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Les premiers exemplaires de GAZ-3111 sont apparus chez les revendeurs au cours de l'été 2001. Za Roulem avait pu alors essayer, pendant toute une semaine, cette nouvelle voiture sensationnelle qui attirait des foules de curieux dans les rues et les parkings. Pour beaucoup, cette Volga ouvrait une période radieuse et totalement différente de l'histoire de l'Usine Automobile de Gorki et de l'ensemble de l'industrie automobile du pays. Si ce n'était pas une révolution, c'était certainement une évolution importante. Mais un an plus tard, la carrière de la GAZ-3111 était déjà achevée. Un destin triste, mais logique.

Les remakes de films sont rarement des succès. Ce n'est pas tout à fait le cas en matière d’automobile. Par exemple, la New Beetle ou la Mini sont des descendants très réussis des célèbres modèles du passé. Mais une voiture, ce n'est pas seulement une question de design... Le style de sa GAZ-3111 était franchement inspiré de celui de la célèbre Volga GAZ-21. La nouvelle venue s'est révélée originale et remarquable. Dès sa première présentation publique, son design a suscité des débats passionnés, comme s'il s'agissait d'une œuvre d'art - à l'instar, au début du vingtième siècle, de la musique d’Alexandre Scriabine ou des oeuvres des abstractionnistes.

Les jeunes designers de Nijni-Novgorod rêvaient de changement. En effet, le remaniement incessant de la GAZ-24 dans les années 1990 menait l'usine dans une impasse. Et si la GAZ-21, dont la GAZ-3111 s’inspire, était, selon les normes de la fin des années 1950, une voiture tout à fait harmonieuse et dans l’air du temps, la Volga du tournant des XXe et XXIe siècles est beaucoup plus contradictoire. Même à l'usine, la voiture a suscité la controverse. Les contestataires de Nijni-Novgorod peuvent être divisés en « anciens » et « nouveaux ». Les « anciens » râlaient, mais les « nouveaux » avaient aussi de bonnes raisons de le faire !

Outre son design révolutionnaire, la GAZ-3111 présentait de nombreuses nouveautés, des éléments qui marquaient un tournant et qui étaient fabriqués à l'usine pour la première fois. C'était ainsi la première Volga dont la carrosserie avait été sérieusement développée en termes de sécurité passive. La GAZ-3111 était fondamentalement nouvelle : c'est la première Volga dotée d'une suspension avant sans pivot, avec des amortisseurs et même une direction à crémaillère. Mais à l'arrière, on trouvait toujours des ressorts à lames. Il est vrai qu'il y avait une barre stabilisatrice, qui a été utilisé plus tard sur la dernière Volga GAZ-3110. Mais sur la GAZ-3111, tout cela ne fonctionnait pas très bien.

Vingt ans après, l’assistance de direction peu consistante qui rend le volant « flou », combiné à la crémaillère, donne une impression étrange sur la route. A un moment donné, il semble que la direction soit suffisamment précise et que la voiture réagisse vivement, mais les réactions changent en fonction de l'angle de rotation du volant et quand on braque un peu plus, elle devient soudain désagréablement peu communicative...

Je me suis alors souvenu d'une scène qui s'est déroulée à la fin des années 1990 sur la piste d'essai de GAZ, où l'un de nos principaux testeurs avait décidé de tester la maniabilité de la nouvelle voiture. Un ancien de l'usine l'a mis en garde : « Attention ! L'arrière à tendance à passer devant ». C'était à peu près exact. Du moins, lorsque vous essayiez de prendre les virages un peu rapidement.

N'était-ce pas la raison d'être de la Volga ? Bien sûr, il est possible de conduire plus lentement et plus calmement. Mais même à l'époque, on s'attendait à un comportement plus posé et plus moderne de la part d'une voiture qui se présentait comme une nouveauté. Vingt ans ont passé. D'une manière générale, la GAZ-3111 aurait dû être améliorée et perfectionnée.

Le moteur ZMZ-405, d'une cylindrée de 2,5 litres, développe 155 ch. C’est peu, mais c’est suffisant. Avec les changements de vitesse, ce n’est pas mieux. A partir de la GAZ-24, les commandes de boîtes se sont détériorées. Après la référence que constituait la commande à quatre rapports de la GAZ-24 est apparue une boîte cinq avec un levier beaucoup moins souple. Et sur le GAZ-3111, cette boîte à 5 vitesses, pour des raisons d'agencement, est également équipée d'une tringlerie à câbles. Il n'y a pas de mal à cela, c'est pour réduire les vibrations. Mais même dans ce cas, le levier bouge, alors qu'il n'est pas très grand et il est un peu lâche, mou. Bien sûr, je ne tiens pas compte de l'âge de la voiture - cette Volga date de 2001. Mais je me souviens très bien que même à l'époque, la voiture n'avait pas de quoi se vanter sur cet aspect...

Les freins de la GAZ-3111 sont équipés d'un système ABS Bosch. Mais une berline aussi solide aurait eu besoin de disques à l'arrière - mais ici, il n'y en a qu'à l'avant ! On dit que tous les propriétaires désactivent ce système anti-blocage car il est l'objet de nombreuses défaillances.

D'une manière générale, la voiture donne l'impression d'être un prototype en raison des défauts d’assemblage et d’accostage des éléments de carrosserie et des pièces de l’habitacle. Mais c’était bien une voiture de série, commercialisable. Et elle n’était pas du tout bon marché !

