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Elle se voulait la Porsche Carrera communiste.

Aujourd’hui nous pouvons nous offrir toutes sortes de Skoda : l’Octavia, la Superb, la Yeti etc... Toutes procurent une véritable expérience de ce que doit être une voiture de qualité. Vous pouvez voir dans la Skoda une Volkswagen sans le snobisme ou la voir comme la Volkswagen de ceux qui ne peuvent pas s’offrir une Volkswagen. Mais ne vous y trompez pas. Malgré quelques surnoms peu flatteurs, ce ne sont pas de mauvaises voitures du tout. Chaque jour je me rends à mon travail en passant devant la concession Skoda de Guildford et j’ai un sourire en voyant les lettres massives sur les vitres du hall d'exposition qui annoncent fièrement le lancement de la « toute nouvelle » Skoda Rapid.

Je ne sais pas pour vous, mais ce nom de Rapid évoque pour moi la voiture avec le petit moteur bourdonnant à l’arrière construite dans la Tchécoslovaquie communiste ! Issue de la même lignée que la 1100 MB ou l’Estelle, la Skoda Rapid était une petite chose suintant le charme rétro, bien plus rafraîchissante que les FSO ou Lada carrées offertes à la même époque. Elle faisant preuve de bonnes intentions en offrant par exemple des freins à disques aux quatre coins, une suspension indépendante, des jantes en alliage et d'autres qualités qui ont permis aux revendeurs de les écouler en nombre respectable.

Une fois que Skoda a révisé sa suspension arrière plutôt fantasque en quelque chose réduisant le risque de décès quand on la conduit à la limite, la Rapid est effectivement devenue très amusante à conduire. Les moteurs 1300 pouvaient gagner facilement un peu de peps en remplaçant tout simplement les carburateurs Jikov par des Weber. L’échappement castrateur pouvait également être remplacé par quelque chose de plus performant qui procurerait une voix plus grave que celle rappelant une vieille Hillman Imp avec du jeu aux soupapes.

En matière de look, ce n’était pas non plus une mauvaise voiture. Ce coupé aux courbes légères présenta même encore mieux quand les nouveaux phares intégrés furent montés. L’espace intérieur était crédible, l’agencement et les équipements également plus acceptables que sur d’autres « Commie cars » (Voitures Communistes). La Rapid était très bien équipée avec sa boîte cinq vitesses, des jantes alliage, l’équipement radio et une garantie imbattable. La gamme Skoda, pourtant dépassée, a commencé à être respectée dans la culture populaire. Grâce à cette renommée et un service après-vente efficace les
acheteurs de Skoda en ont redemandé pendant longtemps. La publicité qui faisait un large écho aux succès de la marque en rallye a également permis de maintenir les ventes aux sommets.

Les premières voitures avaient un quatre cylindres 1174 cm3. Bizarrement, le bloc moteur était en aluminium avec une culasse en fonte. Plus tard, la cylindrée est passée à 1289 cm3. Il était notoire d’avoir des problème de culasse avec ce moteur à cause de défaut de fissuration ou de joints d’étanchéité. Skoda a fini par modifier cette culasse. Désormais en aluminium et avec huit points de fixation, elle a dans une certaine mesure permis de gagner en fiabilité. Mais pour cette voiture la surchauffe est restée un risque majeur
et une attention particulière devait être portée quand on travaillait sur le système de refroidissement pour éviter les poches d’air. Cela dit, les modèles bien entretenus roulaient sans faire d’histoires.

Pour satisfaire ceux qui avaient besoin de rouler les cheveux au vent à peu de frais, Skoda a confié à Ludgate Developments, un bureau d’études britannique basé près de Tonbridge dans le Kent, la conception et la conversion du coupé Rapid en un cabriolet très élégant doté d’un substantiel arceau de sécurité. Skoda UK prenait la responsabilité de la garantie de sorte que votre concessionnaire pouvait vous livrer une voiture neuve et déjà transformée.

Même si son nom de Rapid lui confère une image de voiture de sport, la 136 Rapid de série mettait un peu plus de 14 secondes pour atteindre les 100 km/h et plafonnait à environ 95 mph en vitesse de pointe. Mais la puissance et les performances n’était pas ce qu’elle offrait en priorité. C’était avant tout une voiture quatre places abordable au prix d’une voiture de l’Est mais un peu plus européenne que ses rivales communistes. Plus tard, les modèles faceliftés ont offert un tableau de bord nettement amélioré et des équipements complémentaires. Tout cela dans un coupé fastback au look sympa.

Quand le magazine Autocar & Motor a décrit la Rapid comme se comportant à la manière d'une Porsche 911, ses ventes ont augmenté ! (voir la couverture du tiré à part qui était ensuite distribué en concession : « Qu’est-ce qui se comporte comme une Porsche, coûte seulement £4,200 et est plus amusant qu’une GTI ?»(*)).

Courante sur les routes du Royaume Uni dans le passé, il n’en resterait qu’une cinquantaine actuellement en circulation dans le pays...

Lu sur :
http://www.aronline.co.uk/blogs/facts-and-figures/essays/unsung-heroes-skoda-rapid-coupe-cabriolet/

(*) Cet essai datant de septembre 1988 est à découvrir ici :
http://www.flickr.com/photos/triggerscarstuff/sets/72157616128838304/

Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Skoda, #Rapid, #130R, #UK