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« Bonjour M. le pêcheur ! Qu’avez-vous fait ce week-end ? Laissez-moi deviner. Vous étiez à la pêche ! ». Bien sûr, je pourrai vous raconter qu’il a fait avec ses copains 400 km pour aller taquiner le brochet et la perche par -27°C et que, selon les pêcheurs locaux, ils ne se sont pas trop bien débrouillés… mais nous ne sommes pas là pour parler de poisson.

C’est plutôt le moyen de transport qui leur a permis de rejoindre leur lieu de pêche qui va nous intéresser. Le Karakat est un vezdekhod léger fait maison monté sur pneus basse pression. C’est la définition que l’on peut trouver sur Wikipedia (NDT : enfin, l’article reste à écrire !) et aucune description technique exacte ne peut être trouvée sur internet. Il n’existe aucune réglementation pour la construction de ces voitures qui ne sont jamais immatriculées. Il n’y a pas de restrictions sur les moteurs et la carrosserie. Chaque Karakat est unique et ses caractéristiques techniques dépendent de ce que son créateur a défini.

Anton nous a montré son Karakat. Un vezdekhod de sa propre conception : il s'agit d'une VAZ-21099 transformée et montée sur des roues d’avion. Il ne lui reste que deux vitesses, il n’en faut pas plus : la première joue le rôle de rapport court et la seconde permet de prendre de la vitesse en vue d’une pente raide ! Des boulons sont vissés dans les pneus pour une meilleure adhérence, à la manière des enveloppes cloutées, et laissent de drôles d’empreintes dans la neige épaisse. De tous les Karakat locaux, cette ancienne Lada Samara à coffre est la plus vaste. Anton l’affirme, elle peut emmener quatre pêcheurs et tout leur barda ! En général, les Karakat sont plus proches du quad ne pouvant transporter que deux personnes auquel on attache un traîneau pour embarquer le matériel.

Tout le monde ne se fabrique pas un Karakat pour aller à la pêche. On peut en louer ou en acheter dans les villages voisins. Le but, bien sûr, est de gagner de l’argent. Certains proposent même leurs services et emmènent des pêcheurs à 5 heures du matin et reviennent les chercher à la tombée de la nuit. Par tous les temps : gel, neige, dégel. C’est un business où vous aurez la responsabilité de la vie de ceux que vous transportez.

Car même dans des conditions glaciales, l’épaisseur de glace à certains endroits ne dépasse pas plus de 5 cm. Quiconque souhaite utiliser un Karakat pour aller pêcher ou pour faire un barbecue pourra être verbalisé. Vous pouvez entrer sur la glace et ne pas en revenir. On peut discuter de la sécurité offerte par un Karakat mais, même si elle reste approximative, vous aurez toute même plus de chances de rester à flot - si la glace cède - en raison des grandes roues qui vous permettront dans le meilleur des cas et un chargement correct de continuer à évoluer dans l’eau…

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Adaptation VG