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Pour poursuivre le cycle des « J’aime/J’aime pas », Kolesa.ru a choisi une voiture russe qui a connu la carrière la plus dramatique de ces dernières années. Crise économique, décision injustifiée de la direction, défauts objectifs ? Qu’est-ce qui a réellement tué la Volga Siber ?

La Volga Siber est à l’antipode de succès comme celui de la Volkswagen Polo assemblée à Kaluga depuis 2010, si ce n’est que c’est aussi une traction avant. Cette voiture lancée sur la chaîne de Nijni-Novgorod un peu plus tôt en 2008, juste avant la crise, était assemblée à partir de kits de pièces reçus des Etats-Unis (le projet prévoyait que la localisation finale n’excéderait pas les 50%) et les logos de Chrysler Sebring (ou de Dodge Stratus) étaient remplacés par celui de Volga Siber… Il faut préciser que la voiture plaisait aux Russes et qu’elle leur plait encore aujourd’hui. Mais, visiblement, elle n’était pas sans défauts…

J’aime pas #5 : la batterie derrière le parechoc.
Par sa conception, il s’agit d’une voiture très équilibrée. C’est une « Américaine » dans le bon sens du terme. Sa première incarnation, la Chrysler Sebring, a été fabriquée aux USA à partir de 2001 et lorsqu’elle est arrivée à Nijni-Novgorod, la plateforme JR41 avait été affinée dans les moindres détails. Cependant, quelques remarques ont été faites concernant son exploitation en Russie et sur la manière dont est organisé son compartiment moteur. Dans la Siber, la batterie est située dans la partie gauche du pare-choc avant et selon la rumeur si elle tombe en panne, il faut pour la remplacer ou la recharger mettre la voiture sur cric, démonter la roue et la doublure d’aile, puis dévisser les écrous des bornes de la batterie et les deux autres écrous qui fixent la batterie elle-même. Pourtant, sous le capot de la Siber, comme sur sa génitrice américaine, on trouve des prises sous le capot qui permettent de se rebrancher. De plus, il n’est pas nécessaire d’enlever une roue pour retirer la batterie : toutes les manipulations sont décrites en détails dans le manuel d’utilisation de la voiture et elles se font roues braquées au maximum vers la droite. Ce qui est expliqué par la vidéo qui illustre l’article n’est donc pas exactement la bonne manière de faire.

J’aime #5 : la bonne fiabilité des pièces.
Cela permet d’atténuer le défaut décrit ci-dessus. Les batteries qui étaient montées sur la Siber étaient de bonne qualité et elles pouvaient facilement durer 5-6 ans et même plus si on en prenait soin. C’est la même chose pour les principaux éléments mécaniques : le 4 cylindres essence de 2,4 litres de 143 ch, le seul moteur qui a équipé la Siber (on prévoyait aussi un 2 litres et un V6 2,7 litres) et les deux boîtes - d’abord une BVA à 4 rapports puis à partir de 2010 une BVM à 5 rapports, ne cause au fil des ans aucun problème particulier. De plus, ils sont assez simples à entretenir : un mécanicien n’a besoin d’aucune compétence particulière. La carrosserie (les caisses en tôle galvanisée à froid arrivaient directement de Detroit et étaient peintes à Nijni-Novogorod) est assez solide et résiste à la corrosion.

J’aime pas #4 : la consommation élevée en ville.
C’est souvent ce que lui reprochent ceux qui conduisaient auparavant une voiture plus petite. Objectivement, la consommation de la Siber est au même niveau que la Sebring qui ne consomme pas plus que ses concurrentes de même catégorie. Pourtant, un consommateur russe a de quoi s’étonner de l’appétit de la Siber : en ville, il faut compter de 12 à 14 litres aux 100 km pour un modèle à boîte automatique ! Le modèle à boîte manuelle est plus économique, un tout petit peu…

J’aime #4 : le design réussi.
Extérieurement,  la Siber se distingue de la « sœur » américaine par ses parechocs un peu différents, ses rétroviseurs et sa calandre. Ce sont des modifications purement esthétiques destinées à la faire ressembler un peu aux GAZ classiques. Mais cela reste une voiture américaine et il faut reconnaître qu’elle est très réussie. On peut dire qu’avec sa carrosserie large et trapue au profil 3 volumes, ses phares effilés, son intérieur confortable avec les logos GAZ familiers… la Siber méritait pleinement son statut de « Nouvelle Volga ». Et les acheteurs étaient en accord total avec cela.

J’aime pas #3 : la difficulté à changer certaines pièces.
Même si elle est facile à entretenir (à l’exception de ce qui a été écrit plus haut sur la batterie), les propriétaires de Siber lui font encore quelques reproches. En premier lieu des remarques sur les parties roulantes qui ne sont parfois pas adaptées aux routes russes, en particulier les supports d’amortisseurs qui rendent l’âme plus vite que prévu. Mais cela dépendra aussi de la rigueur du conducteur. Les roulements de roues sont aussi un point faible et doivent être changés avec les moyeux, c’est une particularité plutôt coûteuse.

