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Peut-être que certains d’entre vous ont été dans l’enfance les heureux propriétaires de voitures miniatures fabriquées en URSS. Ce n’était alors que des jouets. Maintenant ce sont des raretés que les collectionneurs s’arrachent et pour lesquelles ils paient des milliers voire même des dizaines de milliers de roubles.

Ces voitures miniatures produites à grande échelle et vendues comme souvenirs ou comme jouets sont devenues progressivement des objets de collection. Naturellement, les collectionneurs enthousiastes veulent acquérir les exemplaires les plus précieux, c’est-à-dire ceux qui ont été produits en nombre limité ou qui ont été retiré de la production depuis longtemps. Et quand c’est les deux à la fois, c’est encore mieux !

En Russie, nombreux sont ceux qui ont un sentiment particulier pour les voitures produites à l’époque soviétique et pour leur reproduction à l’échelle. Ici se mêlent nostalgie, le traditionnel « c’était mieux avant » et rareté, un statut que de nombreuses grandes et petites voitures ont déjà acquis depuis longtemps.

On peut fixer le début de l’ère des voitures miniatures soviétiques à 1969 lorsque l’usine Tantal, située dans la région de Saratov, a fabriqué ses premiers modèles. En 1971, elle a sorti sa première miniature au 1:43, l’échelle la plus populaire. Il s’agissait d’une Moskvitch-412. La carrosserie, la calandre, les phares et les pare-chocs étaient coulés en une seule pièce. La calandre était peinte en gris pour plus de détails. On pouvait voir l’intérieur à travers les vitres. Seul le capot pouvait s’ouvrir pour laisser entrevoir le moteur en réduction. Son prix de 3 roubles et 50 kopecks était gravé, comme il se doit à l’époque, sous la voiture et il a augmenté à plusieurs reprises au fil des ans. Aujourd’hui et en fonction de l’état on peut demander entre 20 et 200 mille roubles pour cette Moskvitch. Pour ce prix, il est tout à fait envisageable d’acheter le même modèle en vrai. Et même plusieurs !

Plus tard, la technologie de la 412 a quelque peu changé : la calandre et les pare-chocs sont devenues des pièces distinctes et rapportées à la carrosserie. Le modèle a également été numéroté. Ce modèle A1 dans sa boîte d’origine est aujourd’hui particulièrement apprécié des collectionneurs. Pour le reste, cette Moskvitch était identique au modèle précédent.

Le second modèle apprécié par les collectionneurs est la Moskvitch-403 produite en 1975 sous le numéro A7. La construction avait évolué. Le capot était moulé avec la carrosserie mais il était possible d'ouvrir les portes avant et le couvercle du coffre sous lequel on trouvait même une roue de secours. Ce modèle n’est pas extrêmement rare mais il vaut beaucoup d’argent (jusqu’à 20 mille roubles) et les premiers exemplaires avec un logo argenté sur le capot s’échange à des montants prohibitifs.

La production de l’Usine Automobile de la Volga n’est pas non plus restée lettre morte. C’est également en 1975 qu’est apparue la VAZ-2101 sous le numéro A9. Les portières ne s’ouvraient pas mais il était possible de regarder dans le coffre et sous le capot. Cette miniature ne pouvait être démontée qu’en ôtant le moteur (qu’il était d’ailleurs facile de casser).

Le numéro A10 désigne également la Moskvitch-412, mais celle produite à Ijevsk et non plus à Moscou. La voiture ne diffère en rien du modèle AZLK fabriqué sous l’indice A2 mais sur le marché leur prix n’est pas le même. Cette miniature été tirée à très peu d’exemplaires entre 1975 et 1979 et c’est pourquoi elle est très appréciée et coûte cher. Les vendeurs en demandent jusqu’à 30 mille roubles.

