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Sans FIAT, quelle aurait pu être la Lada ?

Il y a un demi-siècle en mai 1966, a été signé un accord historique entre, comme on disait à l’époque, l’URSS et FIAT pour la construction d’une gigantesque usine de construction automobile. Cet évènement a changé tout le paysage automobile, et dans une certaine mesure, toute la vie du pays. Outre l’usine destinée à fabriquer 660,000 voitures par an, que l’on prévoyait initialement d’installer en Ukraine, de nombreuses usines ont également vu le jour pour approvisionner VAZ et établir les nouveaux standards de production de l'URSS.

Avant FIAT, la société italienne Novosider» dirigée par Piero Savoretti avait courtisé l’Union Soviétique dès les années 50. En 1955, un accord avait failli être conclu avec les Italiens pour fabriquer en URSS la Fiat 600. Mais dans les années 1960, d’autres sociétés voulaient aussi signer un contrat lucratif avec les Soviétiques. La presse de l’époque parla de Renault, de Ford et même de General Motors. Mais seuls les Italiens avaient l’expérience de la conception et de la fourniture d’usines clés en main. Le groupe FIAT se composait à l’époque d’environ 100 entreprises opérant dans différentes sphères d’activité.

Dans cette affaire, l’aspect politique n’a pas joué un second rôle mais le rôle principal. Le Parti Communiste était puissant non seulement en Italie, mais aussi en France qui, incidemment, ne faisait pas parti de l’OTAN. Renault était donc le principal concurrent de FIAT dans la lutte pour s’attirer la sympathie du gouvernement soviétique. Une grève générale faisait rage en Italie (les communistes italiens n’aimaient pas beaucoup FIAT) et c’est pourquoi le prix à payer pour VAZ a été relativement faible. La presse française a écrit que les Italiens étaient simplement plus audacieux et directs. Quand les Français cherchaient comment surmonter les éventuelles difficultés, les Italiens prenaient des décisions audacieuses et rapides...

A quoi aurait pu ressembler la nouvelle voiture soviétique, si le course de l’occident vers Moscou n’avait pas été remportée par FIAT ? Qu’a perdu ou peut-être évité l’Union Soviétique ? Za Roulem s'est amusé à répondre en image et apporte quelques explications sur le non-choix de ces modèles :

  • Volkswagen 411/412 (1968-1974) : entre l’URSS et l’Allemagne les relations n'étaient pas si chaudes que cela.
  • Ford Escort (1968-1975) : relations compliquées entre l’URSS et les USA.
  • Opel Kadett B (1965-1973) : la route vers l’URSS ne lui était pas interdite, mais Opel appartenait à GM.
  • Austin 1100/1300 MK II (1967-1971) : un modèle pas si moderne et complexe à cause de sa suspension et donc peu adapté à l’URSS.
  • Renault 12 (1969-1999) : voiture la plus moderne du moment, l’URSS n’a pas osé produire une traction avant... La Roumanie l’a fait.
  • Toyota Corolla E10 (1966-1970) : à l’époque on ne prenait pas encore au sérieux les Japonais qui préféraient s’orienter vers le marché plus riche et prometteur des USA.
  • Datsun Sunny B110 (1970-1973) : mêmes raisons que Toyota, mais Datsun n’était pas prêt à construire une usine à l’étranger (et encore moins en fournir une clés en main).
  • Peugeot 304 (1969-1980) : le Français n’était pas prêt pour un projet d’envergure à l’étranger et les Soviétiques restaient sceptiques face à la traction avant.
  • Fiat 124 (1966-1974) : c’est celle qu’il fallait à l’URSS.
  • VAZ-2101 (1970-1983) : c’est celle que l’URSS a eu.

Lu sur : http://www.zr.ru/content/articles/900257-kto-esli-ne-fiat-kto-mog-stat/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Anecdote, #VAZ, #Lada