C’était à la fin des années 90. Avec un ami, nous travaillions une semaine sur deux dans un camp à réparer les ordinateurs mais comme vivre là-bas était trop triste, nous préférions dormir dans un hôtel de la ville située à 40 km de là. Nous traversions la taïga sur une route locale. Bien entendu, elle n’était pas asphaltée et ce sont des troncs d’arbres qui permettaient d’ailleurs de délimiter la route. Il nous fallait 2 ou 3 heures par jour pour parcourir ces 40 km.
Une fois nous nous sommes enlisés dans la boue et nous avons remarqué que derrière les arbres se cachait un bâtiment ressemblant à un hangar. Nous sommes allés voir de plus près pensant trouver là un mécanicien et peut-être un tracteur qui pourrait nous sortir de la boue.
Bien sûr ce n’était pas une garage, mais plutôt un hangar militaire abandonné rempli jusqu’au plafond de sacs en papier dont le contenu n’était pas difficile à deviner puisque de tous les côtés le hangar semblait s’être transformé en un véritable sarcophage en béton ! Tout semblait abandonné depuis au moins 20 ou 30 ans ce que confirma l’inscription sur les sacs... Le ciment datait de 1956 !
Nous avons soudain eu une idée. Prendre des sacs de ce miracle pétrifié au milieu de nulle part, aller à la voiture et mettre deux sacs de pierres sous les roues. Notre Niva était tirée d’affaire.
Puis ce fut comme dans un rêve. Pendant deux jours nous avons pris des sacs de ciment dans le hangar et les avons vidés dans les trous remplis de boue des sections les plus difficiles de la route. Puis pendant un mois, nous avons roulé là-dessus en ayant lesté le coffre de notre Niva avec d’autres sacs de ciment pour aplatir les « bosses sur la route ».
En un mois, mon ami et moi avions donc construit notre section d’ « autobahn » de 40 kilomètres dans la taïga !
Lu sur : dailystory.me/u-muzhika-slomalas-mashina-posredi-tajgi-dalshe-on-sdelal-neveroyatnoe/
Adaptation VG