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L’aufeis, ou « Taryn » comme disent les Iakoutes, décrit une section dangereuse sur une route de glace. Le phénomène se produit lorsque cette dernière est recouverte par l'eau provenant de l'amont qui gèle rapidement au contact de l'air froid. Quand cette surface d'eau se fige, la couche inférieure de glace s’enfonce vers le fond et forme ainsi un piège dangereux qui peut se refermer sur un véhicule. Quand le tout est recouvert de neige, il est impossible de le détecter !
Que faire quand on se laisse surprendre ? La technique pour s’en sortir est assez élémentaire mais demande beaucoup de temps. Si vous n’arrivez pas à sortir le camion tout de suite, il gèle dans la glace et c’est fini. Après il faudra compter de trois jours à... trois mois sans être sûr de le sauver. Pour commencer, il faut creuser la glace par petits blocs à la pelle. A l’endroit où les trous ont été faits, une nouvelle couche de glace gèle par en-dessous. Cela permet de faire descendre progressivement le niveau jusqu’au roues pour permettre de tirer le véhicule à l’aide d’un treuil. Si de l’eau commence à geler dans les trous qui ont été creusé, il faut casser les morceaux de glace.
On peut sauver un camion qui n’est pas trop enfoncé en trois jours. Cela vous coûtera 30 mille roubles. Il y a des gars du coin qui sont spécialisés dans ces sauvetages et qui proposent ainsi leurs services. Mais dans les cas les plus désespérés, on peut dépenser de l’argent pendant des mois, sans garantie de succès... Sur la photo 3, on voit un camion qui vient d'être pris par les glaces. C'est léger, on voit que le camion n'est enfoncé qu'à mi-essieux. Avant de commencer l’opération de sauvetage, les sauveteurs ont installé une tente (où est installé un poêle pour faire bouillir l’eau du thé afin de se détendre et se réchauffer). Ils ont aussi recouvert la cabine du camion d’une bâche pour le protéger du froid.
Parfois trois jours risquent de ne pas suffire. Le travail de sauvetage est alors beaucoup plus compliqué mais il faut faire vite car au dégel d’énormes morceaux de glace qui peuvent mesurer jusqu’à deux mètres auront vite fait de réduire le camion en bouillie ! Cela fait déjà deux mois que l’on essaie de sauver le KamAZ bleu sur les photos suivantes.
Le troisième exemple est un KamAZ jaune... et on a du mal à croire que le conducteur du camion, qui effectue toutes les opérations de sauvetage tout seul, réussira ! Il paraît déjà désespéré mais ce camion est sa seule manière de gagner de l’argent.
Alors si un jour en hiver, vous restez coincé dans un embouteillage moteur arrêté et que vous avez froid, souvenez-vous de ces camionneurs des routes de glace de Yakoutie ! Vous relativiserez votre malchance !
Lu sur : http://sergeydolya.livejournal.com/1206354.html
Adaptation VG