J’aime #3 : le vaste habitacle.
C’est l’un des points les plus positifs que remontent les propriétaires de Siber. L’habitacle de cette berline est vraiment exceptionnel : pour son confort d’assise, pour l’espace à la tête, aux épaules et aux genoux c’est une digne représentante du segment D. Et même si avec 453 litres son coffre est dépassé par la majorité des derniers modèles du segment B, ce volume est le plus souvent suffisant.

J’aime pas #2 : les performances insuffisantes.
La fiabilité du moteur Chrysler, surtout lorsqu’il est couplé à la boite automatique, a son revers de la médaille : la Siber n’aime pas faire la course aux feux rouges. Selon sa fiche technique, la version BVA peut passer de 0 à 100 km/h en 13,4 sec et avec la boite manuelle elle met 2 sec de moins (ce qui correspond grosso-modo à la réalité). Avouez que la voiture n’est pas un foudre de guerre. D’un autre côté, les gens qui ont acheté la Siber pour ses performances ne sont pas nombreux. En ce sens, ses performances correspondent pleinement aux acheteurs qu'elle ciblait, ceux qui possédaient auparavant une Volga « classique »…

J’aime #2 : la disponibilité.
Cette raison d’aimer la Siber surpasse clairement ce qui se passait avec les anciennes Volga. Lorsque la Siber était fabriquée, l’ensemble du réseau de distribution n’était pas capable d’en assurer l’entretien. Mais leurs propriétaires n’avaient aucun problème : la majorité d’entre eux se rendaient dans des garages multi-marques capables de s’occuper de Chrysler, et les autres n’hésitaient pas à faire tout eux-mêmes dans leur garage en raison de la simplicité de construction. Malgré les stéréotypes, les pièces de rechanges sont en majeure partie peu coûteuses, par exemple, les parechocs, les phares, les supports d’amortisseurs sont à peine plus chers que les pièces de Lada. La voiture n’est d’ailleurs pas intéressante pour les voleurs ou ceux qui voudraient arrondir leurs fins de mois : à qui voulez-vous vendre un rétroviseur de Siber ? La voiture ne coûte pas grand-chose sur le marché de l’occasion. Un bon exemplaire coûte aux alentours de 400,000 roubles. Pour ce prix vous aurez une grande voiture, fiable et sympathique, produite à peu d’exemplaires avec un nom intéressant.

J’aime pas #1 : la faible garde au sol.
Outre quelques changements esthétiques, la Siber a reçu également une suspension modifiée. Mais cette modification a porté exclusivement sur l’augmentation de la rigidité des ressorts. La garde au sol n’a pas changé. Et elle n’est pas énorme ! Les 140mm peuvent se révéler insuffisants pour surmonter une partie des trous qui parsèment les routes russes. Et dans les villes les trottoirs vous empêcheront parfois d’ouvrir les portières ! La situation est aggravée par le porte-à-faux plutôt important. Certains s’en sortent en achetant un « kit » pour augmenter la garde au sol, d’autres se font à l’idée qu’ils ont acheté une « Américaine » et apprennent à conduire avec plus de précision.

J’aime #1 : le confort élevé.
C’est à la fois une Volga classique et un objet de grande fierté pour ses propriétaires. Au début des années 2010, vous pouviez pour une petite somme (surtout en tenant compte des programmes gouvernementaux de mise à la casse et des remises accordées par GAZ) vous payer une grande berline avec un habitacle confortable, un chauffage et une climatisation efficaces, le double airbag, le siège conducteur à réglages électriques, l’autoradio à six haut-parleurs, quatre vitres électriques et des rétroviseurs électriques et rabattables… De plus, elle offrait une suspension très confortable, disposait d’un empattement long et un centre de gravité peu élevé ce qui permettait de très bien se comporter sur la route.

Dans l’ensemble, il n’y a aucune raison de détester la Volga Siber. C’est une voiture qui se sent bien dans les grands espaces russes malgré sa faible garde au sol et le positionnement atypique de sa batterie. Mais comme on sait, peu de temps après le lancement de ce modèle la crise a éclaté et il a fallu revoir plusieurs fois à la baisse les plans ambitieux d’en produire chaque année 50,000. C’est pourquoi de 2008 à 2010 un peu moins de 9,000 exemplaires de Volga Siber ont été fabriqués. Bo Andersson, qui était à l’époque président du Groupe GAZ a pris la décision de faire cesser sa production le 31 octobre 2010 arguant que le plan ambitieux de l’ancienne direction de relancer la marque Volga n’en valait pas la peine en assemblant des kits livrés des USA. A cause de la crise, l’affaire n’était plus rentable. Sept ans plus tard, GAZ ne se porte pas trop mal et continue de développer sa gamme de véhicules utilitaires à pas de géant . Il y a de quoi regretter la dernière Volga…

Lu sur : http://www.kolesa.ru/article/pyat-veshhej-za-kotorye-lyubyat-i-nenavidyat-volga-siber
Adaptation VG

Tag(s) : #GAZ, #Volga, #Siber, #J'aime, #Cycle