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Une voiture russe dans le garage d’un dirigeant russe ? Oui, de nos jours c’est encore possible. Za Roulem a enquêté sur la Niva du premier ministre Vladimir Poutine. C’est au département compétition d’AvtoVAZ que l’on trouve la trace de cette voiture.
Il faut en effet savoir qu’il ne s’agit pas d’un exemplaire unique mais bien d'un modèle produit en petite série. En 2008-2009 on en a fabriqué une vingtaine, une commande de l’Etat. Ces voitures adoptaient certaines évolutions qui allaient voir le jour sur les futures Lada 4x4M. Elles bénéficiaient également de l’expérience acquise lors des rallyes raids et en rallyes marathon. Au final, le département compétition avait réalisé un modèle très original avec des caractéristiques dynamiques, une tenue de route, des capacités de franchissement et un confort amélioré. Un modèle beaucoup plus fiable que celui fabriqué en grande série !
Ces vingt exemplaires n’ont jamais été diffusés dans le réseau.. L’un d’entre eux est pourtant tombé entre les mains du premier ministre. Une de ces Niva dispose même d’un moteur deux litres Opel et d’une boîte de vitesse et d’un réducteur de Chevrolet Niva. On ignore ce qu’elle est devenue. L’exemplaire de Poutine dispose, lui, d’un moteur VAZ, largement modifié. Les pistons sont remplacés par des modèles en fer forgé de 84mm de diamètre. Le vilebrequin permet une course de 86mm à la place des 80mm d’origine. La cylindrée passe donc à 1,9 litres. Les chambres de combustion sont retravaillées et le taux de compression augmente à 10,5. L’admission et l’échappement sont également améliorés. On note par exemple la présence d’une prise d’air sur le montant de toit permettant au moteur de respirer pendant les passages de gués. La culasse dispose d’un arbre came qui augmente le couple, les injecteurs sont également d’un diamètre accru et le calculateur « Yanvar 7.2 » est recalibré.
Ces modifications permettent au moteur de développer un couple de 167 Nm à 3400-4000 tr/min et de faire passer la puissance à 125ch à 5600-5800 tr/min.
La transmission et les parties roulantes disposent de pratiquement toutes les modifications qui étaient destinées à la future version de série : un embrayage de 215mm de diamètre, les rotules de direction et les bras inférieurs de Chevrolet Niva, des amortisseurs disposés verticalement avec des supports renforcés, et des bras longitudinaux sur la suspension arrière.
Il y a toutefois des modifications exclusivement réservées à cette Niva. Par exemple la boîte de vitesse de série, minutieusement sélectionnée est optimisée. L’arbre intermédiaire dispose d’un coupleur de Chevrolet Niva plus élastique. Le réducteur est synchronisé – une modification utilisée depuis longtemps en rallye-raid.
Le rapport de pont est de 4,3 contre 3,9 pour le modèle de série. Le réducteur de pont avant est dissocié du moteur (comme sur la Chevrolet Niva) et monté sur de nouveaux supports. A l’avant on note l’apparition d’un différentiel autobloquant. Il ne se bloque pas à 100% pour ne pas détériorer la maniabilité et durcir la direction. En revanche sur le différentiel arrière, l’autobloquant peut agir pratiquement à 100%. Planter diagonalement cette Niva sur terrain meuble est devenue quasi impossible. La suspension est rehaussée de 30mm à l’aide de cales. A l’avant elles sont installées entre les ressorts et les biellettes de suspension, et à l’arrière sous les ressorts. Les amortisseurs à gaz sont spécifiques. Le maître cylindre est d’un plus grand diamètre.
Une telle machine de guerre ne pouvait pas se passer d’un pare-buffle ! Ce pare-buffle qui se termine en dessous par une protection moteur est équipé d’un treuil électrique et de phares additionnels. Le pare-choc arrière a été coupé pour installer un dispositif d’attelage réglable en hauteur. Les jantes alu d’une largeur de 6,5 pouces sont équipées de pneus 215/70R16. L’augmentation de la taille des pneus a nécessité de retravailler les passages de roues avant. Une roue de secours de taille identique ne pouvait pas être installée sous le capot avant (dans l’emplacement d’origine) et pour une raison quelconque on n’a pas voulu l’installer sur un support extérieur. On trouve donc sous le capot d’une roue de secours de dimension standard 185/75R16.
L’habitacle se distingue de celui du modèle de série par une isolation renforcée, par la présence de moquette et de nouveaux habillages de portes plus cossus. Dans la première partie du ciel de toit on trouve un plafonnier de Kalina. Les portes sont équipées de vitres électriques, tous comme le sont les rétroviseurs dégivrants. La serrure de porte arrière est équipée d’un petit moteur, actionné par une télécommande. Les sièges proviennent d’une Chevrolet Niva et et leur mécanisme de bascule du dossier est modifié. La banquette arrière dispose d’appuie-têtes.
Dernier détail d’importance : « Jungle » n’est pas le nom de ce modèle, comme cela a pu être dit par ailleurs, mais le nom de la teinte de la carrosserie, couleur camouflage.
Il se dit que n'importe qui qui peut passer commande d’une telle version de Lada 4x4. Oui, s'il est prêt à investir deux fois plus que pour un modèle de série.
Lu sur : http://www.zr.ru/content/articles/247340-bojevaja_mashina_premera/
Adaptation VG