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Il suffit de vouloir rouler en cabriolet pour que le temps se dégrade. Comment ne pas envier les journalistes européens, par exemple les italiens ? Ils ont un grand soleil, la mer, la beauté des paysages. Nous, pour pouvoir décapoter l’Oka, nous avons du attendre deux semaines ...
Ni Togliatti, ni Serpoukhov, ni Naberezhnie Tchelny ne produisent quelque chose de semblable : cette voiture est unique. C’est précisément ce que pense son propriétaire. Peut-être qu’il en existe d’autres, mais de toutes manière elle sera de construction différente. C’est pour cela qu’Andrei considère sa voiture comme exclusive.
C’est un homme sérieux qui roule en Chrysler neuve (un cabrio d’ailleurs), et ce n’est pas sa seule voiture. Pourquoi une Oka ? Parce que c’est un souvenir de son ancien lieu de travail, un grand concessionnaire de la capitale.
En 2000, les affaires marchaient bien : tous les modèles, dont les petites voitures, se vendaient comme des petits pains. En août le budget pour faire la publicité de la concession n’avait pas été entamé (pas besoin dans ces conditions de marché favorable) et on eut l’idée de participer de manière originale au Salon de Moscou. C’est Andreï qui proposa de faire une Oka Cabrio. Il dessina quelques croquis et l’idée reçu l’aval du directeur général de la concession. Le processus était en marche ...
Il fut facile d’enlever le toit. Le renforcement de la carrosserie posa plus de problèmes. Il fallait concevoir et réaliser un arceau composé de tubes en acier de forte section. On a décidé de supprimer purement et simplement le capote. Cela représentait trop de travail. Et puis la voiture n’avait qu’un but publicitaire : être exposée à l’extérieur du Salon durant quelques jours (on prévoyait du soleil).
Sans système de capotage le travail à réaliser ne fut pas, malgré tout, de tout repos. Déjà cela ne semblait pas simple sur le papier et les délais de réalisation ont bien failli ne pas être tenu. Les derniers jours, pour pouvoir être présent au Salon, il a même fallu travailler la nuit. Nous aurions aimé pouvoir jeter un œil sur les plans, mais Andreï les a perdu. Nous ne connaîtrons donc qu’une partie des secrets de réalisation.
Les tubes transversaux de l’arceau sont soudés aux coupelles d’amortisseurs. Rigidifiés avec des petits morceaux d’acier, ils remplacent les renforts d’origine. Au centre, l’arceau enserre l’habitacle et est soudé à la baie de pare-brise. Les vitres latérales sont supprimées, de même que les encadrements de portes. La glissière a été, par soudure, recourbée sur le bord du panneau de portière. On a crée des structures dans lesquels les vitres d’origine redécoupées sont insérées. Ces vitres fixes, mais démontables, protègent du vent et améliorent aussi la rigidité. La porte de coffre a aussi subi un travail important : toute sa partie supérieure a été découpée, et reformée, et les charnières ont été transférées sur la partie basse. Un nouveau système d’ouverture a été créé. La carrosserie, y compris les pare-chocs et la calandre, a été repeinte entièrement dans une couleur jaune très gaie. On n’a pas touché aux freins, à la suspension et au moteur. Les autres transformations peuvent être considérées comme classiques : jantes alliages de 13 pouces, petit pare-buffle à l'avant. Les sièges sont ceux d’origine mais refait par un sellier. La banquette arrière et les panneaux de portes sont également passés entre les mains d’une société de la capitale.
Les cabriolets avec des systèmes audio à 6 enceintes sont courants, mais il y a quatre ans, Andrei fut presque un pionnier en installant dans son Oka une telle sonorisation. Et il reste l’un des seuls à s’être occupé de la sorte de cette petite voiture. Le système embarqué provoque encore aujourd’hui le respect …
Quand Andrei à démissionné, il a emmené l’Oka avec lui. Elle lui sert maintenant uniquement à se rendre dans sa datcha, à partir en pique-nique, à aller à la plage, ou simplement pour le plaisir de se retrouver à son volant. C’est la raison pour laquelle le kilométrage reste peu élevé.
Malgré son apparente fragilité, la voiture frappe parfois par ses capacités. Bien des fois elle a transporté cinq adultes ravis du voyage, ou des enfants. Et à un ou deux, elle permet de se balader agréablement avec la tête au vent, sur les petites routes de campagne.
J’ai fait un tour en Kabrik. C’est vrai qu’un cabriolet offre des sensations particulières. Et je l’avoue, ce « jouet » m’a beaucoup plus, à tel point que j’ai demandé à Andrei son prix. Il m’a répondu : « pour quatre mille je m’en séparerai » (NDT : dollars ?).
Bien sûr elle est idéale pour la maison de campagne. Mais pourquoi devrait-elle être absente des grandes villes ? Il faudrait seulement penser à une capote. Nous ne sommes pas en Italie, c’est vrai. Mais si on y réfléchit bien, une capote n’est pas une chose si complexe : on peut faire quelque chose en simili-cuir comme sur la Caterham Super 7, qui se fixe par boutons pressions sur la carrosserie. Un beau rêve, non ?
Lu sur : www.zr.ru/content/articles/2363-kabrik/
Adaptation VG