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UAZ-469 : le retour du "Kozlik".

Je dois admettre que j’ai accueilli avec un sourire l’annonce de la remise en production du UAZ-469 par l’Usine Automobile d’Oulianovsk. Par la volonté du destin, j’avais il y a dix ans pu conduire le fameux « Kozlik » (littéralement : « la chèvre ») sur quelques milliers de kilomètres. La nouvelle version a été présentée en grandes pompes : il est réapparu au public dans un nuage de fumigènes. J’ai été sceptique en voyant apparaître cet exemplaire numéro 1 avec sa carrosserie brillante et des jantes alliage. En 2003, c’était aussi la grande fête quand le UAZ-469 avait été mis à la retraite après avoir été remplacé sur la chaîne par le Hunter. Et le revoici de nouveau...

Le UAZ-469 que l’on m’a confié pour un essai est beaucoup plus austère. Déjà il ne dispose pas de jantes alliage. Et puis il est peint en vert foncé, la couleur dont étaient affublés tous les UAZ sans exception jusqu’en 1985/86. Les pare-chocs en métal sautent aussi aux yeux. Ici, pas une once de plastique. J’ai fait le tour de la voiture. A l’arrière, la cinquième porte s’ouvre comme sur les tous premiers UAZ. Le coffre est spacieux. Les strapontins ont été enlevés, sacrifié au chapitre de l’économie.

La voiture a aussi perdu les plastiques bon marché, source de vibrations, dont le UAZ Hunter abuse tant. Le nouveau « Kozlik » fait immédiatement comprendre qu’il y est : un véhicule militaire qui ne se destine pas aux femmes glamour.

La première victoire du nouveau UAZ-469, ce sont les sièges. A la place des vieux « tabourets » ont trouve des fauteuils très confortables. Pour le reste, le « Kozlik » est resté fidèle à ses principes. Bien entendu, les anciens témoins de contrôle des années 60 ont laissé la place à des éléments plus modernes. Il y a même un totaliseur kilométrique à affichage digital. Toutefois, le métal règne en maître à l’intérieur. Curieusement, le levier de vitesse est exactement le même que celui que l’on trouvait en 1972 quand la production du UAZ-469 a débuté. Le levier de la boîte de transfert et le frein à main, qui proviennent du Patriot, paraissent ici évidemment anachroniques. A bien à y regarder, la qualité d’assemblage paraît bâclée... c’est une tradition.

Les contre-portes sont recouvertes de moquette. C’est un détail qui a été largement critiqué. Les accoudoirs sont exactement les mêmes que ceux du UAZ que j’avais essayé il y a dix ans. Par expérience, je sais que le simili-cuir qui les recouvre va rapidement s’user et laisse apparaître de la mousse et l’armature en bois. Par contre, des ceintures de sécurité ont fait leur apparition aussi bien à l’avant qu’à l’arrière.

Le démarrage se fait comme sur n’importe quel UAZ-469. La clé est à gauche du volant, ce qui n’est pas très pratique, mais tous les gauchers du pays pourront dire merci au constructeur. Je tourne la clé et j’entends un bruit de démarreur que j’avais déjà oublié. Le moteur démarre. Tout est OK avec l’isolation : il n’y en a pas ! J’appuie sur l’embrayage et en poussant un cri pour me donner du courage j’enclenche la première. La boîte est celle des vieux modèles à quatre rapports. Le débattement du levier est très faible. Et la première vitesse est courte. Si c’est une bonne chose pour le tout-terrain, c’est très gênant sur la route. Devant moi s’étend la piste d’essai de l’usine recouverte d’un mètre de neige. Je comprends que l’essai ne va pas être facile, mais un tank n’a pas peur.

Dans de telles conditions, une voiture de tourisme resterait plantée. La neige est trop profonde. Mais le « Kozlik » y évolue, certes à haut régime. Le moteur fait autant de bruit qu’un Boeing 747 au décollage, mais j’avance. Après avoir démarré, l’idée me prend de régler mon siège. Et je vais pouvoir le faire car contrairement aux anciens UAZ-469 où il était solidement vissé au plancher, comme les meubles dans un hôpital psychiatrique, les sièges du nouveau « Kozlik » sont réglables. Toutefois je ne trouve pas la manette à sa place habituelle et c’est mon pasager, le représentant de l’usine, qui m’indique où elle se trouve.

Une minute plus tard il met le chauffage à fond. Non, il n’a pas froid, mais il a compris que le moteur était proche de la surchauffe. Le régime moteur est trop élevé. Pour me débarrasser de ce climat tropical, j’essaie d’ouvrir la fenêtre. En théorie elle s’ouvre mais je n’y arrive pas. Ou elle est vraiment dure, ou quelqu’un l’a bloquée intentionnellement...

Je décide d'en rester là. A basse vitesse tout le monde peut passer sur la neige. Dans cette épaisseur il n’y en a pas beaucoup qui le peuvent. Pour un « Kozlik » c’est une pure formalité. En accélérant à fond, et avec d’incroyables vibration, le UAZ-469 a réussi à passer. Il n’y a peut-être pas beaucoup de confort, mais pour les évolutions en tout-terrain il n’y a pas de question à se poser. C’est pour cela qu’il a été conçu.

La production du nouveau UAZ-469 sera limitée : seulement cinq mille exemplaires. Directeurs de fermes collectives et chasseurs sans le sou, inscrivez-vous rapidement sur la liste d’attente ! On dit que les concessionnaires ne vendent pratiquement plus rien en ce moment. Tous les acheteurs attendent le retour du « Kozlik ».

Lu sur : http://www.kp-avto.ru/article/9148/
Adaptation VG

Tag(s) : #UAZ, #Hunter, #469, #Nouveauté, #Essai