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Entre ces deux voitures : 45 ans d’histoire. Le premier break de la marque Lada, le modèle VAZ-2102 est venu à la rencontre de son héritière, la Vesta SW. Comparer sérieusement des voitures séparées par presque un demi-siècle d’évolution du design et de la technologie est une tâche ingrate. Par conséquent cet essai est davantage une excursion dans le passé glorieux de la marque tout en jetant un œil sur son présent réussi. Car la Vesta n’est pas seulement sérieusement accrochée, et ce depuis longtemps, aux premières places du marché russe. C’est l’un des rares modèles à être également proposé en break. En son temps, la VAZ-2102 fut l’un des premiers breaks a être véritablement produit en grande série dans le pays.

Cette « Dvoïka » dans cette rare teinte gris-bleu a été fabriquée en 1973, deux ans après le début de la production de breaks à l’usine de Togliatti. Comme la voiture qui lui a servi de base, la berline VAZ-2101, le break est une copie de la Fiat 124, connue en cinq portes sous le nom de Familiare.

Ce n’est d'ailleurs pas une simple copie. Lors de son adaptation aux routes de l’URSS, de nombreux changements ont été apportés à la Fiat. Les ingénieurs soviétiques ont en particulier, suite aux essais sur route des voitures italiennes, modifié la suspension et remplacé les freins à disques arrière par des tambours. Et ils ne se sont pas trompés. L’exploitation à long terme des Kopeïka et Dvoïka dans des conditions sauvages a montré que les premières Lada avaient beaucoup de ressources.

Les breaks n’étaient pas les plus épargnés. Durant longtemps, ce modèle a été la voiture la plus spacieuse que pouvaient s’offrir les particuliers et de nombreuses VAZ-2102 roulaient constamment en surcharge.

Cela fait longtemps que le break essayé ici ne transporte plus rien. Il a pris un repos bien mérité. Ce « retraité » présente encore bien même s'il est loin du lustre de certaines exemplaires rencontrés dans les manifestations de voitures anciennes. Le fait est que cette « Dvoïka » n’a jamais été restaurée. Les rayures ont été repeintes et les bosses effacées il y a quelques années. Mais la partie technique est en excellent état : la voiture roule tous les jours et transporte régulièrement son propriétaire. Ce qu’il y a d’impressionnant est que presque toutes les pièces montées sur la voiture en 1973 sont encore en place !

De nos jours, cette VAZ-2102 attire autant l’attention qu’il y a 45 ans. Dans les rues de Moscou, bondées de voitures modernes, la voiture semble être un artefact du passé. Pas à cause de la forme de sa carrosserie puisqu’on croise encore pas mal de « Tchetverka » (le break VAZ-2104) dont l’apparence est quasiment identique. Mais ces breaks-là n’accrochent pas les regards. Le secret de la VAZ-2102 réside dans les détails et l’abondance d’éléments chromés. Pourtant, la voiture ne semble pas grossière, contrairement à certains modèles modernes surchargés d’éléments brillants.

De plus, le design classique de la VAZ-2102 est digne de l’épithète « laconique ». Les pare-chocs étroits avec ces butoirs devenus à la mode pour des impératifs de sécurité, les pièces caractéristiques des premiers modèles comme le rétroviseur rond sur cette « jambe » gracieuse, les enjoliveurs sur les jantes en tôle et bien sûr, ces grands phares ronds - que tout le monde connait depuis sa plus tendre enfance - tout cela brille et scintille en pleine lumière.

La partie arrière de la VAZ-2102 est différente de la poupe de la Kopeïka, ce qui est logique. Elle diffère non seulement par la présence de la cinquième porte mais aussi par la décoration. Au centre du hayon on trouve ainsi un bloc massif et chromé dans lequel est dissimulé l’éclairage de la plaque d’immatriculation. Les feux arrière verticaux sont également spécifiques. Comme sur la berline, le plastique des feux a la mauvaise habitude de se faner avec le temps. Autre particularité, le pot d’échappement. Sur la VAZ-2101, il est plus proche du milieu de la voiture. Il n’y a pas d’essuie-glace sur la porte arrière. Il est apparu sur les derniers modèles.

