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La Moskvitch 412 est l'un des modèles les plus réussis d’AZLK, et ce, en grande partie, grâce à son moteur. La légende veut qu'il s'agisse d'une copie sous licence du moteur BMW-1500 (plus tard connue sous le nom de BMW M10). Mais ce n'est pas tout à fait une légende.

Za Roulem a pu tester une voiture très rare : une Moskvitch-412 que l’on pourrait qualifier de « transition ». Elle se distingue par sa partie arrière différente - les grilles d'aération sur les ailes arrière et les feux sont ceux que l’on retrouvera sur la future Moskvitch-2140. Ces voitures ont été produites de la fin novembre à la fin décembre 1975. L’exemplaire essayé date de décembre.

On ne peut pas ne pas noter l'ergonomie bien travaillée. Même selon les normes actuelles, les sièges avant de la Moskvitch-412 sont confortables. La position du siège conducteur et des commandes ne pose aucune question. Les jambes et les bras sont pliés selon le bon angle. Aucun effort n'est nécessaire pour atteindre le levier de vitesses. On est bien loin d’une Jigouli.

Le coffre assez grand permet de charger la voiture au maximum, ce que ses propriétaires n'hésitaient jamais à faire. L’habitacle lui-même, malgré un empattement court de 2,400 mm, est plutôt spacieux. Il y a suffisamment d'espace à l'arrière. En revanche, la banquette est trop molle rendant la place inconfortable. Quand on s’assoit, on sent littéralement le coussin s'affaisser jusqu'à l'armature du siège.

Il y a une part de vérité dans l'histoire du moteur sous licence BMW : de nombreuses solutions ont été « empruntées » aux Bavarois. Par exemple, le bloc-cylindres incliné - il était nécessaire de réduire la hauteur totale du moteur et, par conséquent, d'abaisser le centre de gravité. Il en va de même pour les chambres de combustion hémisphériques : les soupapes sont situées à l'opposé l'une de l'autre. Cela améliore sensiblement le processus de formation du mélange et d'évacuation des gaz d'échappement. C’est ainsi qu’on a réussi à tirer la puissance de 75 ch du 1,5 litre - un chiffre excellent pour la fin des années 60 !

La Moskvitch accélère très bien. Le moteur offre un excellent couple à bas régime, qui ne retombe pratiquement pas tant que la flèche du compte-tours n'est pas arrivé dans la zone rouge. D'ailleurs, pour l'époque, le régime de puissance maximale est très élevé - près de 6,000 tr/min ! Il est dommage que les velléités d’accélération soient gâchées par l’étagement de la boîte de vitesses, et que les rapports mal choisis soient une demi-catastrophe. La Moskvitch dispose d'un tringlerie de boîte absolument désarticulé. « Remuer » le levier avant d'enclencher le rapport nécessaire prend trop de temps. C'est pourquoi, malgré sa grande puissance, la dynamique de la Moskvitch-412 n'est pas meilleure que celle d’une Jigouli. De plus, la boîte de vitesses n'est pas d'une grande fiabilité.

Il convient aussi de rendre hommage à la suspension inébranlable, composée de ressorts indépendants à l'avant et de ressorts à lames à l'arrière. Il est possible de rouler en toute sécurité sur les routes les plus défoncées. Mais la tenue de route est loin d'être idéale, même selon les normes des années 70 : retards excessifs au braquage du volant, roulis important. L'insonorisation est encore pire - en fait, elle est inexistante. On entend le moteur fonctionner, la suspension gronder, le vent s'engouffrer. Il y a beaucoup de bruit à l’intérieur de la Moskvitch. Surtout comparé à une Jigouli ou une Volga de la même époque.

Malgré tous ces défauts, la Moskvitch-412 a réussi à s'imposer dans le monde entier grâce à ses succès sportifs, et en fanfare. En 1968, quatre Moskvitch-412 se sont élancées au départ du marathon Londres-Sydney, long de 16,000 km. Résultat : toutes ont atteint la ligne d'arrivée sans encombre. L'équipe AZLK a pris la quatrième place au classement par équipe.

En 1970, a ensuite été organisé le légendaire super marathon Londres-Mexico de 26,000 km. Trois des cinq équipes au départ ont terminé la course. AZLK a remporté le bronze par équipe. Et la meilleure Moskvitch, portant le numéro 28, conduite par Leonti Potapchik, Edouard Bazhenov et Youri Lesovski a terminé 12ème ! C'était une petite mais grande victoire.

La Moskvitch-412 a connu un succès encore plus grand lors du Tour d'Europe. En 1971, l’AZLK a pris la troisième place (la deuxième place est revenue à la dernière nouveauté soviétique, la VAZ-2101), après avoir remporté la « médaille » d’or pour la première place dans le classement par équipe. La même année, les Moskvitch ont participé aux 24 heures de Spa. Deux voitures sur trois ont terminé la course sur le circuit des Ardennes, prenant les cinquième et sixième places de leur catégorie. Enfin en 1974, le légendaire coureur soviétique Stasis Brundza a remporté le Tour d'Europe au volant de la même Moskvitch-412 !

Malheureusement, la Moskvitch-412 a été le dernier modèle vraiment réussi de l'usine. Après cela, Moskvitch a commencé à reculer dans l'ombre de VAZ, dont elle n'a jamais pu sortir. Et au début du XXIe siècle, l'usine est entrée dans l'histoire.

Légende des photos :

  • Le moteur d'un litre et demi de la Moskvitch-412 développe 75 ch.
  • Moskvitch-412 (décembre 1975).
  • La Moskvitch-412 de « transition » présente un arrière semblable à celui de la 2140.
  • La Moskvitch-412 traversant Londres lors du marathon Londres-Sydney de 1968.
  • L'équipage de Leonti Potapchik qui a pris la 12ème place du marathon Londres-Mexico.
  • En 1971, les Moskvitch ont pris les 5ème et 6ème places aux 24 heures de Spa.
  • Le plus grand triomphe de la Moskvitch-412 dans une compétition de portée mondiale a été la victoire de Stasis Brundza lors du Tour d'Europe 1974.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/919178-Moskvitch-412-perekhodnaya-modifikatsiya/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #AZLK, #Moskvitch, #412, #Essai, #Vidéo