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Le rêve de tout tuner est de réaliser un projet en partant de zéro, de l'esquisse au crayon sur un coin de table jusqu'au dernier boulon. Alexeï et ses acolytes n'ont pas eu peur des difficultés et ont pu mener leur projet à bout, malgré une pause de près d'un an dans les travaux...
Au début des années cinquante les ingénieurs de l'usine ZMA pouvaient-ils imaginer que leur futur modèle serait un jour posé sur des jantes de 18 pouces montées en 255/40ZR18 ? Sans doute pas. Pourtant cette Moskvitch 407 peut aujourd'hui se vanter de rouler sur de tels rouleaux. Vous aurez raison en disant que l'on n'identifie pas immédiatement cette voiture produite de 1958 à 1963 dans le coupé, objet de cet article... Il faut dire que cette paisible berline a eu le droit à des modifications pour le moins radicales. Tout a commencé lorsqu'un Pétersbourgeois a vu les photos de la Volga GAZ-21 transformée par A:Level et s'est mis en tête cette idée : "cela devrait être possible de faire aussi bien".
Le choix s'est porté sur une Moskvitch 407 proche de l'épave mais dont la carrosserie était en relativement bon état. Dans le garage d'à côté se trouvait une BMW 328 E36 avec un six cylindres de 193ch... Vous comprenez la suite ? Les auteurs du projet se sont donc attachés à adapter la carrosserie de la Moskvitch au châssis de l'Allemande. Ne reste de cette dernière que le soubassement, le moteur, la boîte automatique à 5 vitesses, les suspension avant et arrière, ainsi que le tableau de bord et toute la partie électrique. La carrosserie de la Russe a subi de multiples opérations de chirurgie esthétique avec plus de 17 interventions que l'on pourrait qualifier de lourdes.
Par exemple, le capot avant est deux fois plus long que le capot original. Le 2,8 litres BMW trouve désormais ses aises dans un compartiment moteur, qui pourrait accueillir bien plus gros (ne reste qu'à trouver une Ferrari V12...). L'habitacle est en revanche beaucoup moins spacieux puisque la berline 5 places s'est transformée en coupé en taillant littéralement dans le gras. Les portières avant et arrière d'origine ont été raccourcies et ressoudées ensemble en conservant au passage l'embouti caractéristique qui dessine l'aile arrière. Vue de face, avant de remarquer la longueur inhabituelle du capot, la voiture rappelle une Mini. D'ailleurs les rétroviseurs proviennent d'une Mini Cooper moderne. Les entrées d'air dans les ailes avant sont empruntées à un Range-Rover. Les jantes proviennent des légendaires Alpina. Les pare-chocs ? Des éléments de fourgon UAZ découpés ! Le plus intéressant c'est que toutes les modifications ont été effectuées en métal, même la forme complexe reliant les bas de caisse aux ailes arrière. La fibre de verre, ou d'autres matériaux simples à travailler, n'ont pas du tout été utilisés.
Malheureusement, les sièges Sparco sont placés trop haut et les personnes de plus de 1,76m auront un peu de mal à conduire. Mais à part cela, l'habitacle est assez agréable avec son tableau de bord de BMW (pour l'adapter, il a fallu le couper en largeur, enlever les parties inutiles et le recouvrir de nouveau de cuir) et les panneaux de portes habillés d'Alcantara. L'ensemble n'a pas seulement l'air moderne mais il est totalement fonctionnel. Toutes les fonctions d'origine de la voiture donneuse sont reconduites : chauffage, climatisation, commandes de vitres électriques sur la console centrale. Les manivelles de vitres de la Moskvitch 407 servent désormais à ouvrir les portières. Après trois années de travail, la lassitude s'est installée et l'on a préféré mettre le projet à l'écart. Pour mieux reprendre quelques mois plus tard par l'installation d'un motif carbone sur les phares et les feux, sur le capot, le toit et le couvercle de coffre.
Au volant, cette Moskvitch 407 est très très vive. La Moskvitch 407 pesait environ 980kg et la BMW 328 E36 1395kg. L'hybride doit faire environ 1300kg et avoir des performances proches de la voiture allemande soit le 0 à 100km/h en environ 8 secondes et plus de 200km/h en pointe. Pas de quoi établir des records, mais c'est un bond énorme par rapport à la voiture d'origine que le moteur de 45ch emmenait à 115km/h. Mais à son bord, on est à l'aise et confiant car l'ensemble respire le sérieux et ne donne pas l'impression que tout va tomber en pièce après quelques kilomètres.
Si on ne vous a pas vu arriver (chose déjà difficile), on vous entendra forcément car la voiture fait un bruit monstrueux. Dans les rues de Saint-Pétersbourg, elle attire l'attention contrairement à ces Lamborghini ou Maserati désormais bien communes...
Lu sur : http://nevsedoma.com.ua/index.php?newsid=96936
Adaptation VG