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Elle fait partie des questions les plus fréquemment posées dans notre vie. Et moi aussi, je l'ai entendue à nouveau ces jours-ci : « Où étais-tu lorsque le Mur est tombé le 9 novembre 1989 ? ». Les uns disent qu'ils sont passés totalement à côté de ce moment historique. D'autres, comme l'ex-chancelière Angela Merkel, racontent qu'ils étaient au sauna ce soir-là.

Lorsque je travaillais encore à l'usine d'électronique de télévision d'Oberschöneweide, j'étais avec des collègues à une fête de brigade dans un bar de la Warschauer Strasse. Je me souviens encore très précisément du moment où, peu après 20 heures, un homme légèrement éméché a franchi la porte, commandé une bière au comptoir et crié : « Les enfants, le mur est ouvert ! ». Bien sûr, personne ne l'a cru. Ce n'est que lorsque je suis rentré chez moi dans la nuit que j'ai appris que l'homme avait raison, en voyant les images à la télévision qui ont fait le tour du monde. Comment des gens dansaient sur le mur à la Porte de Brandebourg, comment des citoyens de RDA roulaient en Trabant sur le Ku'damm de Berlin-Ouest (la Kurfürstendamm, cette avenue qui s’étend sur 3,5 km dans la capitale allemande).

La Trabi est devenue dans le monde entier le symbole de la chute du Mur. Et il semblerait qu'elle joue désormais un rôle principal dans l'une des histoires les plus folles de ce 9 novembre, qui n'a pas encore été racontée et que nous avons découverte par hasard au Kurier, 34 ans plus tard. En effet, il semblerait que dans le tumulte des événements, quelqu'un ait oublié sa chère voiture en bakélite au légendaire Tränenpalast de la gare de Friedrichstrasse, alors qu'il se rendait de Berlin-Est à l'Ouest.

En cherchant des images de la chute du Mur, nous sommes tombés sur deux photos. La première a été prise le 10 novembre 1989 et montre une foule compacte devant l'entrée du poste-frontière de la Friedrichstrasse, communément appelé le Palais des larmes. Devant, une Trabi est garée devant un panneau d'interdiction de stationner. Jusque-là, tout va bien.

Mais nous trouvons ensuite une deuxième photo, prise au même endroit des mois plus tard, peut-être à la fin de l'hiver ou au début du printemps 1990. On ne voit plus la foule devant le Palais des larmes. Mais la Trabi immatriculée IRT 2-87, toujours garée à la hauteur du panneau d'interdiction de stationner, est là.

Quelqu'un l'a-t-il vraiment oubliée à cet endroit lorsque le Mur est tombé ? Peut-être parce qu'il n'est pas revenu de l'Ouest ? Beaucoup de choses sont imaginables. Ce qui est étrange, c'est que la Trabant a pu rester quelques mois en stationnement interdit et que les policiers ne l'ont pas mise à la fourrière. Et bien, ils avaient d'autres choses plus importantes à faire.

En comparant les deux photos, on constate toutefois que la Trabi a dû être toutefois bouger entre-temps. Sa position est un peu différente sur la deuxième photo, le radiateur est soudainement recouvert pour passer l’hiver. La voiture aurait-elle appartenu à l'un des hauts officiers frontaliers qui travaillaient au Palais des larmes et qui savait qu'on ne pouvait pas lui faire de mal si sa Trabi était mal garée ?

J'espère que, comme moi, vous avez été intrigués. Et vous aimeriez certainement lire ici toute l'histoire de cette voiture et celle de son propriétaire. Le fait est qu'il (ou elle) est berlinois. C'est ce que révèle la plaque d'immatriculation, qui commence par la lettre « I ». Cette lettre désignait à l'époque tous les véhicules immatriculés dans la capitale de la RDA.

Peut-être le propriétaire de cette Trabi lira cette chronique et se manifestera. Ou bien vous, chers lecteurs, vous m'aiderez en me donnant des indications.

Lu sur : https://www.berliner-kurier.de/kolumnen/wer-hat-denn-hier-beim-mauerfall-seinen-trabi-vergessen-li.2156843
Adaptation VG

Tag(s) : #Trabant, #Anecdote, #RDA