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Il y 70 ans GAZ a assemblé ses premières voitures particulières. La Ford-A avait servi de prototype. En mars 2008, GAZ a lancé la production de la Siber ... également sous licence américaine. Za Roulem revient sur ce retour aux sources (ce qui n’est pas forcément très glorieux...) du constructeur russe.
Le projet à débuté en avril 2006. Le Groupe GAZ et Chrysler ont finalisé la vente des moyens de production de l’usine Sterling Heights Automotive Plant située à Detroit aux USA. Cette vente incluait la licence de fabrication des Sebring/Stratus ... même si les représentants de l’usine continuent à affirmer que la plateforme américaine a été utilisée pour créer une toute nouvelle voiture. Le design a été revu par la firme anglaise UltraMotive. Le total des investissements s’élèverait à 290 millions de dollars.
En deux ans on a ramené de Détroit et remonté à Nijni Novgorod plus de 3 mille machines et installations diverses (pour l'emboutissage, la peinture et le montage) qui vont permettre de produire 100,000 voitures par an. Actuellement ce sont déjà près de 4 mille personnes qui travaillent sur la Siber. Ils ont été formés dans les usines Chrysler et chez Magna-Steyr au contrôle de production, à la logistique, aux systèmes d’information et aussi aux particularités de l’emboutissage, de la peinture et de l’assemblage.
Pour l’instant les voitures sont produites à 70% avec des pièces importées d’Amérique du Nord, en provenance des fournisseurs de Chrysler. Les 30% restants sont produits en Russie chez Magna (pare-chocs, rétros), Automotive Lightning (phares et feux arrière), Leer (sièges), Tenneco (injection), etc... La qualité de fabrication de la Siber est contrôlée à chaque étape par les spécialistes de Chrysler et de Magna.
Selon les dirigeants de GAZ, la production en grande série de la Siber doit commencer ce mois-ci. Cet été les voitures seront livrées aux concessionnaires et les premières prises de commande seront possibles. La commercialisation sera effective en septembre. Pour cette année on prévoit de ne vendre que 10 mille voitures à travers un réseau de 65 concessionnaires répartis dans 12 régions. La Siber n’est pas donnée : la version de base avec le moteur 2 litres et la boîte manuelle s’affiche à 540,000 roubles, celle à moteur 2,4l et boîte auto à 590,000 et la même version avec l’intérieur cuir (la modèle Luxe) vous en coûtera 640,000.
La Chrysler Sebring, la « mère » de la Siber n’a jamais été vendue en Russie. Il y a quelques différences entres les deux : les pare-chocs, la calandre, les feux arrières, les sièges avant. La suspension aussi est modifiée : la garde au sol est plus importante. C’est à peu près tout ! Ah, oui, il ne faut pas oublier le logo GAZ !
Il ne sera pas simple de vendre cette nouvelle voiture. Voilà comment les services marketing du constructeur de Nijni Novgorod voient l’acheteur potentiel : un homme de 30 à 45 ans, père de famille, directeur d’une petite société ou cadre, pour lequel la Siber sera la première voiture de marque étrangère. Etrange ! On ne lui dit pas qu’il s’agit du nouveau modèle de GAZ ? A la fin de l’été va débuter une importante campagne de publicité. En parallèle les concessionnaires sont formés à la vente et à l’entretien de cette voiture. L’objectif est de maintenir un niveau élevé de qualité de service durant tout
la durée de son cycle de vie, et pas seulement dans les grandes villes. C’est cette promesse de qualité qui doit influencer l’acheteur dans sa décision d’achat avec en plus une garantie de 3 ans ou 100,000km sur la voiture et de 6 ans sur la carrosserie. Un programme de financement doit également être lancé à l’été. Il devrait être très avantageux pour l’acheteur. Si tout va bien, l’année prochaine GAZ devrait vendre 45,000 Siber, et présenter de nouvelles finitions.
Le lancement de la Siber ne signifie pas que la production de la Volga va s’arrêter. Même si l’année dernière ses ventes ont encore baissé. La direction de GAZ ne doit en vouloir qu’à soi-même car par exemple la symbiose entre le moteur Chrysler et la construction vieillissante de la Volga n’est pas une réussite en ce sens que de nombreuses voitures ont fait l’objet de retours en garantie. L’embrayage russe supportait mal le nouveau moteur, mais pour résoudre le problème il a fallu du temps. Ce n’est qu’en avril dernier qu’un embrayage de marque étrangère a été monté sur la voiture, de même que de nouveaux amortisseurs. Toutes ces mesures devraient ramener la confiance des amateurs de la marque et on espère produire cette année 45,000 Volga.
Selon Leonid Dolgov, le responsable de la division voitures particulières de GAZ, la production de la Volga devrait durer au minimum jusqu’en 2010. Et après ? Comme le dit Dolgov, même lorsque la fabrication des GAZ-31105 et 3102 aura cessé, la marque Volga perdurera. Il faut dire que cette marque de fabrique jouit d’une excellente renommée depuis plus de 40 ans et fait partie des marques les plus populaires au monde. Malheureusement il n’y a pas que le facteur émotionnel qui entre en compte et par exemple en Russie, l’archétype du conducteur de Volga est un homme « gentil manuel et plus très jeune » . Et si les publicitaires préfèreraient voir au volant des jeunes gens, modernes et dynamiques, ils espèrent conserver les amateurs traditionnels de la marque.
Il n’est pas un secret que depuis assez longtemps GAZ mène des pourparlers avec un grand nombre de sociétés étrangères dans le but de mettre en place en commun la production (ou acquérir une plateforme) d’une nouvelle voiture économique de la catégorie B+ ou C. Les médias ont déjà annoncé qu’un accord était pratiquement finalisé avec General Motors pour la fourniture à GAZ de la plateforme de la Lacetti, mais à Nijni-Novgorod on confirme seulement les négociations. C’est sans doute cette voiture « low-cost » qui sera dans deux ou trois ans la nouvelle Volga.
Lu sur : lien obsolète
Adaptation VG