Découverte sur une page facebook il y a quelques jours, cette Syrena hypertrophiée appartient à Tomasz Jeziorecki, un habitant de Steszew à 25 km au sud de Poznan. Après quelques recherches complémentaires, j’ai mis la main sur une interview qui permet dans savoir plus. Elle est illustrée de nombreuses photos. En voici la traduction :
Q : Pourquoi votre choix s’est-il porté sur la Syrena ? Est-ce une pure coïncidence ou avez-vous toujours été fan de cette voiture ?
R : Cette voiture culte est une création purement polonaise. Aujourd’hui elle provoque un grand intérêt des autres usagers de la route, qu’ils soient jeunes ou vieux. Si je suis un fan de cette voiture ? Je m’intéresse tout particulièrement à l’industrie automobile polonaise, d'autant plus que s’il n’y avait pas de personnes comme moi qui s’y intéressent, on n'en verrait plus aucune dans la rue !
Q : Comment avez-vous eu l’idée de croiser une Syrena avec une Mercedes ?
R : C’est ma seconde Syrena 105. J’avais croisé la première avec une Fiat Seicento (moteurs, freins). La carrosserie restait d’origine et les accélérations n’étaient pas exceptionnelles. Cependant, cela me permettait de profiter d’une voiture sans craindre la panne. Je l’ai utilisée pendant 3 ans, même l’hiver (la Syrena était entièrement galvanisée) et la seule chose que j’ai eu à faire à part le plein, c’est la vidange ! J’ai parcouru environ 30,000 km à son volant. Pendant près de trois ans, elle a été l’attraction de nombreux mariages. Il y a deux ans, en 2010, j’ai vu le film « Kochajmy syrenki » (« Nous aimons la Syrena ») à la télévision. C’est la première fois que je voyais une Syrena avec un moteur de Mercedes et c’est à cause de ce film que j’ai eu envie de changer. Au début cela a été un peu difficile. Je devais trouver une voiture puissante et acheter une autre Syrena. J’ai fini par acheter une Mercedes E430 V8. Elle était accidentée des deux côtés, mais cela ne me dérangeait pas. La Syrena était stockée depuis 15 ans et son propriétaire voulait l’envoyer à la casse. Heureusement que son fils l’a mise en vente sur un site d’enchères !
Q : Que pensez-vous des performances de votre voiture dans sa configuration actuelle ?
R : La voiture pèse environ 1,400 kg. La répartition des masse est presque idéale. Avec près de 300ch, c’est le limiteur de vitesse qui la bride sur la route... à environ 260 km/h.
Q : C’est beaucoup pour une Syrena ! Comment se comporte-t-elle à cette vitesse ou à un rythme plus raisonnable ?
R : La voiture est très agile, elle dispose d’un système ASR très efficace. Elle se conduit très bien, elle colle à la route et procure un très bon agrément de conduite.
Q : Je crois que vous êtes souvent invité à participer à des manifestations automobiles.
R : Malheureusement je manque de temps et j’envie tous ceux qui peuvent participer à ces manifestations et oublier leur quotidien.
Q : Est-ce que la voiture impressionne ? On vous aborde souvent dans la rue ?
R : Quand j’ai construit cette voiture, je ne pensais pas qu’elle ferait autant impression. Les personnes de tous âges s’y intéressent. Les jeunes sont curieux et m'interrogent sur son moteur, son système audio et sa peinture. Ceux qui ont connu l’apogée de la Syrena remarquent son toit surbaissé et sa calandre. C’est même parfois dangereux car les conducteurs, au lieu de se concentrer sur la route, regardent la voiture !
Q : Vous la conduisez souvent ou c’est une voiture pour les occasions spéciales ?
R : L’auto est entièrement galvanisée et les chromes sont en parfait état. Elle pourrait être utilisée toute l’année. Mais au quotidien, j’aurai trop peur qu’un jaloux aille abimer la peinture...
Q : Elle est fiable ?
R : Cette Syrena n’a plus de châssis. La carrosserie est désormais autoportante. Bien sûr, des calculs de résistance ont été faits avant d’effectuer toutes les modifications. Surtout avec un moteur de ce type. C’est d’ailleurs pour cela que la boîte, les freins, la suspension proviennent aussi de la voiture donneuse. Je suis convaincu que cela va garantir la fiabilité de la transformation d’autant plus que je peux acheter sans problème toutes les pièces détachées chez n’importe quel revendeur.
Q : Quel est le plus long voyage que vous ayez effectué à son volant ?
R : Pour l’instant pas trop loin, mais je prévois d’aller à la mer avec.
Q : Quels sont les autres accessoires intéressants que vous avez installé dans cette voiture ?
R : Parmi les équipements de sécurité on trouve l’ASR, l’ABS et la direction assistée. Je voulais installer l’ESP, mais je ne pouvais pas le reprogrammer avec le nouvel empattement. Cela aurait pu être dangereux. Après la première sortie, et quelques petits dérapages, je me suis aperçu que c’était une bonne chose car la voiture a été conçue principalement pour donner du plaisir de conduite. Et avec le son du V8 et une audio décente...
Q : Quels sont vos projets ? La voiture est-elle terminée ?
R : J’aimerai monter un kit nitro-oxyde et un système permettant de faire des burn-outs.
Q : Vous l’entretenez vous-même ? Je ne pense pas que vous vous rendiez au garage avec cette voiture ?
R : Oui, elle n’est pas d’une technologie compliquée. Je ne suis pas la NASA. Et cela me plait de m’en occuper.
Q : Et pour la suite ? Une nouvelle voiture ?
R : Maintenant, je me repose car elle m’a pris 2 ans. J’ai dû jongler entre travail et famille et souvent je finissais tard dans la nuit. Mon père a décidé de se construire un trike avec un moteur V8 identique. Je vais l’aider. J’ai aussi en tête une Warszawa Garbus et une PF 125p pour le drift. Mais ce ne sont que des projets.
Lu sur : (lien obsolète)
Adaptation VG