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Un article de circonstances et intitulé "Au secours, la Dacia revient !". Vous y verrez qu'une vieille Dacia a été choisie pour symboliser la Roumanie dans une exposition organisée près du Reichstag.
Je note une erreur dans l'article lorsque son auteur écrit : "Il ne manque que les grosses volutes des gaz d'échappement qui flottaient sur Bucarest. Une vraie pièce de musée ...". Aujourd'hui encore, même à Bucarest, les vieilles Dacia sont partout !!!
Pour archivage, je vous reprends aussi l'intégralité du texte ci-dessous :
C’est paradoxalement par une icône de son époque communiste que la Roumanie (qui ne figure pas parmi les 32 pays qualifiés) est représentée à Berlin à l’occasion du Mondial. La faute à Adidas : la célèbre marque, qui a parrainé la construction, face au Reichstag, d’un modèle réduit du Stade olympique, où 9 000 spectateurs suivront les matchs sur écran géant, a choisi, pour symboliser la Roumanie, une publicité représentant… une vieille Dacia.
La réplique du Stade olympique de Berlin (cadre des JO de 1936) a été officiellement baptisée “World of football”, mais les gens parlent plus volontiers des “arènes Adidas”. L’espace occupe 40 000 mètres carrés, pour 8 500 places assises. Depuis le 8 juin et jusqu’à la finale, tous les matchs y seront diffusés en direct sur deux grands écrans pour 3 euros par personne, et il y aura des concerts les jours sans matchs.
En attendant, le sponsor passe en boucle la pub maison, trois clips en or avec le vrai Zidane, le vrai Beckham, le vrai Platini et quelques autres idoles du même carat qui tapent pour de vrai dans la balle avec deux gosses d’un quartier de Barcelone. Pour faire plus prolétarien sans doute, on a tagué Che Guevara sur un mur, près de la silhouette en carton d’une beauté de banlieue de la capitale catalane.
Et puis il y a, dans un coin, cette bizarroïde voiture rouge, la fameuse Dacia, lourde et ronde, qualifiée de “beauté des temps passés”. Il ne manque que les grosses volutes des gaz d’échappement qui flottaient sur Bucarest. Une vraie pièce de musée, transportée et installée à l’entrée des arènes berlinoises.
L’auto est la jumelle de la R12 du constructeur français Renault et fut quatre décennies durant le modèle phare du constructeur roumain Dacia, fruit du flirt diplomatique des années 1960 entre le général de Gaulle et le Conducator, Nicolae Ceausescu. (Renault a fini par racheter les usines de Pitesti après la chute du communisme, et la Logan y a succédé à son ailleule.)
La Dacia, c’est la sœur de la Skoda de la défunte Tchécoslovaquie, et aussi la petite cousine de la Trabant à fumée bleue qui était pour l’ex-RDA plus qu’une simple voiture, le symbole du bonheur socialiste, une véritable légende.
Le responsable Adidas des relations publiques, Thomas Van Schaik, affirme tout ignorer de cette genèse et n’avoir vu dans notre Dacia qu’une franchouillarde Renault, elle aussi rêve de bien-être dans l’Espagne du Caudillo : “Nous ne savions pas que c’était une voiture roumaine ! On a juste voulu reconstituer le décor du Barcelone où Pedro et José ont été filmés.”
Mais c’est bien d’une Dacia qu’il s’agit, et le modèle utilisé pour la pub porte encore sur sa carte grise la mention “Usine d’automobiles de Pitesti”. C’est donc ainsi que la Roumanie est présentée au Mondial : non par son équipe, mais par une relique du passé.
Lu sur : https://www.courrierinternational.com/chronique/2006/06/09/au-secours-la-dacia-revient
VG