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Pour les constructeurs russes l’été aura été relativement calme mis à part les incendies qui auront perturbé la production. Sur fond de succès - selon les fonctionnaires de l’Etat - de la prime à la casse, le pays se rapproche d’un cycle de production élevée.

Voici quelques prévisions sur ce que l’industrie automobile russe devrait connaître d’ici la mi-2011.

1) Les constructeurs russes vont entreprendre une action de lobbying très active pour obtenir un deuxième programme de prime à la casse et devraient, indépendamment de cela, augmenter la production de voitures bon marché pour avoir d’ici le printemps deux à trois mois de stock sur leurs parcs et chez les concessionnaires. Ils subiront les affres de l’Internet sur ces véhicules invendus (jusqu’à 200,000 voitures), mais avec la mise en place du second programme de prime à la casse à l’été 2011, ils pourront écouler ce stock bienvenu. Et en vue des prochaines élections, ce programme de prime à la casse sera élargi aux camions, aux engins spéciaux et aux tracteurs.

2) La Sberbank, en la personne de son directeur German Gref, concentrera ses efforts sur le marché intérieur et soutiendra la décision de transférer la production des Lada Klassika chez IzhAvto. Pragmatique, les négociations qu’il avait menées avec Opel ne l’ont pas empêché d’avoir envie de sauver IZH. Bien entendu, là aussi, les questions sur les perspectives technologiques d’un tel transfert à Ijevsk seront posées par l’Internet.

3) Deux ou trois leaders mondiaux de la sous-traitance automobile viendront enfin sur le marché russe et annonceront l’organisation de groupes pour la production de pièces détachés. Et grâce aux dernières chaleurs, ils annonceront le début de la production de climatisation et de filtres d’habitacles. Une joint-venture avec le gouvernement de Moscou n’est pas non plus à exclure.

4) Débutera une année de promotion intense pour les voitures et autres moyens de transports à émission zéro. Les discussions pour la mise ne place d’une programme fédéral pour accélérer la transition vers les véhicules hybrides et électriques devraient commencer. Quelques « voies vertes »pourraient être ouvertes dans les grandes mégalopoles : Moscou, Saint-Pétersbourg, Samara et Kazan. A ne pas en douter, le maire de Moscou Iouri Louzhov jouera un rôle important dans ce domaine, de même que le président de la chambre de commerce russo-autrichienne, le gouverneur Artiakov, lequel a introduit sur notre marché la société autrichienne AVL, leader reconnu dans le domaine de l’hybride, ainsi que les dirigeants de KamAZ qui propose à leur catalogue des autobus hybrides.

5) Dans certaines régions émergeront de nouveaux projets d’usines d’assemblage, en particulier dans les républiques du Nord-Caucase et d’Extrême Orient. Dans cette dernière région, on commencera à fabriquer des véhicules utilitaires, des bus (peut-être Nissan) et des véhicules spéciaux. L’usine d’assemblage Sollers de Vladivostok sera transférée à coup sûr à Khabarovsk. Le Caucase du Nord se concentrera sur la production de voitures bon marché et de véhicules électriques.

6) 2010 sera une année de promotion active des voitures russes sur les marchés d’Amérique Latine, en particulier au Venezuela et grâce à ce dernier pays également au Nicaragua, à Cuba, etc, mais également en Asie du sud-est, en particulier au Vietnam et au Cambodge et enfin en Afrique. Sur ce continent, lesrégions les plus intéressantes peuvent être l’Ethiopie, le Nigeria et l’Egypte. Cette progression se fera par le biais d’usine d’assemblage comme celle, TchechenAvto existant en Tchétchénie.

7) Un acteur majeur dans le domaine de la technologie automobile devrait émerger sur le marché russe. On s’attend à ce qu’il soit issu de Rostechnologii, peut-être l’une de ses filiales « RT-Avto », « RT-Machinostroïenie » ou « RT-Stroïtelnie technologii ». Dans la mesure où il s’agit de projets coûteux, l’Internet ne devrait pas manquer de nous tenir informés.

8) En Russie devrait commencer la production en petite série, puis en grande série de voitures (du type de la Stalker) avec une carrosserie en matière plastique, teinte dans la masse, basé sur un châssis tubulaire. Des voitures de ce type existent déjà et leurs fabricants devraient tester le marché.

9) Pas de prévisions pour les marques étrangères. Ils fourniront le nombre de voitures que le marché demande. Le programme de localisation de la production de composants les intéresse peu et ils n’ont pas besoin de faire du lobbying sur le gouvernement, à moins qu’en matière de salaires (où les cinq grèves du printemps ont constitué un avertissement). Mais ils devraient trouver un consensus avec les syndicats. Les marques étrangères devraient briller par leurs nouveautés que la majorité des Russes ne peuvent se permettre de se payer.

Lu sur : http://www.autonews.ru/autobusiness/news.shtml?2010/08/09/1576118
Adaptation VG