La VAZ-2120 Nadezhda a été le premier et le dernier monospace produit par Togliatti. L'idée et le concept du modèle étaient opportuns et même progressistes. Mais ce modèle n'a pas été produit en série.
VAZ a pensé à une voiture monocorps au milieu des années 1980, lorsque des monospaces comme le Renault Espace et le Chrysler Voyager sont devenus très populaires en Europe et aux États-Unis. C'est en 1988 que l'idée d'un restylage de la Niva a émergé (à l’époque dans les documents officiels on parlait de « modernisation du design »). De leur propre initiative, un groupe de designers a lancé un projet d’un van à sept places sur basé sur la VAZ-2121 de série. Cette idée était tout à fait sensée : une voiture sept places à traction intégrale, dotée d'une capacité de franchissement accrue, pourrait intéresser les acheteurs.
En 1989-1991, trois maquettes d'un véhicule monocorps ont été réalisées. Chacune d'entre elles était logiquement plus simple, plus terre à terre que la précédente. L’empattement de la Niva était augmenté de 500 mm, ce qui le portait à 2,700 mm.
A l'usine, ce concept avait de nombreux opposants. Les pilotes-essayeurs étaient particulièrement sceptiques à l'égard de cette longue voiture. Un dicton circulait : « Plus la Niva s’allonge, moins sa transmission fonctionne ». Toutefois, cela dépendait des conditions d'utilisation car tout le monde, même à bord d'une Niva, n'est pas constamment en train de pétrir de la boue ou de prendre d'assaut des congères...
Parallèlement au projet VAZ-2120 (au début, le monospace s'appelait VAZ-2114, puis cet indice a été donné à l'une des versions de la Samara-2), on a commencé à élaborer une version rallongée de la Niva avec le même empattement (2,700 mm). Le premier prototype de la voiture avait des portes arrière ridiculement petites. Finalement, une VAZ-2129 longue mais à trois portes a été lancée en 1994 et en 1995, cette modification a été remplacée par une Niva VAZ-2131 à cinq portes, plus logique. Puis en 1998, l’atelier de production pilote OPP a commencé à produire le monospace VAZ-2120, qui a reçu le nom de Nadezhda.
Tous les éléments de la carrosserie du monospace étaient originaux, même les longerons et les le plancher. La voiture avait un aspect intéressant, mais simpliste. On se rappelle en particulier des quatre phares ronds (feux de croisement de Niva, feux de route de VAZ-2106) et leur entourage en plastique qui, de face, faisait penser que la Nadezhda était une samodelka. Ce n'est qu'en 2003 qu'un restylage a été effectué (il lui a été manifestement profitable) et que la voiture a reçu des phares plus modernes provenant de la VAZ-2110.
Le moteur de base était un VAZ-2130 à carburateur, de 1,8 litre de cylindrée et d'une puissance de 82 ch à 5,400 tr/min. Les brochures publicitaires mentionnaient également un moteur 1,7 litre à injection VAZ-21214 qui développait une puissance de 80,5 ch à 5,000 tr/min. Mais ce moteur n'a jamais été installé sur les modèles de série.
Même avec un moteur de 1,8 litre, la Nadezhda avait des performances médiocres. Après tout, le poids par rapport à la Niva de base (à empattement court) augmentait de 240 kg. Selon les données techniques, la VAZ-2120 mettait 15 sec pour passer de 0 à 100 km/h, mais dans les faits, il lui fallait plus de 20 sec. La vitesse maximale était de 140 km/h.
La transmission de la Niva était à la fois le point fort et le point faible de la Nadezhda. La voiture avait les bonnes capacités de franchissement, mais aussi le bruit et les vibrations typiques de la Niva de base, qui n'ont fait qu'augmenter avec la VAZ-2120. La voiture recevait des ressorts et des amortisseurs renforcés, ainsi qu'une direction assistée ZF. Une première pour une VAZ produite en série.
Elle offrait sept places. C'est bien, mais dans une telle configuration, il n'y avait pratiquement pas de coffre, et la place offerte sur les sièges arrière était tout de même exiguë. Pour les longs trajets, ils ne convenaient qu'aux enfants. En outre, l’atmosphère était étouffante à l'arrière. Les vitres ne s'ouvraient pas et le système de ventilation ne remplissait pas son office. C'est pourquoi certains propriétaires ont installé un toit ouvrant.
