
Deux ans après son début de production, la Lada XRAY s’est déjà pleinement intégrée dans la réalité russe, se vend bien et compte autant d’admirateurs que d’opposants. La Lada XRAY est-elle ou non une bonne voiture ? Constitue-t-elle le bon compromis ?
Nous avons essayé pour la première fois la Lada XRAY en décembre 2015, un modèle avec une boîte mécanique et un moteur Nissan de 110 ch qui soit dit en passant ne figure déjà plus au catalogue. Un mois et demi plus tard, nous avons pu tester la XRAY avec deux autres motorisations, puis nous avons pu apprécier les versions 1,8 litres avec boîte robotisée et boîte mécanique et les comparer à la concurrence. Après deux ans d'existence, le moment nous a donc semblé opportun de dresser son « J’aime/J’aime pas »
J’aime pas #5 : les pédales trop rapprochées.
Certains diront que l’on cherche vraiment des défauts à cette Lada mais c’est pourtant ce que remontent de nombreux propriétaires de Lada XRAY. Le pédalier que les ingénieurs d’AvtoVAZ ont tout simplement repris de la plateforme française est perçu comme trop étroit, notamment dans la zone de l’accélérateur et de la pédale de freins. Avec des chaussures d’hiver de grande pointure, il sera facile de se mélanger les pédales ! Et rationalisation oblige, on est triste d'apprendre que ce point ne pourra pas être corrigé par AvtoVAZ.
J’aime #5 : la bonne insonorisation.
Sans équivoque, c’est un point dont on peut être fier chez VAZ. Il est difficile de dire si la partie russe a influencé ce point lors de la conception de la voiture ou si ce sont les fruits de la collaboration avec l’alliance franco-japonaise, mais peu de gens trouvent la Lada XRAY bruyante et ils reconnaissent d’ailleurs que cela dépend avec quoi ils la comparent. Tous les autres louent la Lada. Nous sommes d’accord avec eux : en termes d’insonorisation, on se sent mieux dans la Lada XRAY que dans d’autres voitures deux fois plus cher.
J’aime pas #4 : les montants de toit trop larges, synonyme de mauvaise visibilité.
Bien sûr, on connait la raison principale de cet inconvénient. C’est une conséquence des exigences modernes de sécurité. Mais les montants trop larges n’influent pas toujours négativement. Souvent le facteur négatif, ce sont les petites dimensions de la carrosserie et, par conséquent, la proximité des montants et du conducteur. C’est justement le cas de la Lada XRAY : la visibilité vers l’avant aurait pu être meilleure notent certains utilisateurs. Cependant, il faut aussi préciser que nombre d’entre eux trouvent une solution en réglant la position de conduite. C’est pourquoi ce point n’occupe que la quatrième place dans la liste.
J’aime #4 : la bonne suspension.
La Lada XRAY a hérité sa suspension de la Sandero Stepway qui était déjà bien adaptée aux conditions russes. Lors de son adaptation à la marque russe, elle a encore été améliorée. Elle est encore plus efficace. Les utilisateurs mentionnent cette qualité pratiquement à chaque fois.
J’aime pas #3 : un habitacle un peu juste.
On le remarque surtout juste après être descendu de la Lada Vesta et si le marketing d’AvtoVAZ demande de ne pas comparer les deux voitures, il est impossible d’éviter la comparaison. En prenant le volant de la Lada XRAY vous vous sentirez un peu à l’étroit. Les propriétaires de ce modèle, assez curieusement, remontent plutôt l’étroitesse des places arrière où l'espace - et peu importe la taille que l’on fait - manque aux genoux. Là, il n’y aucune comparaison possible avec la Vesta.
J’aime #3 : la garde au sol élevée.
