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TagAZ Aquila : les Russes ont leur Ferrari !

Vous allez le croire ou pas mais la voiture que vous avez sous les yeux est la dernière voiture russe. Voici la TagAZ Aquila. Le blog russe Btdrive propose de revenir, illustré par de nombreuses photos et une longue vidéo, sur la dernière-née de l’Usine Automobile de Taganrog, l’histoire de sa création, l’avis des premiers propriétaires et donne, pour finir, son avis sur le projet le plus extravagant de l’industrie automobile russe !

Jusqu’à l’année passée, on connaissait TagAZ comme une usine d’assemblage de voitures particulières et d’utilitaires légers vendus sous les marques Tagaz, Vortex, Hyundai, et BYD. Malgré sa courte existence, l’Aquila est l’objet de nombreuses légendes et spéculations. En 2008, le bureau d’étude de l’usine réalise son premier prototype, la Vega, mais tout de suite après éclate un scandale d’espionnage industriel : les concepteurs de l’usine auraient soi-disant volé des dessins de Chevrolet Lacetti et les auraient utilisé pour réaliser la Vega ! Paradoxalement elle a été développée par une structure basée en Corée... Sans entrer dans les détails de cette affaire, les relations avec les fournisseurs coréens se sont rétablies et les livraisons de pièces ont repris. La voiture a changé de nom et s’appelle désormais Aquila et extérieurement elle est totalement différente.

C’est d’ailleurs pour cela que les propriétaires d’Aquila doivent attendre si longtemps les pièces détachées : elle ne viennent pas de l’usine d’Azov, puisque la production y est encore limitée, mais depuis cette unité basée en Corée (le délai moyen de livraison est d’environ un mois). Initialement la carrosserie n’avait que deux portes mais à la demande de la partie russe il a fallu être plus « traditionnel » et faire quatre portières.

La principale particularité de l’Aquila est sa construction. Elle est basée sur un châssis-cage en acier sur lequel sont collés et vissés tous les éléments de carrosserie (d’où le poids considérable de la voiture - 1,4 tonne). La carrosserie est entièrement composée de panneaux en fibre de verre. On peut d’ailleurs faire cette mise en garde : il faut savoir que les premiers véhicules sortis de l’usine ont quasiment été assemblés à la main.

L’apparence est certainement l’atout majeur de cette voiture. Rouge, avec son toit bas et sa silhouette racée, l’Aquila rappelle les supercars les plus célèbres. On pense en particulier aux belles carrosseries italiennes, comme les Lamborghini ou les Ferrari. Mais les designers de TagAZ n’ont pas voulu bêtement copier. Ils ont créé leur propre voiture en reprenant quelques traits caractéristiques. Les goûts ne se discutent mais on ne peut pas nier que cette voiture possède du charisme et ne laissera pas indifférent.

Les images permettent de se faire une idée de la qualité et des qualités de la voiture. L’extérieur extravagant et le toit surbaissé ne concourt pas à la facilité d’accès à bord. Un autre inconvénient majeur est l’épaisseur des montants de pare-brise couplé à surface des vitres latérales proche des meurtrières... Cela réduit considérablement le champ de vision et il est particulièrement difficile de voir les piétons ! Il ne faut pas s’effrayer des boulons et des vis sur les seuils de portes... Lorsque les cadences de production augmenteront, le processus de fabrication sera beaucoup plus industriel.

L’angle d’ouverture et la découpe des portes arrière sont ridiculement étroits et manifestement il est impossible de monter à bord sans se contorsionner. Mais quand on est jeune et souple, c’est très bien ! Les sièges avant sont recouverts de cuir dont la couleur est fonction de la teinte carrosserie (soit quatre couleurs disponibles : rouge, jaune, noir et blanc). Ils ne disposent que de deux réglages : longueur et inclinaison du dossier. Le volant n’est réglable qu’en hauteur. On pourra se sentir confortablement installés mais nous avons constaté que la position du pédalier est fort peu pratique.

Le coffre n’est pas si petit. Il fait 392 litres. Mais son ouverture est beaucoup trop étroite. On paie là aussi le design extérieur, mais vu que cette voiture est avant tout destinée aux jeunes, il recevra facilement des paquets et des sacs de sport. La qualité de finition du coffre est par ailleurs tout à fait convenable.

Assis à l’arrière, on dispose d’une vue imprenable sur le dossier des sièges baquets. A notre avis, il serait préférable de remplacer ces sièges par quelque chose de plus classique avec un maintien latéral beaucoup moins prononcé. On peut qualifier l’espace aux jambes des passagers arrière de suffisant, mais l’espace au plafond est aussi compté que dans une voiture de sport.

Contrairement à l'apparence extérieure, le tableau de bord est des plus traditionnels. L’usine a déjà reçu des réclamations sur la qualité des matériaux et l’assemblage. Selon les ouvriers que nous avons rencontrés, on travaille déjà sur ce point et on teste différents matériaux. Le tableau de bord laisse déjà échapper quelques craquements sur chaussée dégradée. On constate aussi des problèmes d’insonorisation puisqu’au-delà de 60 km/h on peut percevoir une sorte de grondement. De plus les bruits de roulements sont beaucoup trop présents : ils remontent à la fois des passages de roues et du plancher...

Il a pourtant des points positifs. Par exemple la boîte de vitesses. A notre avis, les passages de vitesses sont très agréables. La boîte est cette Aisin F5M41 que l’on rencontrait sur les Mitsubishi Colt génération 1996-2000. Aujourd’hui cette boîte est fabriquée en Chine et est montée sur les Geely. Les premiers propriétaires se sont toutefois plaints de problèmes avec la commande par câble. Mais elle a été remplacée sous garantie et selon les ouvriers rencontrés, TagAZ travaille à la résolution définitive du problème.

Le moteur est également un « bon vieux » 1,6 litre atmosphérique de Mitsubishi développant 107 ch. C’est précisément ce moteur qui fait de l’Aquila une voiture de sport quand on soulève le capot... mais dans les faits c’est loin d’être un foudre de guerre. Est-ce un mauvais moteur ? Pour répondre, il faut aller voir le prix de la voiture...

A ce jour, la TagAZ Aquila est officiellement vendue au prix moyen de 450,000 roubles (comme le confirme un revendeur de Moscou). La seule finition disponible comprend l’airbag, le pack électrique, l’ABS, la climatisation, les jantes alliages en 18 pouces. La voiture a passé les crash-tests officiels ce qui confirme, s’il en fallait, qu'elle est plus qu’une simple prototype... Pour cette somme, la concurrente la plus proche est la Lada Granta Sport. Egalement produite en petite série, elle est plus discrète, mais sans doute mieux armée.

Malgré son manque de puissance, l’Aquila est très confortable : c’est en particulier dû à sa suspension avant de type MacPherson et sa direction à crémaillère assistée. Les freins à disques aux quatre roues sont très prévenants.

Les efforts constants pour améliorer l’Aquila nous donne raison de penser que l’industrie automobile russe sait encore réserver des surprises. Btdrive souhaite le plus grand succès à ce nouveau modèle. L’Aquila est vraiment incroyable et nous laisse beaucoup d'espoir : les voitures russes peuvent encore provoquer un intérêt sain et un plaisir sincère et pas uniquement du scepticisme !

Un essai à découvrir également en vidéo ci-dessous.

Vu sur : http://btdrive.livejournal.com/9655.html
Adaptation VG

Tag(s) : #TaGAZ, #Aquila, #Essai, #Vidéo