitations de vitesse au volant de leur paisible familiale de marque étrangère. Il faut rappeler qu’il était question ici d’une Jigouli avec son aérodynamique perfectible, son moteur atmosphérique et un « lustre » (le gyrophare) sur le toit. Extérieurement elle ne se distinguait que par sa peinture spéciale et ses jantes alliage.
Mais on considère que la voiture « spéciale » la plus extrême du pays est la Volga GAZ-2434. Sous son capot habituel elle dissimulait le groupe motopropulseur de la Tchaïka : le moteur V8 5,5 litres de près de 200ch (et un couple de 412Nm). Cette voiture n’était livrée qu'au KGB et elle n’est plus produite depuis 1993. Mais il y en a encore quelques-unes en service, et vous pourriez très bien tomber dessus.
Nous avons tout de même l’impression que les jours des voitures « spéciales » de marque russe sont comptés. Celles qui les remplacent viennent désormais de l’étranger, y compris d’Europe. D’ailleurs, on peut trouver en Europe des voitures de police particulièrement intéressantes, qui feront l’objet d’un autre article.
Lu sur : lien obsolète
Adaptation VG