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Aujourd'hui, la République tchèque est une puissance automobile importante et, par habitant, elle est l'un des plus grands constructeurs automobiles au monde. C'était également le cas par le passé, lorsque l’étendue des marques tchèques était beaucoup plus variée. Savez-vous comment sont nés les noms des entreprises tchèques ?

Et pour rendre les choses encore plus intéressantes, outre les marques automobiles, Auto.cz a également ajouté à ce panorama les constructeurs de motos et les fabricants d'équipements agricoles. Ils étaient également d'importants producteurs.

Aero. La marque aujourd'hui disparue a connu son heure de gloire dans l'entre-deux-guerres. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle n'a vécu que jusqu'en 1951 avec le modèle Minor II développé par Jawa. L'usine automobile faisait partie de la société de construction aéronautique du même nom, qui s'appelle aujourd'hui Aero Vodochody. C'est en référence à l'origine de l'entreprise, à savoir la production d'avions, que la marque Aero a reçu son nom.

Avia. La marque Avia a également été créée à l'origine en tant que constructeur d'avions, en 1919, par les ingénieurs Pavel Benes et Miroslav Hajn. Ils étaient membres du Club d'aéronautique, d'où le nom de la société nouvellement créée. C'est d'ailleurs pour cette raison que le logo de l'entreprise représentait un oiseau en vol. En 1929, l'entreprise a été intégrée au groupe d'ingénierie d'Emil Skoda à Plzen. Dans l'après-guerre, avec les nationalisations, Avia a été scindée et est devenue une société indépendante au sein du conglomérat des usines automobiles et aéronautiques tchécoslovaques. La nouvelle société devait travailler avec Skoda (AZNP à l'époque) et s'occuper de la production de ses camions et autobus (Skoda 706 R et 706 RO). Plus tard, elle est brièvement revenue à la production d'avions, puis a pris en charge l'assemblage du Praga V3S (et de son dérivé, le S5T). Lorsque Renault a ensuite proposé à Saviem de lui accorder une licence pour la production de camions, le nom d'Avia a été dépoussiéré à nouveau. Aujourd'hui, ce nom oublié fait son retour avec un nouveau propriétaire, la holding Czechoslovak Group (CSG) de l'entrepreneur Jaroslav Strnad, également propriétaire de Tatra. Strnad a acheté les droits de la marque Avia l'année dernière, trois ans après que l'ancien propriétaire, Ashok Leyland, a cessé la production à l'usine Avia de Letnany.

CZ. La « Cezeta » est la preuve que la Tchécoslovaquie était l'un des fabricants de motos les plus prospères de l'ère socialiste. Comme sa rivale Jawa, CZ était à l'origine une usine d'armement, créée en 1919 sous le nom d'usine Jihoceska zbrojovka et se situait à l'origine dans l'ouest de la Bohême - à Plzen. Plus tard, elle a déplacé sa production à Strakonice, où elle est restée les années suivantes, et en devenant une société par actions, elle a été rebaptisée Ceskou zbrojovku v Praze. C'est l'abréviation de ce nom qui a donné naissance à la célèbre marque de motos. La société CZ de Strakonice est toujours en activité aujourd'hui, mais pas en tant que fabricant de motos, mais en tant que fabricant de composants pour les constructeurs automobiles. Toutefois, il existe également une entreprise appelée Cezeta à Mirosovice, près de Prague, qui tente de dépoussiérer le célèbre « prase » (le surnom donné en tchèque en raison de son groin de cochon) avec un scooter électrique au look rétro.

Gordon. La marque basée à Plzen, célèbre pour avoir produit des voitures rétro dans le style des roadsters anglais, se concentre aujourd'hui principalement sur la restauration de voitures anciennes. Si les négociations avec un nouvel investisseur aboutissent, elle recommencera à produire des voitures, mais le six-cylindres sous le capot sera remplacé par des quatre cylindres turbocompressés. Le nom Gordon a été inventé en référence à la production, c'est-à-dire aux voitures de style britannique. Il s'agit d'un nom britannique pour désigner une race de chiens, le setter gordon. L'entreprise l'a également utilisé parce qu'il n'était enregistré nulle part.

