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Sovtransavto. Ce nom ne vous est sans doute pas inconnu même s’il était la plupart du temps écrit en cyrillique. Il s’agissait de la compagnie soviétique ayant le monopole du transport international et c'était l’un des plus grands transporteurs d’Europe avec une flotte ayant atteint près de 3,500 véhicules.
En URSS, travailler pour Sovtransavto était le rêve de tous les chauffeurs routiers. Et de nombreux garçons de l’époque grandissaient avec des projets bien définis : faire l’armée, acquérir une expérience comme chauffeur dans n’importe société, se marier, avoir des enfants et se faire engager chez Sovtransavto. Ah oui... Il y avait aussi une condition. Avoir sa carte du Parti car, autrement, impossible de partir sur les routes à l’étranger !
Tout avait commencé au milieu des années 60. Deux filiales avaient été mises en place à Moscou et à Leningrad avec du matériel MAZ et Skoda. L’un des premiers pays capitalistes dans lequel ces camions se rendaient régulièrement était la Finlande.
En 1973, un premier lot de tracteurs occidentaux est acheté par Sovtransavto. Il s’agit de 100 tracteurs Volvo. Le choix s’était porté sur la Suède car elle ne faisait pas partie de l’Otan et restait neutre vis-à-vis de l’URSS. Ces Volvo étaient exploités principalement dans la branche de Leningrad. Progressivement on est passé des modèles F89, à F10 et F12. C’est d’ailleurs l’un de ces ensembles routiers qui a joué en 1989 dans un film célèbre de Piotr Todorovski, « Interdevochka ». On le retrouve aussi en dessin dans le livre pour enfant « Avto-Loto », même si la remorque porte-conteneur peut sembler incongrue pour l’époque.
En 1975, la filiale de Moscou reçoit ses 100 premiers tracteurs Mercedes-Benz. La filiale de Briansk exploitait aussi ce type de matériel.
Au début des années 80, le parc routier de Sovtransavto se composait de 2,000 véhicules répartis sur les sites de Moscou, Leningrad, Briansk, Mineralny Vody, Rostov sur le Don, Brest, Kichinev, Vorochilovgrad (Lougansk), Minsk et Termez. Sovtransavto couvrait 25 pays en Europe et en Asie. Il pouvait livrer dans tous les pays de l’Europe Occidentale mais aussi la Mongolie, la Turquie, l’Iran, l’Irak, l’Afghanistan et la Syrie.
Pour voyager « librement » à l’étranger il fallait suivre un long chemin. On ne pouvait travailler pour Sovtransavto qu'avec un minimum de 5 ans d’expérience comme chauffeur routier et après avoir passé deux examens. On commençait ensuite comme chauffeur sur les relations intérieures de l’URSS avant d’avoir la possibilité de rouler à l’international mais seulement dans les pays du Comecon. Ce n’est qu’après avoir fait ses preuves qu’il pouvait ensuite voyager dans les pays capitalistes.
A noter qu’outre le transport de marchandises, Sovtransavto s’occupait du transport de passagers, principalement dans le secteur du tourisme.
Après 1991, la société a connu le même sort que l’URSS. Elle a été démantelée en diverses sociétés que les ex-républiques de l’Union soviétique ont tenté de contrôler avant de les privatiser. Seules celles correspondant aux anciennes filiales situées sur le territoire russe (Moscou, Briansk et Saint-Pétersbourg) ont réussi à survivre. Actuellement, le groupe Sovtransavto comprend plus de 20 filiales et sociétés de transport en Russie et Europe et le parc se compose de 700 véhicules.
Lu sur : http://cargomax.livejournal.com/2188.html
Adaptation VG