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Il y 75 ans, les dirigeants de l'Union Soviétique décidèrent de soutenir l'industrie automobile du pays. Un géant automobile vit le jour : GAZ.

A la fin des années 20, l'industrie automobile du pays n'était pas capable de couvrir les besoins toujours grandissant en automobile. A l'époque la production de camions et même de voiture était pitoyable. Les trois usines existantes - AMO, JAGAZ et SPARTAK - n'avaient une capacité de production que de 4000 véhicules par an. On ne pouvait même pas couvrir la demande par l'importation : les devises manquaient même pour les besoins de première nécessité ...

C'est la raison pour laquelle le Conseil Supérieur de l'Economie Nationale (VSNKh) décida de construire dans le pays une grande usine automobile, équipées des dernières technologies pour produire en masse. Le VSNKh qui jouait le rôle de Ministère du Plan et de Ministère de l'Economie, voulait dans de brefs délais être capable de produire 125000 à 150000 véhicules par an. C'était le besoin minimum estimé en véhicules.

Il y a 75 ans, le 04 mars 1929, le VSNKh adopta le décret N°498, qui prévoyait la construction d'une gigantesque usine sur les bords de la Volga dans la région de Nijni Novgorod. Mais pourquoi là ?

Premièrement parce que dans cette région on trouvait déjà d'importantes usines de construction mécanique. La main d'oeuvre ne manquait donc pas, et les ouvriers qualifiés pourraient être recrutés dans les usines existantes.

Deuxièmement parce que la Volga qui coule à Nijni Novgorod, constituait l'axe de communication le plus important du pays. La livraison des matières premières et d'autres fournitures pouvait donc se faire par voie fluviale., moyen de transport beaucoup plus économique que les autres. C'est d'ailleurs pour cette raison que la ville de Detroit, située dans la région des Grands Lacs est devenue la capitale de l'industrie automobile américaine.

Troisième raison et non des moindres à l'époque : Nijni Novgorod se trouve au centre de la Russie, loin des frontières et se trouvait donc à l'abri d'un risque de conflit armé avec les voisins.

Les représentants du VSNKh choisirent à la périphérie de la ville un terrain idéalement situé, sur la commune de Monastyrka. On estimait le délai de construction de l'usine à trois ans. Le pays n'avait aucune expérience, n'avaient ni les spécialistes, ni les équipements industriels, pour mener un projet d'un tel gigantisme dans un délai aussi court. C'est la raison pour laquelle il fut décidé d'avoir recours à un partenaire étranger : la FORD Motor Company qui fut choisie.

A l'époque, la compagnie américaine subissait des pertes immenses. La Grande Dépression, qui se prolongeait en Occident, n'épargnait pas la société d'Henry FORD. Mais l'entrepreneur compris vite que la collaboration avec l'Union Soviétique pouvait le sortir de ce mauvais pas.

Les conditions du marché étaient les suivantes : l'URSS achetait pour 72 millions de "roubles-or" 72 mille "FORD A" et "FORD AA" en pièces détachées. Soit un prix de 1000 roubles par voitures. En échange, FORD se chargeait de construire une usine moderne, d'organiser la production et de céder les droits (vente de la licence) de fabrication de ces deux voitures. FORD devait entre outre construire deux autres usines : une autre à Nijni Novogorod pour une capacité de 12000 véhicules par an, et une à Moscou d'une capacité de 24000 véhicules par an qui allaient devoir assembler en deux ans les 72000 voitures livrées par FORD, pendant la construction de l'usine principale de de Nijni Novgorod. Par la suite, l'URSS pourrait produire librement des voitures dans cette usine livrée clés en main.

Le contrat de transfert de technologie entre FORD et le VSNKh fut signé le 31 mai 1929 à Dearborn, au quartier général de la société américaine. Le gouvernement soviétique, qui ne disposait pas de toutes les devises nécessaires, paya également en oeuvres d'art : il s'agissait des tableaux, des sculptures, et de différents objets en pierres et métaux précieux, réquisitionnés par les Soviets après la révolution russe. Henry FORD, qui n'était pas spécialement amateur d'art, remit en vente ces objets, qui se trouvent aujourd'hui dans de nombreux musées américains.

Les deux parties profitèrent de ce marché : FORD sortit de la crise. A la différence d'autres compagnies américaines, FORD réussit à éponger ses dettes et à financer l'étude de nouveaux modèles. Les soviétiques y gagnèrent une grande usine moderne, des entreprises sous traitantes et deux autres usines de montage, qui au lieu les 100000 voitures par an initialement prévues, étaient capables d'en fabriquer 120000.

L'usine automobile KIM (en l'honneur des Jeunesse Internationales Communistes), située à Moscou, assemblait dans le milieu des années 30 des camions GAZ-AA à partir d'éléments fabriqués à Nijni Novgorod. Par la suite cette usine est devenue Moskvitch.

L'autre usine située aux alentours de Nijni Novgorod sur la commune de Kanavino devint une filliale de l'usine principale et était spécialisé dans la production en petite série de pick-ups, de camion à trois essieux ou d'autobus sur base GAZ-A et GAZ-AA. Cette usine existe encore et produit des fourgons sur chassis GAZ.

L'usine construite avec l'aide de FORD s'appelait au départ NAZ. Mais lorsqu'en 1933, la ville de Nijni Novgorod fut renommée Gorki, l'usine changea de nom : GAZ était né (Usines Automobiles de Gorki).

La production se développa rapidement : en avril 1935, la 100000ème voiture tomba des chaînes de montage.

Lu sur : http://autocitychannel.com/news/s14616.html
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #GAZ