Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Russie : la guerre des voitures "sociales".

Les voitures les plus vendues en Russie restent les modèles bon marché – ceux qui ont un prix de vente inférieur à $10000 dollars. Ce sont précisément ces voitures à faible budget qui sont achetés par les conducteurs les moins fortunés... lesquels constituent la majorité. Une partie de la population n'a même pas les moyens d’acheter des voitures plus chères que $3000 à $5000 alors même qu’ils en ont besoin.

Les voitures dites « sociales » ont toujours signifié beaucoup pour les citoyens russes et pour le gouvernement qui les distribuait aux handicapés et aux vétérans de la Grande Guerre Patriote (la Seconde Guerre Mondiale), etc ...

Tout le monde se souvient du temps où, lorsque la Zaporojets a été présentée, elle est devenue rapidement une voiture culte pour des centaines de milliers de personnes. Et elle l’est restée pendant plusieurs années, non seulement parce qu’elle était moderne et pratique, mais aussi parce que les automobilistes ne pouvaient pas se permettre l’achat d’une voiture plus onéreuse.

Les Moskvitch, les Kopeïka et d’autres modèles équivalents ont suivi les pas de ZAZ. C’est l’époque où les Russes, non seulement très aisés mais aussi des « classes moyennes », ont commencé à acheter des voitures particulières. Au début des années 90 est apparue la Tavria (et ses dérivées), un nouveau modèle qui pouvait prétendre au titre de voiture « sociale ».

Les années passaient et le marché demandait de nouvelles voitures compactes, bon marché, accessibles et plus ou moins confortables. L’Oka a été présentée : une toute petite boîte à 4 roues destinée à la ville. La demande sur cette voiture était très élevée. Les gens à faible revenus, les retraités, les handicapés (pour lesquels des versions aménagées étaient proposées) achetaient cette Oka.

Parallèlement à l’Oka, VAZ a voulu faire jouer le rôle de voiture « sociale » au modèle 2105, mais cette idée n’a pas été couronnée de succès. Pour beaucoup, cette 2105 coûtait encore beaucoup trop cher. Il y a aussi eu des projets pour la fabrication d’une nouvelle génération d’Oka, de diverses voitures développées sur sa base (comme le projet « Michka »), mais ils n’ont jamais vraiment été concrétisés.

2006 est l’année où il a été annoncé que la fabrication de l’Oka s’arrêterait bientôt. Du coup, une grande partie de la population russe a perdu l’espoir de pouvoir un jour acheter une voiture. Mais ce n’était pas une si mauvaise nouvelle pour tout le monde : le constructeur chinois BYD Auto, qui a mis les pieds récemment en Russie, a ainsi déclaré qu’il reprendrait le flambeau de la voiture « sociale ». De plus, il assemblera ses voitures bon marché directement dans le pays.

Cette nouvelle voiture « sociale » sera la BYD Flyer, une cinq portes, traction avant à moteur 3 cylindres de 800cm3 de 40ch et boîte mécanique à 4 rapports. Elle mesurera 3605x1468x1470mm contre 3200x1420x1400mm pour l’Oka. Elle devrait coûter $5990. Un prix qui passera à $4500 lorsqu’elle sera fabriquée en Russie.

De nombreux Russes placent beaucoup d’espoir en l’apparition sur le marché d’une voiture accessible, à la fois bon marché et tout à fait moderne. Mais de leur côté, les experts automobile sont sceptiques, c’est justifié, car les géants de l’automobile russe ne permettront pas à la compagnie BYD de fabriquer ses voitures en Russie, car elle leur retira d’importantes parts de marché. Pour les fabricants russes il est préférable de vendre des modèles que les clients devront bien finir par acheter, que de voir la concurrence étrangère récupérer les crédits pour les programmes sociaux.

En Russie, la question de la voiture « sociale » est donc plus ouverte que jamais.

Lu sur : http://www.autonavigator.ru/news/2006/08/17/4085.html
Adaptation VG

Tag(s) : #Economie, #Russie, #VAZ, #Lada, #Oka, #Michka, #ZAZ