Jawa. Cette entreprise autrefois très prospère a été fondée en 1922 par un certain Frantisek Janecek. À l'origine, il avait fondé une usine d'armement, mais il s'est ensuite développé dans le monde des motos, car après la guerre, l'armement n'était pas aussi porteur. La toute première machine fut en 1929 une version sous licence de la moto allemande Wanderer 500 OHV, que Janecek nomma Jawa 500 OHV. Le nom de la moto était donc une combinaison du nom de famille du fondateur et du nom de la variante originale de la moto produite. Le nom Jawa est resté sur les motos même après que Janecek ait proposé des machines de sa propre conception.

Kaipan. Aujourd'hui, nous associons la production automobile tchèque à Skoda Auto, ou à Hyundai et Toyota, qui fabriquent également en République Tchèque, mais il ne faut pas oublier le constructeur du nord de la Bohême, Kaipan, basé à Smrzovka. Ce fabricant de voitures de sport au caractère similaire à l'ancienne Lotus 7 est en activité depuis 1992. Selon son fondateur Michal Hradsky, le nom de l'entreprise ne signifie rien, il a été inventé par son ami alors qu'ils réfléchissaient ensemble, autour d'un verre de vin, au nom que pourrait porter la nouvelle entreprise.

Karosa. Le constructeur d'autobus de Vysoke Myto opère aujourd'hui sous le nom d'Iveco Czech Republic, mais l'ancien nom Karosa est sans aucun doute plus connu du public. Le nom était déjà utilisé dans l'entre-deux-guerres par le carrossier pragois Oldrich Uhlik, probablement en référence à l'origine de son activité (carrosserie - karosa), mais aussi en référence au type de voiture de luxe éponyme. Dans le cadre de la nationalisation d'après-guerre, l'entreprise a fusionnée avec la carrosserie de Josef Sodomka à Vysoke Myto, la fameuse Première usine de carrosserie de Bohême orientale de Josef Sodomka, qui, en plus des carrosseries, construit plus tard des voitures avec des carrosseries conçues individuellement. Toutefois, le nom de Sodomka ne convenait pas à l'époque de la nationalisation, et c'est donc le nom de Karosa qui a été utilisé pour désigner l'entreprise nationalisée, ce qui n'évoquait pas la « bourgeoisie », mais la source de l'activité. Ainsi, le nom Karosa est devenu célèbre davantage pour l'entreprise de Bohême orientale que pour le carrossier pragois d'origine.

Liaz. Liaz est une autre marque tchèque aujourd'hui disparue. Le nom est en fait une abréviation du nom officiel du fabricant, Liberecke automobilove zavody. La société a été officiellement fondée le 1er janvier 1953, mais à l'époque, ses usines de Rynovice, Mnichovo Hradiste et Liberec fonctionnaient déjà depuis deux ans - mais toujours sous la responsabilité de l'AZNP de Mlada Boleslav. C'est en raison de la fusion avec Skoda que les véhicules du constructeur de Bohême du Nord ont d'abord été proposées sous le nom de Skoda Liaz. Le nom Liaz lui-même n'a commencé à apparaître sur les véhicules que dans les années 1980. Un détail intéressant concernant l'utilisation du nom Liaz est le fait que, bien que l'entreprise ait eu l'une de ses usines (production de moteurs ou d'essieux) à Liberec, le siège social lui-même était situé dans la ville voisine de Rynovice, qui fait aujourd'hui partie de Jablonec nad Nisou.