Une étape importante a été franchie en 1978 avec le lancement de la première GAZ, et plus précisément du break GAZ-24-02 Volga portant le numéro A13. Il a été suivi par la berline GAZ-24 (A14). Le niveau de détails franchissait un nouveau palier : toutes les portes s’ouvraient ainsi que le capot et le coffre et la boîte de vitesse, l’arbre de transmission et le pont arrière avec ses ressorts prenaient la forme d’éléments séparés et n’étaient plus simplement frappés sur le dessous de la voiture.

C’est aussi à la fin des années soixante-dix que le modèle GAZ le plus prestigieux - la GAZ-13 Tchaïka A15 - a fait son apparition. Fait intéressant, le fond de ce modèle était de nouveau simplifié et le capot ne s’ouvrait pas. Par contre, on pouvait toujours accéder à l’habitacle et dans le coffre. Le prestige de ce modèle a même donné lieu à une version « électrifiée » où les phares et les feux arrière s’allumaient !

La VAZ-2121 Niva sortie en 1980 sous le numéro A20 est également digne d’attention. Elle avait non seulement un fond détaillé et des portes, un capot et un coffre ouvrants à la manière de la Volga mais aussi une suspension et une direction fonctionnelle. C’est la miniature qui était la plus proche de la vraie voiture. Jusqu’à aujourd’hui elle est extrêmement appréciée et les exemplaires de la première série peuvent atteindre environ 20 mille roubles.

Dimitri Danilov, fondateur du « Club d’amateurs de voitures miniatures » sur VKontakte, estime que la valeur des miniatures soviétiques dépend non seulement de l’année de fabrication et du tirage mais aussi de la qualité du modèle et de son niveau de détails (les modèles les plus récents ont parfois perdu les portes, le capot ou le coffre ouvrants ou leur dessous détaillé) et de l’inflation artificielle créée par les collectionneurs eux-mêmes. Selon lui, il est tout à fait possible de trouver le modèle que vous aimez à un prix raisonnable. Il faut juste faire preuve de beaucoup de patience !

De plus, si vous cherchez à acheter ces miniatures dans un but purement esthétique, alors cela vaut la peine d’aller voir les modèles « post-numérotés » produits approximativement entre 1987 et 1993 qui ont perdu leur numéro mais qui ont conservé leur qualité de réalisation et de détails. Plus tard, la période de simplification a commencé. Les miniatures ont perdu leur chrome, leurs pièces séparées et même la qualité du métal s’est détériorée avec ce que l’on a appelé la « peste du zinc » où les carrosseries tombaient littéralement en miettes.

Des miniatures modernes produites en série limitée sont parfois aussi proposées pour des dizaines de milliers de roubles. Mais ce sont surtout les « voitures à remonter dans le temps » âgées de 30 à 40 ans qui, par leur âme, déchaînent les passions à tel point que certains sont prêts à y investir la quasi-totalité de leurs forces, de leur argent et de leur temps.

Légende des photos :

  • Il y a deux mois ce break GAZ-24-02 Volga a été vendu aux enchères sur internet pour 90,000 roubles.
  • Ce RAF-2907 « Olympique » est proposé à 170,000 roubles mais il n’a pas encore trouvé d’acheteur.
  • Moskvitch-412 coulée en une seule pièce.
  • Cette Moskvitch-412 de 1975 a été vendue aux enchères sur internet pour 20 mille roubles.
  • La Moskvitch-403 avec l’indice A7.
  • Une VAZ-2101 avec l'indice A9.
  • Cette miniature de Moskvitch-412 a été vendues sur un site d’enchères en ligne pour 26,302 roubles.
  • Miniature du break GAZ-24-02 Volga produite en 1980.
  • La version « électrifiée » de la GAZ-13 Tchaïka. Deux piles plates étaient placées dans le coffre.
  • La miniature de Niva avec l'indice A20.
  • Cette miniature numérotée du UAZ-452B a été mise en vente 3,550 roubles.

Lu sur : http://wroom.ru/news/7079
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #URSS, #Miniatures, #Collection