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Si vous aviez eu la possibilité de visiter l’exposition « Le rêve de Moskvitch » au VDNKh de Moscou, vous auriez sans doute été étonné par le dernier véhicule exposé, un pick-up électrique plutôt curieux, la réponse dans un passé lointain des Russes au Tesla Cybertruck. Il est tout aussi anguleux et laid et, si le Cybertruck a eu la chance de devenir un véhicule de série, le pick-up électrique d’AZLK est resté un prototype.

L'histoire de l'apparition de ce pick-up électrique remonte à la fin des années 1990, lorsque AZLK a commencé à chercher des moyens de réduire les coûts d'exploitation des véhicules commerciaux. Il a alors été décidé de se tourner vers l'entreprise gouvernementale Kvant qui, dans l'ex-URSS, était responsable des batteries et des panneaux solaires pour les vaisseaux spatiaux. Mais il ne faut pas s'emballer et dire que cette Moskvitch est équipée de batteries et d'un moteur électrique ayant été dans l'espace ! Tout est beaucoup plus banal : les composants de la chaîne de traction électrique ont été achetés... aux Américains.

Le pick-up, appelé AZLK-2335E1, est équipé d'un moteur électrique d'une capacité de 48 kW (65 chevaux) et de batteries T-125 d'une capacité de 125 Ah et d'une tension de 108 V. Si toutes les voitures électriques modernes n'utilisent pas de boîte de vitesses, dans les années 90, c’était différent. La puissance des moteurs électriques n'était pas la même, et le couple non plus. C'est pourquoi l'AZLK-2335E1 conservait sa boîte de vitesses manuelle standard. Les caractéristiques étaient incomparables avec celles des voitures électriques modernes : l’autonomie n'était que de 100 kilomètres (et ce, à vide), et avec 400 kg de charge, elle tombait à 70-80 kilomètres.

L’AZLK-2335E1 (ainsi que la berline à hayon AZLK-2141E1 équipée du même moteur) a été présentée au public en août 1997, lors du Salon international de l'automobile de Moscou. Extérieurement, les voitures ne présentaient aucune différence avec leurs homologues à essence, à l'exception de l'inscription « Electro » sur les flancs et de l'absence de pot d'échappement. Une partie des batteries était placée sous le capot (là où se trouve le moteur dans une Moskvitch ordinaire), et le reste était sous le plancher, à l'endroit où se trouvait le réservoir d'essence.

D'une manière générale, la Moskvitch électrique s'avérait assez performante (pour son époque), surtout la version dotée d'une carrosserie pick-up : les tests ont montré une forte réduction des coûts d'exploitation par rapport à une voiture à moteur à combustion interne, l'absence d'émissions polluantes, un faible niveau de bruit, etc.

Néanmoins, le projet n'a pas été développé plus en avant, principalement en raison du coût extrêmement élevé de l'équipement électrique, qui dépasse celui d'une voiture conventionnelle. Au total, environ deux douzaines de pick-up électriques ont été produits : les 14 derniers sont restés chez AZLK jusqu'en 2004, date à laquelle ils ont été démantelés directement à l'usine.

L'exemplaire qui a survécu a d'abord fait partie de la collection du musée de l'usine, avant d'être transféré au Musée Rétro-Automobile.

Lu sur : https://dzen.ru/a/ZEOPNsepdQ0iw15r
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #AZLK, #Moskvitch, #2335, #Pick-up, #Electro