Tous ceux qui connaissent un peu le projet « Chevrolet Niva » savent que la voiture doit recevoir un moteur étranger. C’est désormais chose faite … enfin presque, puisque la voiture n’est pas encore commercialisée. On peut tout de même faire la remarque suivante : si la voiture a subi de nombreux changements dans sa structure, cela ne se reflète pas dans son apparence.
Il faut espérer que notre tout-terrain russe (même s’il porte un logo étranger), en recevant sous son capot un moteur plus moderne et plus puissant, et en devenant encore plus fiable, puisse lutter à armes égales avec ses concurrents étrangers. Mais, il se rapproche d’eux également par son prix.
Le Chevrolet Niva à moteur Opel sera disponible en deux versions, sur le modèle des versions L et GLS. Ainsi vous pourrez vous porter acquéreur de la version LX, ou de la version GLX. De ce fait, le Chevrolet Niva occupera toute la gamme de prix entre le Niva 2121 classique et le Kia Sportage.
Qu’est-ce qui le distingue des modèles actuels ? Il y a bien sûr le moteur Opel 1,8l Ecotec accouplé à une boîte de vitesse Aisin d’origine japonaise (la même que le Suzuki Vitara, mais avec des rapports de pont différents).
La voiture va recevoir aussi l’ABS et le double airbag, et dans son exécution la plus luxueuse, la climatisation (elle aussi d’origine étrangère). Elle sera équipée des mêmes sièges avant « Opel » que la Chevrolet Viva et de roues 215/65R16 à la place des 205/70R15 ou 205/75R15 actuels.
Ce sont les seuls changements visibles, mais on en compte près d’une centaine d’autres. Nous avons déjà mentionné le fait que la Niva « Opel » va commencer à être produite en même temps que la Viva. Ces deux voitures n’ont rien d’extraordinaire à vrai dire. Mais elles ont un point commun : leur moteur.
Le moteur 1,8l Ecotec, est, selon les responsables marketing, idéal pour la Viva car il va permettre de concurrencer la Ford Focus, assemblée en Russie. Sur la Niva, plus lourde, il ne va par offrir le même dynamisme que ses concurrentes étrangères, mais la rapprochera du niveau de puissance indispensable à un tout-terrain. Le moteur du Niva ne sera pas totalement identique à celui de la Viva : les ingénieurs vont lui offrir un boîtier électronique mieux adapté.
Cette nouvelle voiture compte déjà un bon nombre d’appellations différentes : « Niva-Opel », « Niva GLX », « Niva-Export » ou « version export ». Mais l’essentiel est de savoir que la Niva LX et GLX seront vendues aussi bien en Russie, qu’à l’étranger.
Pour les automobilistes Russes, l’apparition de cette « version export » constitue un net progrès. Il a fallu amener la voiture aux standards européens en matière de confort et de sécurité. Et ce n’est pas seulement du vent. Par exemple, après en avoir étudié sérieusement la structure, les ingénieurs (y compris ceux de la General Motors) ont repassé la voiture au crash-test selon la méthode EuroNCAP, et elle a reçu quatre étoiles sur cinq possibles. C’est un beau résultat pour un petit tout-terrain, mais on pourra seulement en faire la promotion, lorsque la voiture sera produite en série et que l’institut EuroNCAP lui aura refait passer un crash-test.
Si elle reçoit quatre étoiles, c’est en grande partie grâce aux deux airbags de la version GLX, mais aussi grâce à la carrosserie renforcée qui équipera également les voitures à moteur VAZ.
Le nouveau moteur Opel augmente les performances et il a fallu équiper la voiture de freins avant à disques ventilés à l’avant, et d’un amplificateur de freinage de 10 pouces.
Bien que personne ne s’en plaignait, les ingénieurs ont décidé d’améliorer la tenue de route de la Niva. La suspension évolue et perd 10mm. Mais les pneus sont plus « hauts » se qui permet de conserver la même garde au sol. Pourquoi ont-ils pris cette décision ? Les principaux concurrents de la Niva sur les marchés étrangers, seront des voitures tenant parfaitement le pavé et ayant des capacités médiocres en tout-terrain. Cela sera un atout pour la Niva qui devrait conserver ses qualités grâce à sa transmission permanente (et sans électronique) et à sa gamme de rapports courts. La lutte sera rude : « … nous avons amélioré ses capacités routières, sans dégrader ces qualités en tout-terrain … ».
