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Les voitures produites par MZMA (rebaptisé AZLK en 1968) étaient très demandées à l'étranger. Certaines d'entre elles étaient d’ailleurs très différentes de celles qui étaient connues en URSS.

La Moskvitch-400 avait commencé à être exportée vers la Finlande en 1948. La société chargée de les vendre dans le pays - Konela - avait choisi le nom Elite pour les Moskvitch locales. Après tout, le mot Moskvitch était très difficile à lire (et encore plus à prononcer) pour les Finlandais. C'est d'ailleurs pour la même raison que, par la suite, la Zaporojets a été baptisée Yalta en Finlande.

Le regain d'intérêt pour Moskvitch à l'étranger a commencé à la fin des années 1950 avec l'apparition du modèle 407. Une partie des voitures produites, avec un intérieur amélioré, puis le modèle 403, ont été envoyés à l'étranger.

À l'usine de Moscou, les voitures destinées à l'exportation faisaient l'objet d'une finition particulièrement soignée. La Moskvitch-408 à quatre phares a été fabriquée spécialement pour l’exportation, bien que de telles voitures se soient également retrouvées dans l'Union, tout comme des voitures à deux phares ont été envoyées à l'étranger. Une partie des Moskvitch-408 et -412 étaient dotées de chromes supplémentaires. Mais, structurellement, aucune modification importante n'était apportée.

A noter que c'est précisément la Moskvitch-408 qui est devenue le premier modèle MZMA avec la conduite à droite. Cette voiture, puis la Moskvitch-412, se sont bien vendues en Grande-Bretagne pendant plusieurs années.

À l'étranger, les Moskvitch s’ornaient aussi d'enjoliveurs et des logos d’identifications spécifiques à leurs importateurs. Au début des années 1970, la Grande-Bretagne proposait aussi des voitures dotées de toits noirs en vinyle, très à la mode à l'époque. Mais les modifications apportées par les importateurs pouvaient être plus importantes.

Au début des années 1960, la demande de Moskvitch en Europe était si forte que l'usine a créé un kit de pièces Moskvitch-407K spécifique, pour les voitures destinées à être assemblées en Belgique. L'un des plus grands importateurs de voitures soviétiques en Europe, la société Scaldia-Volga, était responsable de cet assemblage en collaboration avec la société Sobimpex. En Belgique, les Moskvitch s'appelaient Scaldia et étaient vendues en plusieurs versions. Le modèle le plus élégant était appelé Scaldia de luxe.

Mais les Belges ne se sont pas limités à cela. Des moteurs diesel Perkins ont été montés sur une partie des modèles 403 et 408. Ce bloc de 1,6 litre développait 43 ch. - soit seulement deux chevaux de moins que le moteur à essence standard. En outre, cet Moskvitch nommée Scaldia 1600 diesel était très économique.

Les Britanniques ont été amenés à créer leurs propres versions de Moskvitch pour des raisons différentes. Lorsque, au début des années 1970, la Moskvitch-412 et ses dérivés ont commencé à bien se vendre au Royaume-Uni, ils ont eu besoin d'une version que l'usine ne produisait pas en série : un pick-up.

AZLK n’en construisait que pour ses besoins internes et non comme véhicules commerciaux. L’importateur britannique a commencé à fabriquer ses propres pickups à partir du break tôlé dont la benne était recouverte d'une bâche soignée.

La société finlandaise Konela a un choix différent : elle fabriquait une version break inédite à partir du break tôlé. Ce choix était lié à la spécificité fiscale de la Finlande. Les fourgonnettes Moskvitch-426 étaient transformées en version passager en installant des vitres sur les côtés de la carrosserie, en faisant un break original à trois portes, qui n'a jamais été produit ni vu en URSS.

Plus tard, c’est précisément pour la Finlande qu’on a modernisé le pick-up IZH-27151, dont la production a débuté en 1976. Les Moskvitch d'Ijevsk n'ont pas été exportées, car l'usine n'était pas subordonnée au Ministère de l'industrie automobile.