A l’intérieur de la Dvoïka, règne un confort extraordinaire. Il vous rappelle vos 8 ans, quand commençaient les vacances d’été et que le soir, votre grand-père vous emmenait à la datcha manger les blinis cuits par votre grand-mère. Les sièges recouverts de similicuir marron sont très mous et ressemblent davantage à un matelas à ressorts. Le tableau de bord en plastique noir ne se distingue pas par une taille énorme comme sur les voitures modernes, et associé aux habillages de portes plats, il créé une sensation d’espace dans l’habitacle.

Les éléments centraux de cet intérieur sont l’énorme volant avec une jante fine et le tableau de bord. Tout est simple, mais en même temps spectaculaire. Et étonnamment confortable ! Le levier de la boîte manuelle à quatre vitesses tombe naturellement sous la main droite. Le volant est facile à tourner en dépit de son diamètre et le pédalier est positionné comme il le faut.

Le rôle de climatisation est joué par le chauffage et les déflecteurs pivotant dans les portières avant. Le chauffage est très efficace mais le ventilateur est trop bruyant. Lorsque la ventilation est mise sur la deuxième position (c’est la dernière), il est difficile de se parler. Le réglage est très intuitif par le biais des deux tirettes qui coulissent dans une superbe moulure chromée. Les déflecteurs sont une solution absolument géniale. Ils permettent non seulement de faire entrer de l’air frais à l’intérieur de l’habitacle mais ils aident également à diriger efficacement ce flux. On peut regretter que sur les voitures modernes ce type de solution ne soit plus utilisé depuis longtemps.

On peut toutefois voir et ressentir les progrès effectués en 45 ans en comparant la VAZ-2102 avec la Lada Vesta SW. A première vue, leurs seuls points en commun sont le type de carrosserie et la célèbre « ladia » ornant le logo de la marque sur la calandre. Et puis, il faut savoir que la Vesta n’est pas fabriquée à Togliatti mais à Ijevsk, là où à l’époque soviétique on fabriquait des Moskvitch et des IZH ! Mais tout n’est pas aussi simple : en fait, les deux voitures ont beaucoup plus de choses en commun qu’il n’y parait. Il suffit juste de regarder…

Comme la VAZ-2102, la Lada Vesta SW est la « variation sur le thème » de la berline apparue avant elle. Ce break, nous l’avons attendu autant que nos grands-pères et nos pères ont attendus la VAZ-2102 à leur époque. Ce n’est pas étonnant car, à la campagne, ce type de carrosserie est beaucoup plus pratique à utiliser. Le coffre de la Vesta SW est plus grand que celui de la VAZ-2102 - 480 litres contre 345. Mais la longueur de chargement, la hauteur de seuil et même la hauteur de chargement sont similaires.

Les voitures ont encore une similitude : ce sont des étrangers qui ont été responsables de leur conception. Et si les Italiens ont dessiné la Fiat 124 avant tout pour eux-mêmes, sans vraiment compter sur l’apparition de « clones » dans le monde entier, le britannique Steve Mattin a créé la Vesta uniquement pour la marque Lada. Et il a réussi. La voiture est du goût du public malgré l’embouti en X sur les flancs de la carrosserie. Il est tout à fait possible que la maxime « étranger veut dire bien » date des débuts de la 2102. Dans les deux cas, la voiture est spectaculaire et le break est presque plus harmonieux que la berline.

