Je me suis rendu chez mon concessionnaire pour voir de long en large la "dernière réalisation de l'industrie automobile soviétique". Comme il se doit, le concessionnaire a reçu la voiture en finition "Norma" dans la teinte qui porte son nom. Assez étrangement la Norma est équipée de jantes alliages, dont je n'ai pas pu identifier le fabriquant mais quelque chose me dit qu'il s'agit encore de K&K.
Je raté la date à laquelle le moteur VAZ-2116 a commencé à s'appeler VAZ-1186, et c'est vrai que j'ai été un peu surpris. Le premier n'avait pas d'habillage alors est-ce que c'est le même ou un nouveau, je ne sais pas.
Mais revenons quelques minutes en arrière. Personne ne m'a présenté la voiture. Soit il n'y avait pas de vendeur, soit on n'avait pas trop envie de le faire. Néanmoins, après une demi-heure cela a commencé à être drôle parce que des acheteurs potentiels ont commencé à me poser des questions à moi, en me prenant pour le vendeur. Et bien que j'avais moi même des questions, les représentants officiels de la marque n'ont pas cherché à nous répondre... Ils étaient tout bonnement absents. Cela créé naturellement un terrain fertile pour les rumeurs et l'argumentation de conducteurs "expérimentés".
Depuis le début, le capot était ouvert. Je rappelle que la Granta, comme la Kalina, utilise une béquille pour le maintenir ouvert. Juste avant que je ne quitte les lieux, un des visiteurs a cassé cette béquille, il l'a totalement arrachée et pour éviter d'autres dégâts on a fermé le capot. Ce test grandeur nature de la conception très douteuse de cette courte béquille a donc tourné court. Mais que faire face à la bêtise humaine ?
En ouvrant le coffre j'ai failli défaillir en entendement le bruit des charnières. Blague à part, elles grincent vraiment, mais pas immédiatement. J'ai donc ouvert le coffre doucement et cet horrible grincement a quand même eu lieu. Il me rappelle celui de la Lada 110.
Mais il ne faut pas se décourager et voir le scepticisme céder la place à l'enthousiasme. La béquille de capot, les charnières de coffre et les poignées de portières extérieures : c'est tout ce qui a pu m'amener une certaine déception. Quel est le problème avec les poignées de portes ? Elles sont difficiles à manipuler, il y a comme un point dur. Mais la portière elle même s'ouvre bien, elle claque bien et les arrêts de portes ne collent pas. Ce qui est révélateur est que les quatre poignées fonctionnent différemment. Certaines sont douces, d'autres plus difficiles. Mais une fois la porte ouverte, vous oubliez tout cela car vous pénétrez à bord.
L'intérieur est de couleur sombre, mais vous retiendrez surtout les sièges, aussi confortables à l'avant qu'à l'arrière. A l'avant, je me suis senti comme chez moi, et à l'arrière je me suis senti ailleurs en voyant l'espace au dessus de ma tête et aux genoux, place offerte en creusant le dossier des sièges avant. Le plastique dans lequel sont réalisés les principaux habillages de l'habitacle est agréable au toucher dans la mesure où sa dureté donne une impression de qualité. Une impression que procurent aussi les espacements entre les différentes pièces non seulement de l'habitacle, mais aussi de la carrosserie.
J'ai remarqué l'absence d'accoudoir sur la banquette arrière. Mais personnellement je ne l'ai jamais utilisé. En voyant les poignées des vitres arrière je me suis rappelé comment ces mécanismes fonctionnaient avant. La vitre descend doucement et sans à-coups, mais la remontée est moins régulière. La course de l'interrupteur des lève-vitres avant m'a paru trop courte, mais c'est peut-être une question d'habitude.
Les aérateurs de Logan, soit dit en passant, ne tournent pas très bien mais semblent plus efficaces que dans une Kalina. Mais il faut être nuancé : tout le monde n'a pas vraiment compris pourquoi l'habitacle de la Granta accueille un autre élément provenant de la Logan la tablette vide poche au tableau de bord. Trop peu profonde, il est fort à parier qu'on ne pourra pas y loger quelque chose de plus grand qu'un journal roulé.
On s'habitue rapidement à l'ouverture de la boîte à gants, mais certains journalistes ont montré des difficultés dans de reportages vidéos. Mais le verrouillage à la fermeture est trop bruyant. La molette de température de chauffage fonctionne bien, même si là aussi certaines vidéos l'ont montré craquer affreusement. Il n'y a rien non plus à dire sur les autres commandes. Le réglage des siège est manuel et rien ne bloque. On peut dire la même chose pour le réglage manuel des rétroviseurs extérieurs. Ce n'était pas pareil dans la Samara ou la Deciatka !
Malheureusement le levier de vitesse était bloqué et je n'ai donc pas pu comprendre ce qu'on lui reproche. Quelqu'un pourrait chercher dans l'habitacle un cendrier, je n'en ai pas besoin. En sortant, je n'ai pas été déçu par les poignées d'ouverture des portes. Elles fonctionnent bien, sans point dur. Elles sont en plastique mais elle ne se déforment pas dans la main.
En voyant la Granta en photos, je m'étais dit qu'elle aurait des défauts qu'on ne trouve pas dans une Logan ou une Symbol. Je me disais même que cela serait normal pour une voiture de notre industrie nationale. Le hall d'exposition était étroit et la voiture était exposée à côté d'une Priora 2171. Pourtant, à côté d'elle la Granta ne rendait pas si mal. Il est vrai qu'elle ne tient pas encore totalement la comparaison avec une Logan ou une Symbol. "C'est une Kalina, en plus grand", c'est qu'on pouvait entendre souvent, mais cela ne constituait pas une critique de son extérieur et cette "Kalina longue" a plu à beaucoup de visiteurs. Et ils le faisaient savoir. Que se soit ces amateur de tuning que l'on croise souvent en ville au volant de Priora ou de Samara surbaissées ou ces ouvriers, jeunes ou vieux. Et même les femmes.
A moi aussi elle m'a plu. Laissez de côté sa ligne de carrosserie ou la tablette inutile au tableau de bord. Oubliez les pièces étrangères plus nombreuses. Cela reste une voiture russe et c'est pour cela, sans doute, que je l'ai aimée.
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Adaptation VG