Les ingénieurs se sont attelés à l’amélioration des propriétés acoustiques de la voiture. C’est en août que la chaîne de montage a reçu de nouveaux matériaux isolants. Mais il y avait encore des travaux à faire sur un élément (ou plutôt deux) : les arbres de commandes des réducteurs de boîte qui ne sont pas à cardan, sont très bruyants. Ils ont été remplacés par des éléments d’importations. De bien meilleure qualité, ils ont permis de faire disparaître les grondements à haute vitesse.
Hélas il va falloir sacrifier quelque chose d’essentiel. La nouvelle version de la Niva sera une quatre places, ce que confirme GM-Avtovaz, en ajoutant « pour l’instant … ».
Autre détail important, alors que pour le Niva à moteur VAZ, il faut remplir le réservoir d’essence à indice d’octane 95, les ingénieurs on prévu pour la Niva « Opel » qu’on puisse utiliser des essences à indices d’octanes de 91 à 95.
A noter que la nouvelle voiture reçoit le code « VAZ-21236 » car elle est fabriquée par la société mixte GM-Avtovaz sous licence Lada. C’est dommage car cela fera un prétexte pour lui trouver des défauts.
Les ingénieurs espèrent qu’ils auront réussi à vaincre définitivement les vitres qui tombent spontanément dans les portes, le hurlement des cardans (pour l’instant c’est réussi), les problèmes de fiabilité de la boîte vitesse (japonaise). La colonne de direction est désormais fixée à un élément renforcé.
Ils sont également venus à bout des fuites du système de refroidissement. D’ailleurs, le nouveau moteur reçoit un liquide de refroidissement de marque étrangère à la durée de vie augmentée. Ils ont aussi amélioré les commandes de chauffage, la mauvaise qualité des garnitures du levier de vitesse, ainsi que le système de fixation du gicleur de lave vitre arrière, qui tombait systématiquement.
Les ingénieurs ont eu des réponses à toutes les questions que nous avons posés : « qu’est ce qui a été amélioré ? qu’est ce qu’il reste à faire rapidement ? ». Certains problèmes récurrents de la Niva, n’auront peut-être pas été résolus avant le début de la production de la Niva « Opel ». Ainsi, bien que cela fait déjà longtemps qu’on est passé aux bagues d’étanchéité étrangères, les fuites sur la transmission se rencontrent plus souvent que sur les tout-terrains importés. Les travaux sur les synchros viennent juste de débuter. Il faudra resserrer les paliers d’arbres aussi souvent sur les Niva « Opel » que sur ceux produits avec le moteur 1,7.
Il est difficile de dire comment fonctionnera la boîte de transfert. Elle est nouvelle. Bien que sa conception soit ancienne, elle reçoit un nouveau carter, de nouveaux arbres et pignons. Mais le plus important est que désormais la boîte de transfert, la boîte de vitesse et le moteur ne forme qu’un tout.
Enfin le nouveau Niva, ainsi que les modèles à moteur VAZ recevront un carter de pont avant renforcé. Nous même avions réussi à le fendre à deux reprises. Et les ingénieurs qui le trouvait suffisamment solide sur les plans, mais c’est la qualité du moulage qui était à remettre en cause.
Je connais quelques personnes qui attendent avec impatience la commercialisation de la Niva avec son moteur importé. Le nom d’Opel leur laisse imaginer une voiture totalement différente de l’ancienne sur le plan de la sécurité et du dynamisme et du reste. La voiture sera plus dynamique qu’avec le moteur VAZ, mais n’atteindra pas les valeurs d’une Lada 110 ou du Kia Sportage. Et pour le reste, qu’en est-il vraiment ? L’apparence de la voiture, malheureusement, n’a pas changé.
Les principaux reproches des propriétaires actuels de Niva ne sont pas liés au moteur, ni à la boîte de vitesses (enfin pas pour tous). Dans notre cas personnel, nous étions plus exaspéré par le fait d’aller régulièrement au garage pour des petites pannes désagréables. On espère qu’il y en aura moins … car les deux motorisations seront montées sur la même chaîne.
Et combien coûtera-t-elle ? Si les versions L et GLS coûtent aujourd’hui environ 10000$ et 11000$, la version la moins chère de la Niva « Opel » ne devrait pas descendre sous la barre des 12000 euros comme le précisaient les représentants de la marque. Ils nous promettent le démarrage des ventes dès cette année. On devrait donc bientôt voir la voiture, et connaître son prix.
Lu sur : http://arch.zr.ru/articles/76_10_2004.html
Adaptation VG