La garde au sol de la XRAY est de 195 mm et si le chiffre réel, mesuré sous le carter de protection moteur, est 5 mm moins élevé, elle reste suffisante pour surmonter la plupart des obstacles en ville. Cette qualité fait souvent regretter l’absence de transmission intégrale faisant passer la Lada XRAY aux yeux de la population pour un « nedocrossover », mais pas aussi inutile que d’autres voitures ayant reçu ce qualificatif.
J’aime pas #2 : le manque de commodités dans l’habitacle.
Pour continuer dans l’habitacle, les plastiques font bon marché mais ce n’est pas pire que dans d’autres voitures équivalentes en termes de prix. Mais il manque clairement de commodités - il semble que le problème se pose aussi dans des modèles « parents » comme le Kaptur et le Duster, qui ne sont pas très généreux. Accoudoir pour le conducteur, éclairage à l’arrière de l’habitacle, éclairage des boutons sur le volant, sièges arrière chauffants - voilà autant d’équipements que la Lada XRAY ne propose pas. Et d’après ses propriétaires, cela manque vraiment.
J’aime #2 : la qualité de l’autoradio et du système multimédia.
L’intérieur de la X-Ray est le royaume du compromis. L’interrupteur du siège chauffant est mal situé ? Oui mais le siège est confortable. L’instrumentation manque de gaieté ? Oui, mais le volant tient bien en mains. Par contre, il ne comporte pas de commandes multimédia ! Mais le système multimédia lui-même est pratique, suffisamment réactif avec une interface claire, un gps de bonne qualité, une caméra de recul nette et même une fonction de correction automatique du volume en fonction de la vitesse. Et le son est de bon niveau, il n’y a que les mélomanes invétérés qui feront la fine bouche !
J’aime pas #1 : pas de transmission permanente aux quatre roues.
En général, les critiques de ce modèle d’AvtoVAZ sont assez loyales. Il est même étrange de n'avoir si peu de critiques gratuites, comme on peut en avoir avec les autres modèles de la marque. C’est sans doute une des conséquences des racines « étrangères » de ce modèle. Mais près de la moitié des utilisateurs soulignent qu’elle aurait pu avoir la transmission intégrale. AvtoVAZ ne semble d’ailleurs pas pressé de corriger le tir : primo on ne sait pas encore précisément quel type de transmission aura la XRAY Cross et secundo à peine un quart des acheteurs sont prêts à payer plus cher pour une version 4x4. Pour plus cher, cela vaut plus le coup de s’offrir une version anniversaire.
J’aime #1 : le design réussi.
Certes, la voiture n’est pas tout à fait comme le prototype XRAY de 2012, mais elle est jolie et à la demande de nombreux acheteurs, elle a fini par recevoir de plus grandes roues. Aujourd’hui, sur le plan du design, la Lada XRAY appelle plus souvent des louanges que des critiques.
La XRAY a eu d’autres défauts qui ont fini par disparaître avec le temps ou qui ont été atténué. Outres les « trop petites » roues, on peut se rappeler l’impossibilité de déconnecter l’ESC à cause de quoi, le « nedocrossover » se transformait en « nedoavtomobil ». Depuis l’automne 2016, tous les modèles disposent d’un interrupteur pour déconnecter l’anti-patinage.
Mais le plus intéressant dans la courte histoire de la Lada XRAY et ses deux ans d’utilisation, est que le modèle n’a pas encore montré de véritable faiblesse (sauf peut-être les plaquettes de freins qui grincent, un défaut que l’on rencontre aussi sur la Vesta ou la Largus). C’est sans doute trop tôt ? Nous verrons. Il n'y a donc pas grand chose à dire. Bien sûr la Lada XRAY ne ressemble peut-être pas à ce qu’elle devait être - design flamboyant, 4 roues motrices et prix de « Semerka » - mais c’est en ce sens que c’est une voiture de compromis. Mais le compromis est assez réussi et, avouez, que ce n’est déjà pas rien.
Lu sur : http://www.kolesa.ru/article/pyat-veshhej-za-kotorye-lyubyat-i-nenavidyat-lada-XRAY
Adaptation VG