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Lada Kalina 1,4 : premier test en Russie.

La direction d’AvtoVAZ ne cache même pas qu’à ses yeux la sortie de la Lada Kalina est un échec. La voiture lancée il y a quelques années souffrait de nombreux défauts, et le prix des premières Kalina était surestimé : on pouvait dire que les 300,000 roubles demandés constituaient une très grosse somme. C’est la raison pour laquelle la presse avait émis des jugements extrêmement négatifs sur la Kalina. Ce qui ne permettait pas de faire décoller les ventes. Il faut aussi rappeler que la Kalina a reçu la note la plus basse de toutes les voitures testées par Auto.mail.ru.

Malgré tout, les représentants d’AvtoVAZ assurent que les voitures qui tombent maintenant de chaîne sont considérablement meilleures. Il faut dire qu’elles ont subi de nombreux changements, ce que confirment les responsables des garages : il y a beaucoup moins de pannes sous garantie. Mais il y a toujours beaucoup de réclamations en matière de qualité. C’est pour ces raisons que le site Auto.mail.ru a décidé d’essayer de nouveau une Kalina, en profitant que les premiers modèles à moteur 1,4 litre commencent à être produits. Étonnamment, la Kalina 1,4 coûte plus cher que le modèle 1,6. Paradoxe ? Pourquoi acheter plus cher un modèle de moindre cylindrée ? C’est que nous avons voulu éclaircir lors d’un essai sur les routes de Carélie.

Pour le moment le moteur 1,4 n’est disponible que pour les voitures dans la finition la plus chère : celle que l’on appelle étrangement (et littéralement) « Norma avec des éléments de luxe ». Ce nom sera sans doute changé bientôt en « Norma + » ou quelque chose du genre. Cette version se distingue de la « Norma » par la présence d’un double airbag, de ceintures de sécurité à prétensionneurs, des sièges en velours et des jantes en alliage de 14 pouces. Pour les prix, si la version de base de la Kalina 4 portes à moteur 1,6l sans direction assistée et sans vitres électriques coûte 238,300 roubles, la version essayée ici en 5 portes et le moteur 1,4 vaut déjà 271,416 roubles, soit presque 11,000 dollars !

Cher. C’est cher quand on sait que la Chevrolet Lanos avec la climatisation, mais un seul airbag vaut 289,000 roubles (et 270,000 sans clim ni vitres électriques). La Renault Logan, beaucoup plus grande que la Kalina, coûte dans sa version de base 263,000 roubles. Si on la choisit avec un moteur 1,6l de 87ch, la direction assistée, les vitres avant électriques et un airbag elle atteint 303,000 roubles. Bien sûr, 30,000 roubles cela fait une différence, mais il y a tout de même de quoi justifier cette différence.

Qu’en est-il donc de cette Kalina ? Le design de sa version 5 portes ne provoque pas d’effusions de sang, mais elle se laisse regarder. Bien entendu elle ne paraît pas aussi moderne que la dernière génération d’Opel Corsa ou la Fiat Grande Punto, mais ce n’est pas si mal. Quant à savoir si la berline 5 portes est plus jolie que la 4 portes, il s’agira d’un choix personnel. Mais à notre avis la 5 portes est beaucoup plus intéressante et elle n’a rien à envier et est beaucoup plus harmonieuse qu’une Daewoo Nexia, une Chevrolet Lanos ou une Renault Logan. Dans sa catégorie de prix, seules les Hyundai Getz ou les Chevrolet Aveo pourront lui donner du fil à retordre.

Il n’y a rien à dire sur l’intérieur de la Kalina : vous aurez l’impression de vous retrouver dans une voiture du milieu des années 90. C’est la vérité et il n’y a rien de méchant là-dessous. Nous étions très intéressé de voir de près la qualité de l’assemblage intérieur des derniers modèles puisque nous sommes restés marqués par les modèles du début : des pièces nous étaient restées dans les mains, les sièges craquaient et le soufflet du levier de vitesse partait pratiquement en lambeaux. Ces impressions sombres avaient été confirmées par les surnoms qu’avaient rapidement reçus la Kalina, par exemple « Fekalina » (merdique).

