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Dans son numéro 40 du 5 octobre 1996, le magazine Motor publiait le premier essai de la Polonez Atu.

Depuis des années, la Polonez est tellement répandue sur nos routes qu’elle est finalement devenue ennuyeuse. A tel point que si un ami vous dit qu’il est heureux de sa Polonez et qu’il l’aime, vous penserez qu’il ne vous dit pas la vérité !

Nous souhaiterions vous présenter la Polonez Atu, vue par un utilisateur occasionnel. Vue pa quelqu’un qui ne serait pas influencé dans son jugement par les problèmes techniques qu'il aurait déjà pu rencontrer et qui ne chercherait pas systématiquement les défauts mais plutôt les aspects positifs de la voiture. Un de nos essayeurs a pu nous donner son avis éclairé.

Il est vrai que la Polonez est moins confortable qu’une Mercedes, plus lente qu’une Porsche, moins habitable qu’un Fiat Ulysse, consomme plus qu’une Citroën AX, est moins à l’aise en tout-terrain qu’une Jeep, se gare plus difficilement dans les places étroites qu’une Maluch et accueille moins de marchandises qu’un Ford Transit... Cela vous semble illogique de vouloir faire ce type de comparaison ? Janusz Meissner s’est souvenu d’une conversation avec un vendeur de voitures à qui il avait dit qu’il voulait acheter une bonne voiture, bon marché et jolie. « Pourquoi voulez-vous acheter trois voitures ? » avait répondu le vendeur !

Pendant des années FSO n’a pas fait d’efforts pour la Polonez. Ce n'était pas difficile car toute la production était déjà vendue. Il y avait de longues listes d’attente d’acheteurs. Moderniser, améliorer la qualité, etc... ne faisait pas partie des priorités de FSO. Pourquoi investir puisque les gens allaient acheter toute la production ? Puis les marques occidentales ont commencé à faire leur apparition sur le marché polonais. FSO qui était jusqu’alors en situation de quasi-monopole a commencé à être confronté aux dures lois de l’offre et de la demande. La Polonez que je viens d’essayer m'a étonnée et m'incite à vous en conseiller l'achat . Et pas seulement en raison de son prix relativement bas !

On a souvent parlé des défauts réels ou imaginaires de la Polonez. On en parle encore et on continuera longtemps à le faire. J’ai pourtant décidé de ne vous parler que des avantages de cette voiture. La rédaction a pu essayer très largement une Polonez Atu avec un moteur Rover 1.4 pendant quatre mois et sur vingt mille kilomètres. Un modèle d'ailleurs fabriqué avant l’entrée en vigueur du « Programme de 100 jours » qui visait essentiellement à améliorer la qualité de la production tombant des chaînes de montage de l’usine de Zeran.

La voiture que nous avons essayée avait déjà parcouru 11,000 km. Elle avait été utilisée pour les tests des équipes du département Recherche et Développement de l’usine au cours desquels la voiture avait été torturé de différentes manières fort créatives pour essayer de la fatiguer autant que possible. Malgré cela, durant les quatre mois qu’a duré notre l'essai mené par notre rédaction, la seule panne à signaler est celle de la jauge à essence (dont le témoin de réserve restait constamment allumé). La réparation s’est avéré assez simple avec la mise à la masse d’un de ses connecteurs. C’est le seul problème que nous avons eu. Aucune ampoule grillée. Tous les 10,000 km nous n’avons eu qu’à faire la vidange et après 30,000 km à changer les plaquettes de freins.

Les performances se sont avérées être meilleures que celles données par le constructeur. Par exemple, selon l’usine, l’Atu 1,4 passe de 0 à 100 km/h en 13,5 secondes. Nous avons sans problème effectué l’exercice en 12 secondes, ce qui est un très bon résultat par rapport aux autres voitures de cette catégorie. Quant à la vitesse maximale, l’un de nos essayeurs a pu rouler à 180 km/h (la voiture avait des plaques et des documents mentionnant qu’il s’agissait d’une voiture d’essai de l’usine). Certes nous avons fait des mesures avec l’aide d’un simple chronomètre mais même en tenant compte d’une marge d’erreur, les résultats sont pour le moins satisfaisants. La voiture est dynamique, peut dépasser facilement sur des distances relativement courtes et suivre de rapides voitures occidentales sans effort particulier.