Mais l'usine d'Ijevsk, contrairement à AZLK, fabriquait en série des pickups. C'est pourquoi elle a créé une version spéciale pour l'exportation, baptisée IZH-27151-013-01, avec une carrosserie et un porte-à-faux arrière allongés. En Finlande, la voiture s'appelait Elite Pick up. Ces pickups ont également été livrés en Amérique Latine.

À l'étranger, la Moskvitch est même apparue sous la forme d'un coupé sport ! Rien de tel n'a jamais été produit en URSS, et les passionnés d'automobile n'avaient jamais rêvé d'une telle voiture.

Cette voiture étonnante n'a toutefois pas été fabriquée par un importateur étranger, mais par un mécanicien habile de la ville polonaise de Lublin. Ce dernier était également pilote amateur, et il était donc attiré par les voitures de sport. Il a non seulement redessiné lui-même l'arrière de la voiture, mais il a également fait fabriquer des vitres latérales originales. La voiture ressemblait légèrement à la IZH-2125 Kombi et était visuellement très intéressante.

Le créateur de cette originale Moskvitch polonaise a affirmé qu'il avait également augmenté la puissance du moteur soviétique de près d'un quart. On peut le croire, car le moteur du Moskvitch-412 avait un fort potentiel de préparation. Il a participé à des rallyes amateurs avec sa voiture, puis il a récidivé et construit un coupé similaire sur la base de la Moskvitch-2140.

La Moskvitch-2141 n'a pas rencontré un grand succès à l'étranger. Cependant, peu après les débuts du modèle, les pays socialistes avaient montré un grand intérêt pour la nouvelle berline. La société yougoslave Progress a construit une version à empattement long. Mais il ne s'agissait pas d'une voiture de luxe pour les officiels, comme le fera plus tard l'usine de Moscou, mais d'un véhicule sanitaire. La même société yougoslave a présenté lors de salons un joli break basé sur la 2141. Une voiture similaire a également été fabriquée à l'usine de Moscou en un seul exemplaire.

En France, la société Poch, qui vendait avec succès des Lada depuis de nombreuses années, prit en charge les ventes de la Moskvitch-2141. Il est intéressant de noter qu'au salon de l'automobile de Paris, Moskvitch a été présentée sous le nom de Lada Aleko. En 1990-1993, elle a réussi à vendre en France 769 voitures sous le nom d'Aleko SL. La berline soviétique avait un design plus moderne avec des pare-chocs, une calandre et des moulures différents et, comme l'a écrit la presse, un système ABS installé par l’importateur local.

Pour promouvoir la Moskvitch-2141 à l'Ouest, notamment en Allemagne, l'usine moscovite avait créé la Moskvitch-21413. Cette voiture était équipée d'un moteur diesel Ford d'une cylindrée de 1,8 litre développant la puissance de 60 ch. La voiture avait été testée par les journalistes occidentaux, qui ne se sont pas montrés très enthousiastes. La Moskvitch-2141, contrairement à ses prédécesseurs des années 1960-70, était loin d'être à la hauteur de ses homologues étrangers.

C’est avec la Moskvitch-2141 que l’histoire des exportations de Moskvitch s’est achevée. Tout comme l’histoire de l’usine elle-même.

Légende des photos :

  • La Moskvitch-407 transformée en Belgique en Scaldia special de luxe.
  • La Scaldia Diesel, une Moskvitch-403 avec moteur Perkins.
  • La luxueuse Moskvitch-408 britannique avec conduite à droite.
  • La gamme Moskvitch au Royaume-Uni comprenait un pick-up fabriqué localement.
  • Le break finlandais à trois portes Elite « pakettiauto ».
  • Le pick-up IZH-27151-013-01 d’exportation, également connu comme Elite Pick up.
  • Le coupé sport de fabrication artisanale basé sur la Moskvitch-412 et réalisé en Pologne.
  • Le coupé sport Moskvitch 2140 réalisé à Lublin.
  • Un break basé sur la Moskvitch 2141 a été réalisé par la société yougoslave Progress.
  • La Moskvitch-2141 française - l’Aleko SL.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/945796-chuzhoj-sredi-svoikh-kak-nashi-mo/ (sur 2 pages)
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #AZLK, #MZMA, #Moskvitch, #Export