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Le moscovite MZMA (Usine de Moscou de Voitures de Petite cylindrée) a toujours eu une approche très intéressante pour son processus de fabrication. Les nouveaux modèles étaient toujours lancés par étapes : on commençait d’abord par éprouver quelques pièces ou équipements sur les modèles de génération précédentes et ce n'est qu’après plusieurs modèles de transition que l’on lançait enfin une nouvelle voiture. Cette politique a également été suivie avec les modèles de troisième génération dont le premier était la Moskvitch-408.
L’étude de ce nouveau modèle a commencé en 1959 et s’est poursuivie durant plusieurs années. L’usine produisait alors la Moskvitch-403, un modèle de transition avec l’ancienne carrosserie mais avec les moteurs de nouvelle génération. De fait, la Moskvitch-408 est donc une 403 avec une nouvelle carrosserie !
Un excellent travail avait d’ailleurs été effectué avec cette carrosserie. Le dessin qui se distinguait par des lignes fluides et droites était très moderne par rapport à ce qui se faisait en URSS à la même époque. L’abondance de chrome et cette silhouette très dynamique offraient à cette voiture de moyenne cylindrée une touche inhabituelle de limousine de luxe. En outre, pour la première fois en Union Soviétique, la voiture recevait des jantes de 13 pouces ce qui réduisait considérablement la hauteur totale. De plus, c’est la première voiture qui a été soumise à un crash-test sur le polygone d’essais de Dimitrov.
Pour les simples mortels, la Moskvitch-408 se distinguait par ses deux phares ronds, mais il y avait aussi une version à calandre quatre phares, que l’on ne pouvait simplement pas acheter en URSS. Ce modèle a été largement exporté. D’ailleurs, la Moskvitch-408 a longtemps été le véhicule soviétique le plus exporté. Jusqu’à la fin des années 60 plus de la moitié de sa production a été vendue à l’étranger. Elle a non seulement été exportée dans les pays socialistes, mais aussi en Europe Occidentale, principalement en France, en Belgique, en Scandinavie et en Finlande. En outre, la Moskvitch-408 a été assemblée en Bulgarie, mais aussi en Belgique dans les ateliers de la compagnie Scaldia-Volga.
Quand on parle de modèles Export, c'est toujours intéressant. En France (et dans d’autres pays européens), Moskvitch ne pouvait pas vendre ses modèles avec les noms habituellement usités en URSS, car tous les chiffres avec un zéro central avaient été réservés par Peugeot. C’est pourquoi cette Moskvitch a été vendue sous le nom de Moskvitch Elite 1360. Il arrivait pourtant parfois que des modèles de ce type soient attribués à des citoyens soviétiques...
C’est ce qui est arrivé à cette 408 dont le coffre s’enorgueillit d’un logo Elite. Mikaïl, le propriétaire de cette voiture, a découvert que tout un lot de voitures destinées à l’exportation et devant être livrées en France a été rejeté, probablement en raison d’un défaut, et finalement vendu en URSS. Cette politique de la marque n’est peut-être pas très louable, mais elle fait maintenant la joie des collectionneurs. Les Moskvitch réexportées sont maintenant de véritables raretés.
Comment distingue-t-on une Moskvitch d’exportation d’un modèle ordinaire ? Tout d’abord, comme nous l’avons écrit plus haut, parce que l’apanage de tous les modèles destinés à l’exportation était cette calandre a quatre phares. Parmi les autres différences, on note les encadrements de vitres chromées. On remarquera aussi les catadioptres à l’arrière situées près des feux de recul.
Sous le capot, on trouvait le même moteur, mais poussé à 55 ch. Il était de conception assez ancienne. Il reprenait la construction des moteurs utilisés sur la première Moskvitch-400 (et donc l’Opel Kadett 1938). La cylindrée avait été portée à 1358 cm3 pour développer 45 ch sur la Moskvitch-403. Sur la 4098, la puissance avait été portée à 50/55 chevaux grâce au nouveau carburateur double-corps K-126. La boîte de vitesses était à 4 rapports. Les vitesses se passaient au volant.
L’intérieur se distinguait par sa finition améliorée. Celui du modèle qui illustre l’article n’a jamais été restauré, c’est pourquoi certaines pièces ne sont pas d’origine. Mais il permet toutefois de se faire une idée globale de ce qu’était l’intérieur d’une Moskvitch-408. Le tableau de bord élégant avec son volant à deux branches était en phase avec l’époque et ressemblait à celui des meilleures voitures européennes. Ce tableau de bord assez original était une bonne raison pour l'achat d'une Moskvitch-408. Certains de ses éléments sont peints de la même couleur que la carrosserie et d’autres recouverts de cuir artificiel. Les pièces en plastique étaient rares et leur qualité dans le temps laisse beaucoup à désirer.
Jusqu’en janvier 1968, les voitures étaient livrées avec une banquette à l’avant et des dossiers séparés. Plus tard, les place du conducteur et du passager ont été séparées. La banquette arrière est assez confortable mais elle ne peut accueillir que deux adultes en raison des passages de roues arrière qui réduisent considérablement l’espace utile. Mais cela constituait un énorme pas en avant comparé à une Moskvitch-403 ou une Moskvitch-407. Les modèles Export avait un poste radio de type « AT-64 » avec une antenne télescopique d’un mètre cinquante. En plus de capter les grandes ondes et les ondes moyennes, on pouvait régler la tonalité. Sur les photos il ne s'agit pas de ce poste. Reste encore à trouver un exemplaire original et le restaurer.
La Moskvitch-408 est sur le point de faire son entrée dans la liste des voitures de collection. C’est d’ailleurs une vraie voiture classique si on se réfère à ses années de production. Mais son successeur à la même carrosserie. Les Moskvitch 412 2138 et 2140 ont été produites jusqu’à la fin des années 80 et sont encore très courantes sur les routes russes. C’est pourquoi, seuls les experts apprécieront la rareté de la 408.
Lu sur : http://carakoom.com/carakoom/blog/11759/
Adaptation VG