Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi, à la fin de l'époque soviétique, les voitures de patrouille de la police de la route, la fameuse GAI, étaient généralement peintes en jaune avec une bande bleue ?
Il y a une explication scientifique à ce choix. A la fin des années 60, des spécialistes de l’Université Technique de Moscou (VNIITE) avaient étudiés les combinaisons de couleurs les plus efficaces pour les véhicules des transports municipaux et des services d’urgence, ainsi que pour les moyens de transport utilisés par l’Aeroflot sur les aéroports. Dans le même temps, des réformes à grande échelle avaient commencé dans la police soviétique avec la nomination du ministre de l’Intérieur, Nikolaï Chtchelokov. Son ministère avait ainsi ordonné que l'on augmente la visibilité et la reconnaissance des voitures de patrouille.
En conséquence, les spécialistes du VNIITE et de l’Institut panrusse de recherche scientifique pour la normalisation et la certification de la construction mécanique (VNIINmach) ont travaillé sur ce projet en se basant sur des études nationales et étrangères dans le domaine de la signalisation (visibilité) et la reconnaissance (propriété qui facilite une identification rapide).
Les combinaisons de couleurs ont été sélectionnées afin d’assurer la meilleure visibilité des voitures en fonction de l’arrière-plan et des conditions d’éclairage. De plus, les effets émotionnels et psychologiques de ces combinaisons ont également été pris en compte. Et c’est ainsi qu’à partir de 1969, en URSS, on a commencé à peindre les voitures de police en jaune citron avec une bande bleue. La bande bleue était appliquée sur les parois latérales de la carrosserie, en tenant compte de la carrosserie de la voiture : elle pouvait recouvrir ou non le couvercle de coffre ou le hayon.
Le nom du service (par exemple « Milicia ») était écrit dans la couleur principale (le jaune donc, et parfois le blanc) de chaque côté du bandeau latéral. De plus, pour les voitures de la GAI, on trouvait un cercle bleu avec l’inscription correspondante sur le coffre. En outre, l’emblème de l’URSS était appliqué sur les portes avant des voitures, sous la bande bleue ou en la recouvrant à moitié. Sur les motos ou les side-cars, le jaune était également de mise et les garde-boues étaient peints en bleu.
Fait intéressant, avec la Perestroïka, les travaux du VNIITE ont été jetés à la poubelle. Il a fallu revoir la manière de peindre les voitures de police sous prétexte de réformer le système. Bien sûr, d’autres raisons ont également été évoquées : la peinture blanche est moins chère et la tendance était de peindre de nouveau les voitures dans un blanc de base (comme aux USA).
Depuis 1988, les couleurs officielles des voitures de la police et de la GAI sont le blanc, le beige, l’argent et également le bleu. Les inscriptions dépendent du service d’appartenance des voitures : « Poliitsia », « Gosavtoinspeksia » ou « DPS ».
Depuis 2004, tout est réglementé par la norme GOST R 50574-2002. Et, sachez que peindre votre voiture de la même couleur que les voitures des forces de l’ordre et d’autres services spéciaux constitue une violation de la loi passible de 5,000 roubles d’amende pour les simples citoyens, 20,000 roubles pour les fonctionnaires et 500,000 roubles pour les personnes morales.
Lu sur : https://rg.ru/2020/04/08/pochemu-mashiny-sovetskoj-milicii-krasili-v-zheltyj-cvet.html
Adaptation VG