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Un habitant de Minsk a changé sa Peugeot 406...

... pour une GAZ-24-10 spéciale avec seulement 38,000 km au compteur. A une époque où aux Etats-Unis naissaient les Muscle-Cars, où les Anglais essayaient de faire d’un vulgaire 4x4 une voiture de luxe, tout le monde en URSS du plus petit au plus grand ne rêvait que d’une chose : la Volga. Certains, des privilégiés, ont eu la chance de voir leur rêve se réaliser mais la grande majorité des citoyens soviétique ne pouvait se permettre d’acheter la prestigieuse GAZ. Ce n’est que bien des années après l’effondrement de l’URSS que certains ont pu le faire. Comme Guennadi, cet habitant de Minsk qui a remplacé il y a peu sa Peugeot 406 par une GAZ-24-10 spéciale et exclusive. La voiture est en parfait état et toutes les pièces sont d’origine. Elle n’a parcouru que 38 mille kilomètres.

- J’ai acheté cette voiture par hasard. Un ami m’a appelé pour me demander si je ne voulais pas une Volga. Je lui ai répondu que je n’avais besoin de rien. Pourtant il insistait pour que j’achète cette GAZ. L’ancien propriétaire de la voiture venait de quitter le pays et le « sort » de cette Volga était entre nos mains. Finalement je ne regrette pas. Surtout que ce n’est pas une version classique de la GAZ-24-10. Celle-ci n’a été fabriquée qu’à deux exemplaires pour notre marché. Les deux étaient destinées à des directeurs d’usine de Minsk. C’est l’un d’entre eux qui m’a vendu la voiture. Cela signifie donc que j’en suis le second propriétaire !

Cette GAZ-24-10 est tombée de chaine en 1990. La voiture peut être facilement confondue avec une GAZ-24 (produite entre 1967 et 1987) car sur cet exemplaire est installé une calandre chromée de GAZ-24. En fait la GAZ-24-10 était une modernisation profonde de GAZ-24. Historiquement, ce nouveau modèle était accessible à un plus large public, contrairement à la GAZ-24 classique.

Du fait que la GAZ-24 était encore séduisante à la fin des années 80, il avait été décidé de ne pas modifier son dessin lors de la création du nouveau modèle (24-10). Les ailes avant avaient perdu leur traditionnel logo Volga, le coffre avait perdu sa moulure chromée et les pare-chocs les buttoirs. Lors du lancement de la production de la 24-10, on trouvait aussi sur le marché la luxueuse GAZ-3102, considérée comme faisant partie du segment supérieur. Pour que les deux modèles se distinguent le plus possible, les rétroviseurs, les essuie-glaces et la moulure devant les vitres avant étaient peints en noir (et non pas chromés comme sur la 3102).

L’exemplaire de Guennadi ne diffère pas des 24-10 de série uniquement par sa calandre chromée. Il a également son propre tableau de bord, une sellerie spécifique et de roues différentes. Le tableau de bord de la 24-10 de série était en plastique, le revêtement moussé avait était considéré trop coûteux pour la Volga produite en grande série. Ce modèle avait un tableau de bord moussé en polyuréthane comme sur la GAZ-3102.

De plus, dans les versions standards de 24-10, les aérateurs étaient situées au centre du tableau de bord au-dessus de l’autoradio. Sur cette voiture, c’est le contraire. Cette finition coûteuse, comme sur la 3102, fait de cette Volga une GAZ-2410-051. Il s’agit d’une version extrêmement rare. La sellerie était en velours. Et, comme mentionné ci-dessus, seulement deux voitures de ce type ont été fabriquées pour le marché biélorusse. On ne sait pas où se trouve aujourd’hui le second exemplaire.

- Lorsque j’ai acheté la voiture, cela faisait six ans qu’elle se trouvait dans un garage. Et avant cela, elle n’avait pas roulé beaucoup. Jugez vous-même, 38 mille kilomètres . Même les joints sont d’origine. Bien sûr après une si longue période d’arrêt , j’ai dû faire quelques réparations. J’ai par exemple refait toute la suspension juste après son achat. Je la conduis avec fierté. Aujourd’hui, plus personne ne remarque les Mercedes, alors qu’on regarde ma voiture !

Pourtant Guennadi conduit très rarement cette voiture. La majeure partie du temps, il conduit un utilitaire pour son travail et la Volga reste au garage. Selon lui, de toute son existence, cette Volga n’a jamais roulé en hiver. Et c’est justement pour cela que la carrosserie se trouve dans un tel état de conservation. La plupart des Volga du même âge pourrissent depuis longtemps et sont perforées par la rouille.

L’état de l’intérieur étonne aussi. Toutes les coutures des luxueux fauteuils soviétiques sont encore en place. Le tableau de bord ne comporte aucune rayure. L’autoradio à cassettes est encore là. Tous les boutons et les poignées de portes fonctionnent parfaitement. Sur la console centrale, on trouve également un bouton permettant de sortir l’antenne électrique située sur l’aile avant droite. Elle est aussi totalement opérationnelle.

Au début, Guennadi n’avait pas envie de vendre la voiture : « Un mec avec une BMW Série 7 dernier modèle est venu me voir cinq fois et m’a demandé de la vendre. Mais cela me faisait mal au cœur. C’est une voiture qui a une âme. Un autre gars est venu de Moscou. Il avait même fait du change pour m’acheter la voiture. Il voulait l’offrir à son père pour ses 60 ans. Au dernier moment, il a changé d’avis car il se demandait comment faire immatriculer la voiture en Russie ». Désormais, Guennadi suit l’évolution du marché mais il ne se presse pas car il veut lui trouver un digne propriétaire.

Sous le capot on trouve le même moteur ZMZ-402 que sur les 24-10 habituelles. C’est un 4 cylindres de 2,5 litres. Officiellement la puissance de ce moteur est de 100 chevaux. Certaines sources indiquent qu’il ne fait que 98 ch. Le couple maxi est de 186 Nm. Avec un tel moteur, la Volga peut atteindre les 150 km/h. Personne n’a par contre mesuré les accélérations de 0 à 100 km/h.

La GAZ-24-10 a été produite de 1985 à 1992. C’est la première Volga qui était disponible pour le grand public. Selon les statistiques, la majorité des exemplaires de 24-10 produits roulent encore. Mais trouver une voiture dans un état de conservation identique à celle de Guennadi n’est pas chose facile. Surtout dans cette version « 051 ».

La suite de l’histoire de la GAZ-24 est encore plus intéressante. En 1992, la voiture a été entièrement modernisée, mais cette fois, outre l’intérieur, la voiture a également reçu des pièces de carrosserie de 3102. Ce modèle est resté sur la chaine de montage jusqu’en 1997 et il est toujours l’un des modèles de Volga les plus populaires sur le marché de l’occasion.

Lu sur : http://auto.onliner.by/2013/10/31/gaz-27
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #GAZ, #GAZ-24, #Témoignage, #Photos