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Un grand nombre d'amateurs d’automobiles, les jeunes en particulier, aime les voitures ayant une apparence sportive, qui leur permet de se distinguer du parc habituel. Souvent on croise des Lada avec des becquets ou des ailerons de différentes formes, des spoilers au ras du sol, ou des énormes sorties d’échappement chromées. En général il ne s’agit que de tuning extérieur, car mécaniquement ces voitures ne se distinguent en rien des modèles de série.
La société « Super-Avto », connue pour être le fabricant de la limousine VAZ-21108 « Premier » se propose de répondre à la demande. Le prototype de la Lada 112 Sport a déjà été exposé sur des salons, et il est désormais possible de la commander.
Cette voiture orange vif attire immédiatement l’attention par son apparence sportive très affirmée. Lorsqu’on la regarde de face, seuls les phares permettent d’identifier qu’il s’agit d’une préparation basée sur une Lada 110. Le puissant pare-choc qui intègre une énorme grille de radiateur et deux entrées pour refroidir les freins, l’aileron arrière réglable, les roues de 16 pouces donnent à la Lada 112 Sport l’aspect d’un véritable voiture de course.
Mais il n’y a pas que l’extérieur qui est concerné. Le moteur 1,8l 16 soupapes (celui de la VAZ-21108), voit son admission retravaillée, et reçoit un nouvel échappement. Le nouvel ensemble bielles/pistons permettent d’obtenir 120 chevaux et un couple de 162 Nm. Le moteur est installé sur un faux châssis, comme sur une VAZ-21106, ce qui permet conjointement avec la barre anti-rapprochement d’augmenter sérieusement la rigidité du train avant. La boîte de vitesse reçoit un nouveau rapport de pont (3,9) et des cardans renforcés.
La suspension est sérieusement modifiée. Les amortisseurs PLAZA, les ressorts courts ASOMI, les barres stabilisatrices renforcées à l’avant et à l’arrière permettent de donner à la voiture le caractère et la tenue de route d’une voiture de sport. Les freins aussi subissent leur lot de modifications : maître cylindre renforcé et augmentation du diamètre des disques de freins avant. Les tambours arrière sont remplacés par des disques.
L’habitacle est à l’avenant : les contre-portes recoivent des inserts orange, et les sièges sont recouverts d’un tissu noir et orange. Les sièges baquets Fobos, le petit volant Momo, et le pédalier en métal rappellent en permanence que l’on est à bord d’une voiture de sport.
Installons-nous au volant. Malheureusement le siège est réglé pour un conducteur de petite taille. Je suis trop grand. La faible amplitude de réglage en longueur de ce siège ne me permet pas de m’installer confortablement. Heureusement lors de la commande, le futur acheteur pourra le faire régler à sa convenance. Par contre le siège lui-même ne mérite que des éloges. Le dos est parfaitement calé et les renforts latéraux assurent un bon maintien dans les virages.
Le petit volant sportif est léger en manœuvre : la direction assistée remplit parfaitement son office. La voiture s’insère facilement dans la circulation. Les accélérations sur le premier et le second rapport sont étonnantes. A peine décollé du sol, et l’aiguille du compteur dépasse déjà les 60km/h. Il convient donc de dresser les chevaux tant qu’on n’a pas quitté la ville. Ces qualités offrent un réel plaisir de conduite dans la circulation de tous les jours. Les freins nécessitent pas mal d’efforts, mais leur puissance est facile à appréhender.
Malheureusement la voiture souffre d’un gros défaut : le changement de vitesse. L’effort à fournir pour insérer un rapport est beaucoup trop grand, et la précision de la grille est encore plus mauvaise que sur une 110 de série. De plus quand vous passerez la cinquième vous ne manquerez pas de cogner le genou de la jeune fille installée sur le siège passager (ce qui constitue peut-être un avantage puisque la voiture est destinée aux jeunes !). J’ai réussi à m’habituer à ce levier de vitesse, mais seulement en décomposant le mouvement. Ce point mérite une correction rapide car c’est un défaut totalement rédhibitoire pour une voiture à connotation sportive.
Là où la voiture se plait le plus, ce sont les longs rubans d’asphaltes hors des villes, où l’on pourra apprécier totalement ses qualités routières. Dans les virages abordés à une vitesse inférieure à 100km/h, la Lada 112 Sport se comporte de manière idéale, s’inscrit avec précision et réagit promptement aux coups de volant donnés par le conducteur. La direction, légère en manœuvre, se durcit avec la vitesse, se qui permet d’améliorer la précision de conduite. La voiture est moins à l’aise à vitesse très élevée. Au-delà de 140km/h apparaît une impression de flottement qui exige une augmentation de l’attention du conducteur, et des petites corrections au volant. On ressent la même chose dans les grandes courbes à haute vitesse où la voiture semble vouloir sortir de sa trajectoire. Dans un virage abordé à la limite de l’adhérence, ce flottement pourra même devenir dangereux.
La sensation d’accélération sur les rapports supérieurs ne paraît pas aussi franche qu’en première et en seconde. Comme sur la majorité des moteurs 16S on connaît un cap à l’approche des 3000tr/min. Au-delà, l’accélération parait plus linéaire. C’est sans doute du au fait que le bruit de l’échappement reste contenu. Il aurait fallu choisir un silencieux dont le caractère du bruit augmenterait considérablement en fonction du régime moteur. Cela changerait totalement les sensations à l’accélération. Chez les amateurs il y a un proverbe qui dit « l’échappement libre est un encouragement au pilotage ».
Au final, les capacités de la Lada 112 apparaissent suffisamment élevée. Nous n’avons pas pu tester sa vitesse maximale : le moteur n’était pas encore rodé et nous n’avons pas trouvé de routes permettant ce type de mesure. Mais nous avons pu rouler à 180km/h (au compteur) et tenir cette vitesse pendant 5 à 6 kilomètres. Aucun problème (à part ce flottement). Nous n’avons même pas réussi à conduire pied au plancher. A 140km/h nous n’étions qu’à mi course de l’accélérateur.
De son côté le confort est conforme à celui d’une voiture de sport. La suspension à faible débattement remonte fidèlement les inégalités de la route dans les vertèbres du conducteur et des passagers et au-delà de 100km/h le bruit du moteur couvre la conversation. Mais c’est le prix à payer pour une bonne tenue de route et de une vitesse de pointe élevée.
A mon avis, la voiture satisfera les amateurs de conduite sportive et tous ceux qui cherchent simplement à se montrer au volant d’une voiture originale.
Lu sur : lien obsolète
Adaptation VG