Praga. Praga est aujourd'hui principalement associé au légendaire « Vejtraska », alias le camion V3S, et beaucoup de gens connaissent l’actuelle voiture de course R1. Cependant, dans le passé, sa gamme était beaucoup plus large, et au début des années 1930, c'était même la plus grande marque de voitures tchèques. La société a été fondée en 1907 sous la forme d'une joint-venture entre la première usine de machines tchéco-morave de Prague et Ringhofferovy zavody, sous le nom de Prazska tovarna na automobily. C'est à cause de ce nom, et du lieu de production, que ses voitures ont été baptisées Praga à partir de 1909, d'après le nom latin de la capitale tchèque. La Praga d'aujourd'hui n'a de commun avec celle d'origine que le nom, propriété de Praga Export, un exportateur d'armes fondé en 2006 par Petr Ptacek. Aujourd'hui, l'entreprise se concentre sur les voitures de course et de sport, mais sa société sœur Praga Aviation s'occupe également d'avions.

MTX. Le nom associé à la supercar tchèque MTX Tatra V8 ou au roadster basé sur la Skoda Favorit fait référence à la société Metalex. L'entreprise a été fondée en 1969 par Karel Jilek et Vaclav Bervid en tant qu'établissement spécialisé dans la métallisation, c'est-à-dire le traitement de surface des métaux. Par la suite, l'entreprise a investi ses bénéfices dans le développement et la production de voitures de course, à savoir des voitures de formule, des buggys et des voitures modifiées pour le rallye et les courses sur circuit. C'est de la métallisation que dérive le nom Metalex, qui a été raccourci en l'abréviation plus familière MTX.

SOR. SOR, qui fabrique des autobus, fait également partie des marques tchèques. Le nom exotique de l'entreprise située à Libchavy, près d'Usti nad Orlici, n'est pas sans rapport avec son nom d'origine. SOR Libchavy est née de la privatisation de la Sdruzeni opravarenstvi a rozvoje (association de réparation et de développement), qui fabriquait et réparait du matériel agricole. Toutefois, dans le cadre de la privatisation, le programme de production a été réorienté vers le matériel de construction et de transport et, peu après, SOR s'est concentrée sur les autobus. Et depuis 1995, elle les produit encore.

Skoda. L'histoire des noms de l'usine automobile de Mlada Boleslav, qui fonctionne aujourd'hui sous le nom de Skoda Auto, est variée, car il s'agit de l'un des plus anciens constructeurs automobiles au monde. L'histoire de l'usine commence en 1895, avec la création de la société Laurin & Klement, qui s'est progressivement développée, passant de la production initiale de bicyclettes au monde des motos et des voitures. L'entreprise porte le nom de ses fondateurs, le libraire Vaclav Klement et le machiniste Vaclav Laurin.

Après des années d'expansion et de succès, les temps deviennent plus difficiles, ce qui a conduit à la vente de l'entreprise pour trouver un nouvel investisseur. C'est ainsi qu'en 1925, l'usine automobile a été intégrée au groupe d'ingénierie Skoda basé à Plzen (Skodovy zavody), nommé d'après l'industriel Emil Skoda. À la suite de cette fusion, les automobiles de Mlada Boleslav ont été baptisées Skoda, du nom du nouveau propriétaire. Cependant, il ne s'agissait que d'un nom commercial pour les véhicules, l'usine automobile de Mlada Boleslav elle-même s'appelait Akciova spolecnost pro automobilovy prumysl (ASAP).

Après la nationalisation en 1945, l'usine automobile s'est détachée du reste du groupe et a été rebaptisée Automobilova zavody, narodni podnik (AZNP). Ce nom est resté pendant tout le socialisme, jusqu'à ce qu'après la révolution, elle soit progressivement rebaptisée Automobilovy koncern Skoda, ou Skoda, automobilova. Depuis 1998, l'entreprise porte le nom actuel de Skoda Auto. Toutefois, le nom d'origine est resté dans les mémoires, et la désignation Laurin & Klement est portée par les versions luxueuses de ses modèles.