La mode exige un toit en pente même sur un break mais cela n’affecte pas le volume du coffre ou le confort des passagers de la banquette arrière. Et ceux qui se trouvent dans la Vesta seront certainement plus à l’aise que ceux installés à bord de leur ancêtre éloigné où ils n’auront pas de prise pour recharger leurs gadgets électroniques et n’auront pas le droit à cette option impossible à avoir dans les années 70, les sièges chauffants ! Ils sont toutefois disponibles uniquement sur les versions haut-de-gamme de la Vesta. Enfin, étonnamment, il y a beaucoup de place pour les genoux même si le conducteur et le passager avant sont des parents-proches de l’oncle Stiopa.

De manière générale, si on fait abstraction du marché, de la concurrence et d’autres choses ennuyeuses et que nous considérons la Lada Vesta SW plus ou moins comme une voiture low-cost, alors nous ne pourrons que constater les progrès impressionnants faits par rapport à ses prédécesseurs. Il est clair qu’en matière d’équipement, la Vesta et la Jigouli sont divisées par un abîme et même si on la compare à son ancêtre direct, la Lada Priora, le dernier break Lada ressemble à une voiture de catégorie supérieure.

Design spectaculaire et original, système multimédia correct avec caméra de recul, bonne ergonomie, systèmes de sécurité, elle a tout pour elle. Et on ne tient pas compte de toutes ces petites choses agréables comme le pare-brise chauffant, les vitres électriques, le volant avec les touches commandant le système multimédia ou le régulateur de vitesse. Certes, certains de ces équipements ne sont disponibles que sur les versions haut-de-gamme et tout le monde n’a pas besoin d’autant de luxe. Mais les différentes finitions vous permettront de faire le bon choix.

Ce qui est intéressant - comme la VAZ-2102 - est que si l’habitacle de la Vesta n’est pas surchargé de détails, il n’est pas non plus vide. En 45 ans, les tirettes de chauffage se sont transformées en boutons rotatifs et un petit écran a fait son apparition pour plus de clarté. Mais tout est intuitif et facile à utiliser. Le chauffage de la Vesta n’est pas inférieur à celui de la Jigouli pour « donner du chaud » et les sièges chauffants sont très puissants. On n’a pas pu les allumer au maximum, même par un froid extrême.

Le tableau de bord suit également les préceptes de son ancêtre : il est spectaculaire et parfaitement lisible. Il a juste un petit problème d’échelle mais c’est original. Le volant est agréable au toucher et se pare des boutons mentionnés plus haut.

Tant pour AvtoVAZ que pour l’ensemble de l’industrie automobile russe, la Lada Vesta est un modèle qui marque le début d’une nouvelle ère dans la vie de l’entreprise. Bien sûr, cet évènement n’est pas aussi important que le lancement de la production de la toute première Jigouli, mais il est extrêmement important pour le géant de l’automobile russe, dernier constructeur datant de l’URSS à produire des voitures particulières. Et la « Dvoïka » que nous avons testée est encore pleine de vie et est tout à fait capable de rouler 45 ans de plus. Et si elle avait une âme, elle serait fière de son héritière, la Lada Vesta SW !

Andreï Koltoun, Avtomir : « Etonnamment, même après presque un demi-siècle, la « Dvoïka » reste tout à fait adaptée pour la conduite quotidienne, comme le prouve l’exemplaire testé aujourd’hui. La valeur de la Kopeïka (et par extension de la VAZ-2102) est difficile à estimer pour la Russie. Ce n’est pas la Ford T qui a « mis les USA sur les roues » mais elle est très proche de celle-ci ».

Ilia Fischer, Avtomir : « La Lada Vesta est une voiture de bonne qualité et, comme break, elle est également particulièrement fonctionnelle. Elle offre plus de place pour les bagages et d’équipements que la berline et extérieurement elle est aussi réussie que la quatre portes. Et compte tenu du manque catastrophique de généralistes sur le marché, ce modèle vaut son pesant d'or ».

Lu sur : https://4r.ru/test-drive/31361-vaz-2102-i-lada-vesta-sw-universaly-dvuh-epoh/
Adaptation VG

Tag(s) : #VAZ, #Lada, #2102, #Vesta, #Comparatif