Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Comparatif entre la "Piaterka" (2105) et la "Semerka" (2107).

Parfois, on se souvient avec émotion de sa première voiture. Pourtant, il arrive que cette première voiture soit encore en production des années après. Za Roulem, compare la 2105 et 2107 pour ceux qui ne les auraient jamais conduites avant.

Mais comment les appréhender ? Comme des survivantes du passé ou avec les honneurs que l’on réserve aux vétérans de guerre ? Il faut dire qu’après 25 ans de bons et loyaux services elles tombent on est en droit de se poser la question. Bien sûr, et heureusement, durant cette longue période elles ont connues quelques menues évolutions : leur moteur a reçu l’injection, leur habitacle a été modernisé. Mais en revoyant leurs lignes tirées au cordeau, ceux qui les ont possédées à l’époque auront du mal à retenir une petite larme car à l'époque les Moskvitch et les Lada n’étaient pas de simples moyens de locomotion mais un signe extérieur de richesse (ou tout du moins de distinction par rapport à une Kopeïka).

Ces voitures de prestige sont désormais de vraies voitures populaires : que pouvez-vous acheter de neuf aujourd’hui à part une Klassika, au prix de 150 mille roubles ? Elles ont le minimum vital : 4 roues, un moteur et un habitacle spacieux. Au risque de provoquer l’ironie de ceux pour qui la Klassika fait déjà partie de l’histoire, nous avons décidé d’effectuer un vrai comparatif. Ces Klassika seront la première voiture de nombreux acheteurs ayant peu de moyens, et ils ne la connaissent sans doute pas. Ils auront d'ailleurs le choix entre deux modèles : bravo Lada !

Ne vous fiez pas à l’apparence simpliste de l’extérieur, aux portes qui s’ouvrent difficilement (c’est encore pire à la fermeture) ; la « Piaterka » (2105) ne cache rien de son caractère brut de fonderie. C’est pareil à l’intérieur. Un minimum d’instruments de bord réunis sous des vitres aux mille reflets derrière un volant immense et peu ergonomique, empêchant d’actionner les commodos du bout des doigts. On ne remarque même pas ce que les anciens propriétaires de cette Jigouli pourront considérer comme un progrès immense : les sièges sont bien plus confortables car ce sont ceux de la Sermerka (2107), avec les appuie-têtes intégrés. Cependant l’un des défauts de l’ancienne version subsiste : si votre taille est supérieure à la moyenne vous voudrez reculer le siège encore plus que ce qu’il est possible. Il faudra conduire les jambes et les genoux pliés. Le passager avant se sentira un peu mieux car ses pieds ne sont pas gênés par le pédalier. C’est également dans un confort relatif que vous pourrez accueillir un couple d’amis à l’arrière.

Si vous ne manquez pas trop d’argent, il vous sera conseillé de vous tourner vers la « Semerka » (2107), mieux équipée. Aussi bien à l’extérieur, qu’à l’intérieur, elle semble un peu plus riche. Mais ne vous attendez pas à la climatisation ou les vitres électriques. Pourtant son tableau de bord, tout aussi massif, semble beaucoup plus moderne avec sa console intégrant l’autoradio et un vide poche. Une instrumentation plus complète (compte-tour et économètre) avec un éclairage verdâtre beaucoup plus attrayant. Pour le reste, il faudra vivre avec les défauts hérité de la première version : assise inconfortable, volant trop grand... Toutefois l’impression globale est bien différente, et la 2107 paraît plus confortable que la 2105.

N’y a-t-il rien dans ces Jigoulis qui mérite des compliments ? Si ! Par exemple les montants étroits et la grande surface vitrée permettent une très bonne vision périphérique dans n’importe quelle manœuvre. Mais tout n’est pas rose. Les rétroviseurs sont ridiculement petits et en plus ils déforment la réalité. Il vous sera donc conseillé de faire comme de nombreux propriétaires de Jigoulis qui les remplacent par des éléments achetés chez leur accessoiriste.

Et maintenant, prenons le volant. Si vous connaissez déjà ces voitures, essayez d’oublier vos souvenirs. Je sais que cela n’est pas facile car vous ferez les mêmes mouvements sur les petites poignées pour ouvrir les portes, chercherez le démarreur à gauche du volant et voudrez tirer sur le starter... Oui le starter. Tendez bien l’oreille : le moteur tient déjà son ralenti. Pas de vibration, pas de moteur qui cherche à caler. Voici le miracle de l’injection !

Dès le démarrage, la « Piaterka » fait preuve d’un confort totalement étonnant pour une Klassika. Les passages de vitesse précis, la faible course de la pédale d’accélérateur et le moteur énergique (dans la limite de ses 73 chevaux) donnent envie d’aller plus loin. Ajoutez à cela la suspension qui absorbe avec bonheur les nids de poule et vous comprendrez que la voiture est parfaitement adaptée aux routes russes. Mais il y a un mais ... Il faudra anticiper les virages car si vous ne tournez pas suffisamment tôt le lourd volant, vous risquez d’aller tout droit. C’est encore plus effrayant dans les virages rapides alors que vous aimeriez passer bien plus vite. La 2105 n’est pas faite pour aller vite. De toute façon les freins sont loin d’être idéaux puisque que si vous enfoncez trop brusquement la dure pédale, la voiture s’écrasera sur la suspension avant, bloquant alternativement l’une et l’autre roue.

Malgré son analogie extérieure et intérieure avec la 2105, la « Semerka » (2107) est plus beaucoup plus confortable, mais aussi provoque quelques doutes. Dès les premiers mètres parcourus, on s’étonne du moteur. Il est plus lent à monter dans les tours. En plus, le témoin de pression d’huile clignote alors qu’on vient de contrôler les niveaux. Que se passe-t-il ? C’est vrai que la 2107 n’a que 30 kilomètres au compteur alors que la 2105 en avait quelques milliers. Bon... Faisons abstraction des accélérations de tortue pour se concentrer sur d’autres aspects ? La 2107 paraît plus bruyante que la 2105. On regrette déjà l’absence d’autoradio. Dès 80km/h on est gêné par les bruits de moteur et de roulement, ainsi que les sifflements aérodynamiques au niveau des montants de portes avant qui s’atténuent après 100km/h. Encore faudrait-il les atteindre plus rapidement.

Il est temps de tirer des conclusions, mais ce n’est pas si facile. Les différences entre la « Piaterka » et la « Semerka » sont faibles autant en qualité qu’en prix. Mais il est vrai que celui qui choisira la première sera content d’économiser 10 mille roubles, même s’il faudra rajouter quelques équipements (radio (? de série ou pas ?), bavettes d’ailes...). S’il fallait choisir, je prendrai tout de même la 2107, un peu plus moderne.

Lu sur http://www.zr.ru/articles/58526
Adaptation VG

Tag(s) : #VAZ, #2105, #2107, #Essai