Australie 1994. A l’époque, la Niva et d’autres modèles Lada étaient encore vendus sur le « continent vert ». La Niva, d’ailleurs, jouissait là-bas d’une demande normale et régulière parmi ceux qui savent ce qu’est un tout-terrain et connaissent ces épisodes d’averses saisonnières qui peuvent transformer une autoroute en ruisseaux orageux.
Nous, journalistes de la Komsomolskaïa Pravda et de RTR, étions arrivés en Australie à ce moment-là et avions demandé une Niva, tout simplement par c’était « notre » Niva. Nous avions notre fierté patriotique (en tout cas à l’époque). Nous avions, je me souviens aussi, prévu de traverser un quart du continent australien et voulions aussi nous éloigner des routes.
Comment avons-nous obtenu cette Niva ? A la représentation de VAZ en Australie, il y avait un gars sympa originaire de Togliatti. Six ans qu’il n’avait pas vu ses compatriotes. Devant lui se tenait une joyeuse bande de journalistes venus de Moscou. Il nous a donné une Niva rouge toute neuve, dans la configuration d’origine. Sous garantie et avec une assurance. Il s’est excusé de ne pas avoir eu le temps de mettre un pare-kangourous, un équipement plus que nécessaire dans ces contrés. « Faites gaffe avec les kangourous. Essayez d’éviter qu’ils ne sautent à l’intérieur ! ». Et nous sommes allées à la conquête de l’Australie à bord de notre Niva rouge toute neuve.
C’était la voiture idéale. Elle a enduré tous les sévices de la nature australienne et de nous autres conducteurs absolument inexpérimentés. 10 mille kilomètres de Sydney à Sydney. Elle est passée là où d’autres attendaient une amélioration du temps. « Vous avez une Niva, nous ont dit des gens avec respect. Pas la peine d’attendre. Vous passerez ». Et nous sommes passés.
Nous n’avons échoué qu’une seule fois, quelque part dans le désert, la nuit, sous la pluie. Le plus drôle c’est que cela n’aurait pas dû arriver. Nous avons rencontré un agriculteur sur la route qui pensait compter sur son Land Cruiser série 40. Pour une raison quelconque, lui aussi n’avait pas attendu la fin des pluies diluviennes et il s’était enlisé. Nous nous sommes précipités pour lui donner un coup de main et nous aussi sommes aussi restés plantés. C’était drôle : à côté de ce fermier irlandais, en fait déjà cent pour cent australien, était assise sa femme. Et sa femme s’est avérée être… russe ! C’est vrai, où d’autre, sinon dans la « merde » à 300 kilomètres au centre géographique de l’Australie, des Russes auraient-ils pu se rencontrer ?
En revanche, Dieu nous a épargné d’une rencontre avec un kangourou. L’accessoire mentionné plus haut n’était donc pas utile…
Le seule panne (quoique sérieuse) que notre Niva d’usine a eu à subir est la casse d’un roulement de moyeu quelque part où la civilisation s’était totalement arrêtée. Nous pensions notre aventure terminée. Trois jours plus tard, le roulement est arrivé de Brisbane et a pu être remplacé. Sous garantie. Autrement dit la réparation a été absolument gratuite.
Pendant ces trois jours, nous avons exploré les environs après avoir loué une Suzuki. Mais nous attendions notre voiture avec impatience. Parce qu’elle était plus cool que n’importe quel Samouraï. En tous cas, à l’époque il en était ainsi.
Je suis très heureux de savoir que 26 ans plus tard, la Niva russe ne soit toujours pas oubliée en Australie. Et que sur certains points elle continue à surpasser les dernières « japonaises » (*).
(*) Il s'agit d'un récit de l’ancien journaliste Serafim Berestov sur le réseau social Vkontakte suite à la publication par le journal australien CarAdvice d’un comparatif entre la Lada Niva et le nouveau Suzuki Jimny : https://wroom.ru/news/12114
Lu sur : https://wroom.ru/news/12185
Adaptation VG