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Il y a des endroits où l'on pourrait penser que seul un hélicoptère peut se rendre. Il y a pourtant une alternative : le snegoboltokhod Lada Bronto 1922 March.
Ce véhicule quasi unique en son genre, et qui porte une immatriculation de tracteur agricole n’est pourtant pas un inconnu. Fabriqué depuis plus de dix ans par la societé PSA Bronto de Togliatti, il fascine. Présenté pour la première fois au Salon de Moscou MIMS 2005 ce tout-terrain original a été depuis produit a près de 500 exemplaires. Mais s’il y a dix ans, il n’était fabriqué qu’avec une carrosserie de Niva VAZ-2121, Bronto a élargi la gamme et le propose sous plusieurs formes.
Désormais ce sont quatre variantes de carrosserie sur deux empattements qui sont disponibles. Il faut rappeler que le March est construit avant tout sur un châssis de UAZ. Les ponts, les ressorts et les arbres de transmissions proviennent du modèle militaire. Les ponts, par exemple sont à réducteurs et ont des différentiels autobloquants. Tout ce qui est au dessus du châssis est le « territoire » de VAZ : une carrosserie de Niva trois ou cinq portes. La version longue, le « March Long » cinq portes connaît une forte demande, mais il est beaucoup plus difficile pour Bronto d’obtenir ce type de carrosserie de l’atelier pilote « OPP » d’Avtovaz contrairement aux carrosseries 3 portes en provenance de la chaîne principale. Le moteur est le bloc injection 21214 et les boîtes de vitesse et de transfert proviennent de la même Niva. La carrosserie longue est montée sur châssis à l’empattement rallongé : 3012mm contre 2685mm sur la version courte. Il y a peu de temps, deux autres carrosseries ont été présentées : un « March Pick-up » court et un « March Tourist » long avec une petite cellule de chargement à l’arrière. Toutes les voitures disposent d’une direction assistée INMACH.
Depuis peu, les pneus peuvent être aussi choisis chez divers fournisseurs. Ceux de « Trekol » ont ainsi fait leurs premiers tours de roues sur la March. Leur faible pression permet à la voiture à empattement court de flotter sur l’eau. Ils sont particulièrement adaptés sur tous types de neige. Ils peuvent être gonflés à des pressions allant de 0,05 à 0,4 atm et la voiture peut se déplacer sans endommager le sol. Une autre alternative est la pneu « Extreme » de la Firme Moscovite de Transport Expérimentaux. Il est un peu plus petit en diamètre, mais ses sculptures font qu’il est plus adapté pour rouler dans la boue.
Sur l’asphalte le March se montre très dynamique. Les sensations dans l’habitacle ne rappellent pas celles que l’on peut connaître au volant de la Niva, car ici la carrosserie est reliée à son châssis par des silent-blocs en caoutchouc. On entend moins le moteur et pratiquement plus les bruits de transmission. Il n’y que les bruits de roulement qui sont supérieurs, mais il faut dire que sur le bitume les pneus ne sont pas du tout dans leur élément.
Lors de notre essai nous avons rejoint un petit lac. Les gens qui se reposent et bronzent au bord de l’eau nous jettent des regards étranges à l’arrivée de notre étrange Niva aux dimensions de cyclope. Des petites dunes sablonneuses nous attirent. Il s’agit d’un obstacle facile pour une Niva normale. Avec le March, en deuxième courte, pas la peine d’accélérer, sinon on fait patiner les roues. Nous passons les différentes dunes lentement, dans les virages serrés les roues avant glissent facilement et si on maintient la trajectoire le blocage de différentiel entre en action. Tous les obstacles sont passés facilement. Il y a une différence entre les deux March : les capacités de franchissement et le confort de marche. La version courte surmonte facilement les obstacles mais est plus sensible aux irrégularités du sol. Le « March Long » ne démérite pas mais offre un confort de limousine en se balançant d’un côté à l’autre.
Nous décidons de mettre à l’eau la version courte. Celui-ci pèse moins lourd et il a de plus grosses roues. Lors de la première baignade il faut toujours vérifier la « ligne de flotaison » : c’est bon, les roues ne doivent pas s’enfoncer de plus des deux tiers ! La voiture avance lentement : oui nous flottons déjà !!!
Le March n’est certes pas une vedette lance-torpilles, il ne pourra pas se déplacer à grande vitesse dans l’eau. Il est recommandé de le conduire comme dans les dunes : en deuxième courte, sans appuyer la pédale d’accélérateur. Les hauts régimes et les grandes gerbes d’eau soulevées par les roues auront beau être impressionnantes, elles ralentiront vos évolutions. La prise au vent de la voiture étant importante, il est déconseillé de la mettre à l’eau lorsque celui-ci souffle fort. De toute manière, elle n’est pas destinée à nager, mais à rouler dans les marais et passer les petites zones inondées.
Nous passons la marche arrière, accélérons et attendons le moment où les « Trekol » toucheront la terre ferme. La sortie de l’eau se fait sans aucune difficulté. Dès que les roues touchent le sol la voiture regagne facilement la berge.
On peut se demander à qui le March est destiné. Environ la moitié des voitures vendues sont exploitées dans les régions du nord de la Sibérie Occidentale et en Extrême Orient. Un autre quart dans la région centrale : dans la région de Podmoskovie, de Nijni-Novgorod, d’Orenbourg et dans le sud de l’Oural. Le quart restant dans le sud : le Nord-Caucase, Stavropol, dans la région de Rostov et aussi au Kazakhstan.
La moitié de ces snegoboltokhods ont été achetés par des particuliers : pour la chasse, la pêche et les randonnées extrêmes. L’autre moitié par les compagnies pétrolières et gazières, les sociétés de prospection, les producteurs d’énergie (entretien des lignes électriques dans les endroits peu praticables), les services de secours, et les administrations des régions du nord.
Les options les plus choisies sont : le treuil, le toit ouvrant, le phare de recherche, le chauffage additionnel de l’habitacle et le chauffage du moteur programmable.
Lu sur : http://www.zr.ru/archive/zr/2007/10/traktor-na-plavu
Adaptation VG