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Daewoo Matiz / Lada 112 : une rencontre qui fait boum !

Le vendredi 24 septembre nous avons effectué le crash-test de deux modèles de catégories différentes : la Lada 2112 et la Daewoo Matiz se sont percutées à la vitesse cumulée de 112km/h.

Cette scène entre la voiture russe la plus moderne, la Lada 2112, et la petite Daewoo Matiz fabriquée en Ouzbékistan s'est produite sous l'oeil des appareils photos et des caméras. Mais le ralenti ne pourra pas reproduire les sentiments qu'ont vécu les témoins directs du choc. Le bruit du verre et craquement du métal leur restera longtemps en mémoire. A tel point, qu'au retour du centre d'essai, nous n'étions pas tenté d'appuyer sur le champignon.

C'est au petit matin que les voitures avaient été préparées à leur dernière et fatale sortie. Les réservoirs d'essence ont été remplis d'eau, l'habitacle et les têtes des mannequins ont été recouverts de craie multicolore pour voir les zones de contact. Les mains des conducteurs ont été fixés au volant avec du scotch. Les voitures ont été emmenées aux deux coins de la zone d'accélération et ont été fixées à des sabots métalliques, reliées à un câble circulaire tiré par une grue et reliés à un rail central. Les haut-parleurs ont décompté le compte à rebours et ... "Start" !

Le câble s'est mis à bourdonner le long du rail, de plus en plus fort. Les voitures ont commencé à rouler. C'est le choc. Les éclats volent dans tous les sens. On voit les têtes des mannequins rebondir. Et c'est déjà fini. L'oeil se dirige alors sur la Matiz qui recule encore lentement.

En effet, plus légère, la Daewoo Matiz a reculé de 5,4m ... en roue libre ! Le choc n'a pas détruit les passages de roues, ni les suspensions. Les roues tournent librement. Cependant la partie supérieure de la partie moteur est complètement écrasée. La calandre se retrouvant presque au niveau de la baie de pare-brise. Le châssis s'est un peu déplacé en arrière, mais les suspensions n'ont pas cédé. Les roues avant on reculé de 50mm à droite et de 65mm à gauche. Le moteur a également reculé, mais n'a pas glissé sous l'habitacle. La batterie s'est brisée, ce qui supprime le risque de court-circuit et d'incendie. Le réservoir n'a absolument rien. Aucun élément mécanique n'a été le percuter. C'est la partie gauche de la carrosserie qui est la plus fortement déformée.

Les renforts de la partie avant, ont dispersé l'énergie du choc dans les montants du toit. Celui-ci s'est soulevé dans sa partie antérieure, en formant un interstice au dessus des portières - 80mm à gauche et 20mm à droite. La garniture de pavillon s'est décollée dans la partie gauche. On ne remarque aucune trace de choc sur les quatre portières, qui s'ouvrent encore facilement, avec un effort plus marqué pour celle du conducteur, mais sans l'aide d'un outil. 3 des 4 portes pourront être refermées, les serrures n'ont rien. Toutes les vitres sont intactes. Le pare-brise s'est largement creusé dans sa partie inférieure, mais il est resté en place. Les rétroviseurs extérieurs ont même conservé leurs réglages.

Dans l'habitacle, la carcasse des sièges avant s'est déformée : les assises se sont inclinés vers le bas ce qui n'a pas faciliter le travail des ceintures de sécurité. Le volant est plié, la colonne de direction a reculé de 40mm et a plongé de 45mm. Il porte les traces de choc de la tête du conducteur. Le commodo gauche est cassé. Sur le tableau de bord on note des traces de contact avec les genoux, le couvercle de la boîte à gant est cassé. Les genoux du passager portent les traces d'un choc avec sa tête. Mais il n'y a pas eu d'autres contacts avec les montants, le tableau de bord ou le toit. Les ceintures de sécurité et leur mécanisme sont intacts. La déformation du plancher est insignifiante quand on voit ce qu'a subi la partie avant. L'intégrité de l'espace vital dans l'habitacle est conservée. On ne peut donc pas dire qu'une voiture si petite est une fragile caisse à savon.

La Lada 112 n'a pas bougé de place. C'est sa partie avant jusqu'au milieu du capot qui est la plus déformée. Tout a reculé, les longerons, les renforts, la suspension. Les passages de roues ont percé la partie avant de la Matiz. Les dommages sur la suspension avant sont bien plus considérables. Les parois du compartiment moteur se sont repliées vers l'intérieur. Les renforts avant sont partis en arrière et vers le centre. Le moteur a reculé jusqu'à ce que le collecteur d'admission heurte la cloison pare-feu. La batterie n'a rien (après le choc, il y avait encore de la lumière dans l'habitacle), mais cela augmente le risque d'incendie. Le réservoir n'a rien non plus mais il porte des traces de choc provoquées par le tuyau d'échappement. La déformation des montants et du toit est moins élevée que sur la Matiz. Les portes ne portent pas de traces de choc. Mais la porte du conducteur est coincée et il a fallu utiliser un outil. Les autres portes s'ouvrent normalement, avec un effort plus important pour la porte arrière droite. On ne peut refermer que les portes arrière. Les parties vitrées sont dans le même état que celles de la Matiz.

Dans l'habitacle, la déformation des sièges avant est considérable. Les rails de réglage en longueur sont endommagés. Les sièges ont avancés un peu à cause de la déformation du plancher au niveau de leurs points avant de fixation. Le plancher est presque vertical sous le tableau de bord, mais au final l'espace pour les pieds et l'espace vital sont bien préservés. Le volant et le moyeu sont déformés. La colonne de direction a reculé de 80mm. L'habillage de la colonne de direction est cassé. Les genoux du passager ont brisé le couvercle de la boîte à gant. La platine de réglage de la climatisation est sortie de son logement. Les ceintures de sécurité ont rempli leur office, et ne sont pas abîmées.

Les voitures c'est un fait, mais les passagers ? On peut affirmer avec un fort degré de certitude que les passagers de la 2112 sont restés vivants. Bien que le conducteur souffrira probablement d'une commotion cérébrale, de blessures aux vertèbres et à la jambe droite, et le passager de blessure aux vertèbres et au thorax. Les mesures montrent que dans toutes ces zones, on atteint 80-90% du maximum admissible.

Il n'en va pas de même avec les passagers de la Matiz. Même si les mesures n'ont pas fonctionné, les mannequins ont moins souffert, les portières se sont ouvertes facilement, et le risque d'incendie de la voiture a été quasi nul. Mais étant plus légère de 21%, il est probable que la voiture occasionnera un ralentissement plus intense aux passagers, augmentant ainsi le risque de blessure interne. Quoiqu'il en soit, le recul de la colonne de direction représente un risque bien inférieur pour les vertèbres du conducteur. Les passagers ont donc de bonnes chances de s'en sortir. Mais l'issue dépendra surtout des facteurs concrets de l'accident : la direction et l'angle du choc, la position des passagers sur leur siège, leur taille, leur poids...

Lu sur : http://www.zr.ru/content/articles/10772-kresh-test_daewoo_matiz_i_vaz-2112_lobovaja_ataka/
Adaptation VG

Tag(s) : #VAZ, #Lada, #2112, #Crash-test, #Sécurité