Lorsque la GAZ-3111 a été présenté au salon de l'automobile de Moscou à l'été 1998, il était presque impossible de s'approcher de la voiture. Et trois ans plus tard, alors que je testais un modèle du commerce, même les conducteurs de voitures étrangères décentes ralentissaient dans la circulation moscovite pour regarder cet étrange engin. Dès que nous je m'arrêtais le long d’un trottoir, j'étais entouré de curieux. J'ai donné de brèves « interviews » du mieux que j'ai pu. Aujourd'hui, la même chose se produit, mais les questions sont différentes !

En 2001, chez les concessionnaires moscovites, cette voiture manifestement inachevée, mal testée et inachevée coûtait, je m'en souviens, 13,500 dollars. Pour cette somme, on pouvait acheter peut-être pas la plus prestigieuse des voitures étrangères, mais quelque chose de tout à fait décent. Quand on sait que cette nouvelle Volga était inconnue, n'avait aucune réputation et était, pour tout dire, mal assemblée…

Alors bien sûr, l'usine comptait beaucoup sur les commandes du gouvernement. Après tout, pendant des décennies, les Volga ont été les principales voitures des fonctionnaires et des cadres moyens du Parti. Pour confirmer cela, il suffit de savoir que premier propriétaire de la Volga grise de cet essai était le Centre national de recherche et de production Progress. On dit que la voiture s'est même rendue à Baïkonour !

Mais au début du 21e siècle, cette vision des marchés publics appartenait au passé et les agences gouvernementales n'étaient pas pressées d'acheter, sans aucun recul, cette voiture. Ils préféraient même une GAZ-3102 ordinaire. Après tout, parmi ses avantages, en plus de sa taille et de son faible prix, les réparateurs la connaissaient jusqu'au dernier boulon et toutes les pièces de rechange étaient disponibles.

La GAZ-3111, comme beaucoup de nouveautés russes de l'époque, exigeait en fait des acheteurs de la pratique et de la patience de la part des testeurs. Dans le même temps, il fallait aussi souvent attendre pour obtenir la moindre pièce de rechange. Tout le monde n'était donc pas prêt à l’acheter. Surtout à ce prix.

Peut-être qu'avec le temps, le GAZ-3111 aurait été amélioré, les volumes de production auraient été augmentés et le prix aurait été réduit. Mais les temps étaient durs et l'Usine Automobile de Gorki, comme si elle le faisait exprès, menait de front plusieurs projets, y compris des projets douteux. Outre la GAZ-3111, l'usine travaillait sur des Volga à traction avant et à transmission intégrale, sur le tout-terrain GAZ-3106, sur la camionnette Maxus aujourd'hui oubliée, et prévoyait aussi une étrange coopération avec Fiat ...

Il est désormais inutile de spéculer avec la question rhétorique « que serait-il advenu si... ». Le temps et les acheteurs ont décidé du sort de cette Volga. Il n'y a jamais eu de file d'attente pour l’obtenir !

Aujourd'hui encore, cette voiture suscite des sentiments contradictoires : intérêt, mais aussi ironie, perplexité, parfois irritation. Mais toujours le respect ! Respect pour le fait qu'il y a eu un moment où les usines russes ont essayé de faire quelque chose d'original, de naïf, de paradoxal et même d'étrange. Mais cette époque était paradoxale et étrange...

Za Roulem a effectué le premier essai de la GAZ-3111 au cours de l'été 2001. C'est avec intérêt que le magazine a comparé cette nouveauté avec la Volga GAZ-21, qui avait 45 ans à l'époque. On trouvait donc les deux Volga en couverture. La GAZ-3111 a été assemblée en petites quantités entre 2000 et 2002. Comme mentionné plus haut, le moteur de base était un 2,5 litres de 155 ch mais certaines voitures étaient équipées de moteurs 1,3 litre de 130 ch. Des moteurs à essence importés étaient également prévus, ainsi que des diesels GAZ-560, fabriqués sous licence Steyr. Au total, un peu plus de 400 voitures ont été produites.

Légende des photos :

  • La Volga recevait des optiques complètement nouvelles et de forme sympathique.
  • Le tableau de bord est simple mais décent.
  • Les commandes de climatisation de la Volga GAZ-3111 sont pratiques et modernes.
  • Le style de l'intérieur n'est pas mauvais par rapport aux normes des années 90, mais la qualité d’assemblage est comparable à celle d'un… prototype.
  • A côté du frein à main, les interrupteurs de l’antenne électrique et de climatisation.
  • Pour la première fois sur une Volga, on trouvait des commandes de phares pratiques.
  • Le levier de la boîte cinq vitesses de la GAZ-3111 dispose d’une tringlerie par câbles.
  • Les habillages intérieurs était à la dernière mode des années 1990.
  • Les leviers d’ouverture du capot, du coffre et de la trappe à essence sont réunis au même endroit.
  • Sous le capot on trouve un moteur ZMZ-405 à 16 soupapes d'une puissance de 155 ch.
  • Les sièges de la GAZ-3111 ne respirent pas le luxe mais sont très confortables.
  • La banquette arrière est très confortable.
  • Pour la première fois dans une berline Volga, on pouvait rabattre la banquette pour agrandir le coffre.
  • La roue de secours de la GAZ-3111 est posée dans le coffre, comme sur les autres Volga.
  • La poupe de la GAZ-3111 a été imaginée en référence à la première Volga GAZ-21, comme on peut le voir avec les feux arrière.
  • Aujourd’hui, pour une GAZ-3111 on demande de 300 mille à un million de roubles, en fonction de l’état de la voiture ou des prétentions du vendeur.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/946162-gaz-3111-volga-istoriya-test-i-video/ (sur deux pages)
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #GAZ, #3111, #Essai, #Vidéo