Tatra. Le nom du constructeur de camions basé à Koprivnice est en effet lié à la chaîne de montagnes séparant la Pologne de la Slovaquie. Lorsque le modèle U de l'époque a été testé dans les Hautes Tatras en 1919, il a impressionné la population locale par ses capacités. Il a parcouru la route exigeante de Strba à Tatranska Lomnica, ce qui, à l'époque, n'était pas rien. En l'honneur de ces capacités, l'usine automobile de Koprivnice a commencé à utiliser le nom Tatra sur ses voitures, pour devenir une nouvelle marque en 1920. Jusqu'alors, les voitures de Koprivnice portaient l'emblème NW, basé sur le nom du fabricant de l'époque, Nesselsdorfer Wagenbau Fabriks-Gesellschaft, ou Koprivnice vozovka (Nesselsdorf est le nom allemand de la ville de Koprivnice). L'entreprise elle-même n'a été rebaptisée Tatra que plus tard, en 1927, lorsqu'elle a changé de nom pour devenir Zavody Tatra.

Velorex. Les surnoms des Velorex, ces tricycles uniques dotés d'une carrosserie en similicuir, sont connus de tous ; tente fuyante, serpent volant ou montgomerak n'ont plus besoin d'être présentés. Mais savez-vous ce que signifie le nom Velorex ? Il s'agit d'un terme latin qui signifie « roi du voile ». L'entreprise n'a commencé à l'utiliser qu'en cours de production. Initialement appelé Os-kar (marquant le passage du chariot à l'essieu), le nom Velorex n'est apparu qu'en 1954 avec la modernisation du tricycle d'origine. La version modernisée se reconnaissait à son toit, qui se prolongeait désormais au-dessus du compartiment moteur, alors qu'il se terminait auparavant derrière l’habitacle.

Walter. Walter est une autre entreprise automobile tchèque active dans la première moitié du XXe siècle. Il s'agit de l'entreprise de Josef Walter, qui s'occupait à l'origine de motocyclettes et de tricycles. Il a produit sa première voiture dans son usine de Prague-Jinonice en 1913. La production de voitures a repris après la Première Guerre mondiale, certains modèles étant des Fiat sous licence. Après la Seconde Guerre mondiale, cependant, la marque de voitures a été abandonnée, et l'usine de Jinonice n'a construit que brièvement l'Aero Minor. L'usine s'est alors concentrée sur la production de moteurs d'avion, qu'elle avait déjà fabriqués dans l'entre-deux-guerres. Aujourd'hui, l'usine Walter n'existe plus et un nouveau quartier de bureaux et d'appartements est en cours de construction sur le site de l'usine d'origine.

Wikov. Wikov est une marque aujourd'hui presque oubliée, qui n'a été active en tant que constructeur automobile que pendant quelques années dans l'entre-deux-guerres, lorsqu'elle proposait des voitures de petite taille destinées à une clientèle aisée. Toutefois, elle s'est surtout concentrée sur les machines agricoles à partir de 1918, date à laquelle elle est née de la fusion des entreprises Wichterle et Kovarik de Prostejov, qui opéraient depuis la fin du XIXe siècle. Le nom Wikov a été créé en combinant les noms des entreprises précédentes.

Zetor. L'histoire de ce fabricant d'équipements agricoles basé à Brno est également liée à la production militaire. L'entreprise a été fondée après la guerre sur les bases de Zbrojovka Brno. Le nom a été inventé par Rostislav Sapak, membre du département économique, au printemps 1946, qui a combiné la première lettre de l'usine d'armement et son logo (« Zet ») avec le mot tracteur (« or »), la première activité de l'entreprise. Certaines sources font alors référence à la combinaison de la phrase « ZEmeelsky trakTOR » (tracteur agricole en tchèque). Quoi qu'il en soit, le nom s'est avéré ingénieux, car il est court, expressif et concis.

Lu sur : https://www.auto.cz/odhalujeme-tajemstvi-nazvu-ceskych-znacek-jak-dostala-jmeno-tatra-praga-ci-zetor-105843
Adaptation VG