En raison de l'angle malheureux et l’épaisseur des montants de toit avant, la visibilité était médiocre au volant de la Nadezhda. Même les experts du polygone d'essai de Dmitrov l'ont remarqué : en raison de l'importance des angles morts, la voiture a eu de la chance d'être homologuée.
Peu de voitures ont été fabriquées par l’atelier OPP. Les concessionnaires étaient réticents à prendre cette voiture rare et inhabituelle, et de nombreux acheteurs n'en avaient même jamais entendu parler. Les autres avaient peur d'acheter un modèle inhabituel produit en petite série. Et qui coûtait beaucoup plus cher que la Niva. Afin d'élargir la clientèle, l’atelier OPP a imaginé plusieurs versions.
La Lada-Manager se distinguait par un toit surélevé et un aménagement intérieur différent, garni de cuir et de bois. Elle n’a été assemblée qu’à un seul exemplaire pour le Salon de l'automobile de Moscou et, comme on pouvait s'y attendre, a été envoyée au musée de l'usine à Togliatti.
La VAZ-21208 Utiliter avec son porte-à-faux arrière allongé de 300 mm semblait plus prometteuse. Certains véhicules étaient équipés d'un toit surélevé. Seule une douzaine de prototypes ont été assemblés. Mais on supposait qu'il pouvait être à la fois un van, une fourgonnette de transport de marchandises et un taxi. D'ailleurs, influencés par les taxis londoniens, ils ont également fabriqué un prototype de taxi avec une carrosserie standard. L’habitacle ne comportait que quatre sièges, mais ils étaient spacieux. Les bagages étaient placés à la droite du chauffeur.
Il y avait un projet d’utilitaire sur la base de la Nadezhda. Les premiers pickups qui en étaient issus n'étaient pas destinés à la vente, mais au transport à l’intérieur de l'usine. Puis en 2007, un prototype a été construit sous l'indice 2920 avec un faux châssis, une plate-forme de chargement et une suspension arrière à ressorts à lames. Il était prévu que ce véhicule soit fabriqué à l'usine Chechenavto d'Argoun, où la VAZ-2107 était assemblée. Mais on ne comprend pas très bien pourquoi une telle voiture était nécessaire alors qu'il existait une large gamme de pickups à deux ou quatre roues motrices, produits à Togliatti par VAZ et sa filiale VIS.
Jusqu'en 2006, un peu plus de 7,100 voitures ont été assemblées, le maximum ayant été atteint en 2004 avec près de 1,500 voitures. Avec ces volumes, la production a été reconnue comme non rentable. La Nadezhda a été mise à la retraite. La Niva longue (VAZ-2131) est toujours fabriquée. Mais cette voiture est beaucoup plus proche de la Niva de base.
Pour posséder une Nadezhda aujourd'hui, il faut être non seulement enthousiaste, mais aussi prêt à affronter les difficultés et les privations les plus diverses. Il n'y a pas de pièces de rechange. Et pas seulement pour la carrosserie mais aussi, par exemple, les pièces de suspension - ressorts et amortisseurs. Les passionnés réfléchissent souvent au moyen de remplacer les éléments du châssis et recherchent des voitures hors d'usage pour servir de donneurs de pièces.
Le courage et la persévérance sont récompensés par les regards curieux des passants et le sentiment de posséder un trésor. Même si elle n'est pas très ancienne, elle n'en est pas moins rare que certains modèles produits deux ou trois décennies plus tôt.
Légende des photos :
- La première maquette du monospace VAZ, 1989.
- Maquette de la VAZ-2114, 1990.
- Une maquette de design plus réaliste, 1991.
- La VAZ-2120 Nadezhda de série.
- Nadezhda restylée, 2003.
- Dans la configuration sept places, il n'y a en fait pas de coffre.
- Le van de luxe Lada-Manager.
- Nadezhda restylée, 2003.
- VAZ-21208 Utiliter avec porte-à-faux arrière rallongé.
- Taxi VAZ-2120 avec toit surélevé.
Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/938202-na-chto-byla-nadezhda-udivitel/ (sur 3 pages)
Adaptation VG