Malgré son poids, la Polonez Atu avec son moteur Rover n’est pas énergivore. La consommation la plus élevée que nous ayons mesurée sur route (conduite rapide de nuit sur routes montagneuses, voiture chargée) est de 8,7 litres. En conduisant le moins possible en ville et de manière coulée, nous avons atteint facilement les 5,8 l/100 km. Et conduite tranquille ne signifie pas qu’elle se traîne ! La vitesse peut être maintenue aux alentours de 90-100 km/h tout en évitant les accélérations et les freinages brusques. Si vous avez le pied lourd, la voiture ira plus souvent à la pompe, sans toutefois faire preuve de beaucoup plus de dynamisme. En 10 jours, pendant lesquels j’ai personnellement parcouru 2186 km, la moyenne s’est élevée à 6 l/100 km. Il faut ajouter qu’en ville la Polonez Atu a consommé environ 7,8 l/100 km et que la moyenne sur l’ensemble de notre essai s’est élevée à 7,7 l/100 km.

L’intérieur est spacieux et peut accueillir sans problème 5 personnes. Le siège conducteur – un peu trop dur – est bien dessiné et adopte la courbure naturelle de la colonne vertébrale. Après plusieurs heures de conduite, je n’avais pas mal au dos alors que c’est parfois le cas dans des voitures beaucoup plus luxueuses. La ventilation, comme le chauffage, était assez puissante pour moi. L'un des gros avantages est la colonne de direction réglable. Beaucoup de voitures similaires n’offrent pas cette possibilité. Le tableau de bord richement équipé donne des indications claires et transparentes. Il y aussi un arrêt automatique de la lunette arrière chauffante après cinq minutes de fonctionnement ce qui est particulièrement utile pour les distraits.

Les freins sont incomparablement meilleurs que sur les modèles précédents. Le système de freinage est de marque Lucas. Grâce à lui (et à la providence !) j’ai réussi à m’arrêter devant une femme qui s’était littéralement jetée sous mes roues. D’ailleurs, lors des freinages appuyés, la voiture n’a pas tendance à vouloir changer de direction. Les phares sont assez bons et pouvoir les régler depuis l’habitacle est très commode. Le feu stop supplémentaire intégré au milieu de la lunette arrière apporte également un surcroit de sécurité.

La Polonez Atu, lors de nos sorties, a suscité à un grand intérêt. Probablement à la suite d’article lus dans la presse, la question la plus communément posée était la suivante : « Est-ce que la lunette arrière a déjà éclatée ? ». Non elle n’a pas éclaté ! Les plus sceptiques nous ont raconté à quel choc les voitures avaient été soumises au bureau d’étude. Les plus joueurs ont même essayé de le reproduire en tapant sur la lunette arrière avec une barre métallique... Et non, la vitre est restée en place ! Une autre question délicate a pu être posée par des personnes malintentionnées : « Achèteriez-vous cette voiture ? ». J’ai répondu et je continue à répondre : « OUI » (en tous cas cet exemplaire).

A tous les avantages déjà mentionnés, je pourrai aussi ajouter que les coûts d’utilisation sont relativement faibles et que les coûts de réparation sont largement inférieurs à ceux des voitures occidentales. Je ne parle pas du moteur bien sûr, mais il semble qu'il n’aura besoin de rien de plus que l’entretien courant pendant très longtemps.

Mais le plus important est la sécurité. Ce qui m'amène à cette petite digression. Je n’arrive pas à comprendre le fonctionnement du département marketing de Daewoo-FSO. Les tests de crash-test réalisés à l’Institut Millbrook en Angleterre sur une barrière décalée de 30 degrés ont montré d’excellents résultats, alors qu’ils ont été effectués dans les pires circonstances, c'est-à-dire avec une voiture équipée d’un lourd moteur diesel Citroën. Ces résultats ont été confirmés lors de l’homologation en France par l’UTAC. Il semble que tous les constructeurs profiteraient largement de ces résultats et de toutes les manières possibles en en parlant dans la presse, à la radio et à la télévision. Pendant ce temps-là, Daewoo-FSO fait la promotion de la sécurité de ces voitures en mettant en scène un ramoneur en patins à roulettes, un joueur de sumo mince et léger ou une chanteuse...

Au moins personne ne pourra nous reprocher d’avoir jeté un œil critique sur la Polonez Atu. On lui dit "OUI !".Il s'agit d'une très bonne voiture.

Lu sur : http://www.magazynauto.pl/rozrywka/motor-z-przeszlosci/news-atu-na-tak,nId,1406633
Adaptation VG