La Kalina que nous avons testé se présentait beaucoup mieux. C’est clair : nous avions sous les yeux une voiture neuve, et nous ne pouvons pas préjuger de ce qu’elle sera dans 3 ou 5 ans. Mais elle nous a fait une très bonne impression. Aucune pièce n’a cassé durant notre essai. Rien n’est tombé sur le plancher (il y avait 10 voitures pour cet essai). Tous les boutons de commandes se manipulaient de manière nette précise, on pouvait ouvrir et fermer la boîte à gants sans difficultés, l’ordinateur de bord calculait avec fidélité les kilomètres parcourus, et les commandes de chauffage fonctionnaient bien. Aucun scandale. Aucune critique non plus en matière d’ergonomie : la banquette arrière est rabattable en plusieurs parties, et les sièges ont une plage de réglage appréciable. Une personne de deux mètres peut facilement s’installer au volant de la Kalina. Il n’y a qu’une chose que nous n’avons pas appréciée : les vitres arrière ne descendent pas totalement. On a beau nous expliquer que c’est à cause de la ligne de pavillon et des grandes surfaces vitrées, on ne pourra pas mettre le coude à la portière arrière. Un autre détail nous a laissé dans l’embarras : à l’intérieur les palettes d’ouverture des portières ont l’air fragiles, et on a constamment peur de les casser.

Et sur la route ? Les voitures russes ont toujours eu une bonne réputation pour s’adapter au réseau routier. Pas forcément confortables mais pouvant emprunter tous types de routes sans aucune difficultés. Dans sa catégorie la Kalina est une des voitures les plus confortables avec sa suspension molle mais cela n’est pas totalement maîtrisé car si elle doit passer dans un trou plus ou moins grand, elle le fera durement ressentir dans l’habitacle.

Il faut tout de même rappeler que les première Kalina faisaient presque peur avec une tenue de route « odieuse ». Elle se couchait dans les virages avec beaucoup de roulis, à tel point que le conducteur ne sentait pas où la voiture allait. La situation s’est un peu améliorée. On ne pourra pas dire que la Kalina se conduit comme ses meilleures concurrentes européennes ou japonaises. C’est mieux mais le problème n’est pas totalement réglé.

Plus intéressant, le moteur 1,4. Malgré sa faible cylindrée il est meilleur que le 1,6. Si elle accélère à peine plus vite (de 13,3s à 12,5s), la vitesse maxi s’améliore passant de 162 à 167km/h. A vrai dire le conducteur doit maintenant tirer un peu plus sur le moteur et appuyer plus fort sur l’accélérateur. Si le 1,6l montre de bonnes disposition aux alentours des 3000tr/min, il faut attendre les 4000 tours avec le 1,4l. Cependant il est tout de même difficile de sentir la différence entre les deux moteurs. Si ce n’est, et ce n’est pas un détail, qu’AvtoVAZ affirme que la Kalina est devenue beaucoup plus économique : sa consommation passant de 7,8l aux 100km, à 6,7l. De plus le nouveau moteur vibre moins. C’est un défaut du 1,6 qui au ralenti transmet des vibrations désagréables dans l’habitacle.

Mais ces miracles s’expliquent facilement : le plus petit moteur est un 16 soupapes. Les ingénieurs l’ont particulièrement travaillé. Il utilise de nombreuses pièces nouvelles. Au final ce petit 1,4l développe 90ch et un couple maxi de 130Nm. Ce sont des valeurs qui le placent à un bon niveau par rapport à ses concurrents mondiaux. Mais le plus important pour nous, c’est qu’il écrase le 1,6 par ses caractéristiques : ce dernier ne fait que 81ch pour 120Nm.

Alors pourquoi AvtoVAZ vend maintenant la voiture avec deux moteurs différents qui ne distinguent pas franchement à la conduite. De plus le moteur le plus petit vaut le plus cher. Les acheteurs potentiels risquent de percevoir la 1,4 comme la moins rapide et la moins puissante (ce qui est tout à fait naturel). Il serait logique de retirer tout bonnement de la production le vieux moteur 1,6.

C’est étrange à dire, mais la nouvelle Kalina 1,4 nous a paru être une voiture tout à fait sérieuse et sur laquelle nous n’avons pas de critiques sérieuses à faire. Il faut tout de même faire une remarque importante : nous n’avions que 10 voitures pour les essais. Comment seront les voitures disponibles dans le commerce ? Les représentants d’AvtoVAZ jurent que les voitures produites désormais par l’usine ont la même qualité et que cette qualité est suivie de manière rigoureuse. Nous continuons à en douter. Car combien de fois on nous a dit que les voitures sortaient avec un nouveau niveau de qualité et qu’en réalité rien ne changeait ? Il n’y a que le temps qui nous montrera si AvtoVAZ a tenu ou pas ses promesses.

Lu sur : https://auto.mail.ru/article/23112-lada_kalina_s_novym_motorom_pervyi_v_rossii_test/
Adaptation VG

Tag(s) : #Lada, #Kalina, #Essai