
Ce nom ne vous dit peut-être rien. Mais il s'agissait d'un des dirigeants emblématiques d'Avtovaz.
Fin octobre a eu lieu une évènement qui fera date dans l'histoire de l'industrie automobile Russe : Vladimir Kadannikov, dirigeant depuis de très longues années d'Avtovaz a posé sa démission. Officiellement il part en retraite en raison de son âge. Mais qu'est-ce qui a poussé en réalité l'oligarque de l'industrie automobile russe à partir ?
Vladimir Vassilievitch Kadannikov avait commencé sa carrière en 1957 chez GAZ comme apprenti serrurier. Dix ans plus tard il occupait déjà le poste d'adjoint au chef de l'atelier emboutissage de la l'usine naissante à Togliatti, c'est à dire VAZ. Il continua à gravir rapidement les marches de sa carrière, pour être nommé en 1976 adjoint au directeur général des fabrications de VAZ, et finalement en 1988 directeur général.
En 1989 commence sa carrière politique. Il est d'abord Député du peuple de l'URSS, puis dans les années 90, membre du Conseil Présidentiel et Vice-Ministre du gouvernement de la Fédération de Russie. Ce sont notamment les relations qu'il a pu tisser dans les échelons supérieurs du pouvoir au cours de son activité politique qui ont aidé Kadannikov à créer par la suite un puissant lobbying des intérêts des constructeurs automobiles russes. Ainsi, grâce aux barrières douanières, Avtovaz a réussi à se maintenir, même durant les périodes troubles, face aux voitures étrangères importées neuves ou d'occasion. Et durant toute son histoire le géant automobile de Togliatti a remboursé 17 fois les moyens mis en oeuvre pour sa construction.
Mais désormais que le pays est envahi de voitures importées à des prix relativement accessibles, et que le gouvernement a changé d'attitude face aux producteurs étrangers, VAZ ne peut plus se passer de changements. En effet, la réduction des droits de douanes durant les 7 dernières années, l'introduction d'avantages à l'importation des pièces détachées pour le montage local, et les normes écologiques plus rigides ont retiré à VAZ tous ses avantages : les prix bas et l'entretien facile.
Tout cela marque la fin de l'époque Kadannikov. Il doit céder la place à un nouveau dirigeant, plus jeune, qui mènera une politique plus ferme pour la modernisation de la gamme et la réduction des coûts. Cela passera par des licenciements massifs, comme ce qui se produit chez Severstal et chez SOK ...
Ces futurs changements ont eu des effets considérables sur le marché : les actions d'Avtovaz ont augmenté de 8% à 9%. Le nom du remplaçant de Kadannikov sera connu le 22 décembre, après l'assemblée extraordinaire des actionnaires.
Lu sur : http://www.autoreview.ru/cgi-bin/news/news?id=1984
Adaptation VG