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10 espoirs déçus de l'industrie automobile russe.

Il y a un quart de siècle, dans les années 90 juste après la fin de l’URSS, les projets d’assemblage et de production de voitures occidentales ou orientales se sont enchaînés dans le pays. Aujourd’hui, ces projets dont on parlait sérieusement dans la presse et dans les « couloirs » des constructeurs automobiles peuvent sembler pour le moins naïfs. Pourtant, ils font partie de l’histoire de l’industrie automobile russe et il est intéressant de les connaître.

La Russie était alors bien différente d’aujourd’hui. Y compris en matière d’automobile. Nous avons déjà oublié (certains d’entre nous ne les ont même pas connus) les très longs délais d’attente pour obtenir une voiture de production locale et on ne parle pas de ces voitures étrangères inaccessibles au commun des mortels et qui sont désormais monnaie courante... C’est précisément à cause de ce déficit chronique et de la demande non satisfaite que les projets se sont enchaînés pour fabriquer divers modèles étrangers en Russie.

Pour être exact, les premiers plans datent de la seconde moitié des années 80 lorsque GAZ avait envisagé de fabriquer la Ford Scorpio, très populaire alors en Europe. Mais ce projet fut abandonné... Puis dans les années 1990, de nombreux autres projets ont également été lancés puis abandonnés... Za Roulem en a listé dix :

1) Fiat Panda : un projet pour l’usine non terminée de tracteur d’Elabouga (ElAZ) a émergé dès le début des années 90. L’idée était de fabriquer une version modernisée de l’Oka mais on parlait aussi très souvent d’une Fiat avec un moteur 2 et 4 cylindres de 25 et 45 chevaux. Le modèle choisi était la Fiat Panda, qui était produite en Italie depuis une dizaine d’années (elle ne sera retirée de la production qu’en 2003), et c'était une belle alternative à l’Oka. Mais le projet ne fut finalement pas mis en œuvre. On a ensuite essayé (et même réussi) à produire chez ElAZ d’autres modèles.

2) Avtokam Ranger : on peut officiellement considérer que ce projet a été mis en œuvre puisqu’une cinquantaine de voitures ont été fabriquées ! Cette voiture qui ne paie pas de mine, avec son châssis-cage et sa carrosserie en fibre de verre avait été développée par l’Association Avtokam en collaboration avec la firme britannique FSV. Plusieurs versions étaient disponibles : propulsion ou quatre roues motrices, moteurs Ford de 1,6 à 2,3 litres. Les pré-séries (dans la presse on a parfois appelé cette voiture « Toïma ») ont été réalisées au complexe chimique Mendeleïevsk (Tatarstan) et on prévoyait de la produire en série chez ElAZ. Mais l’aventure s’est vite terminée. Un dernier accord a été signé pour assembler quelques Ranger à Perm avec des moteurs russes.

3) Peugeot 605 : tout le monde, y compris les dirigeants de GAZ, savaient que les jours de la Volga et de ses modernisations successives, étaient comptés. L’usine tourna son regard vers une voiture française moderne, spacieuse et réussie à quatre roues indépendantes. En France, la Peugeot 605 était proposée avec une large gamme de moteurs essence et diesel de 86 à 200 chevaux. De toute évidence, GAZ pensait en premier lieu aux commandes des organes gouvernementaux alors équipés principalement en Volga. Mais les bureaucrates de l’époque commençaient à s’intéresser de près à de « vraies » voitures étrangères (de belles Allemandes pour ne pas les citer) et ne se pressaient pas à investir de l’argent dans les constructeurs russes.

4) Barkas B1000-1 : il s’agit d’un des projets les plus étranges. Produire à Sosnoviï Bor (dans la région de Léningrad) ce minibus à traction avant est-allemand conçu en 1961 et qui avait récemment vu son moteur 3 cylindres 2 temps remplacé par un moteur 1,3 VW de 58 ch. Ce modèle obsolète fut rapidement retiré de la production en Allemagne et quelqu’un a eu l’idée de transférer sa production en Russie. L’usine de Kirov s’était même engagée à produire certaines pièces... Mais rapidement on oublia le Barkas. C’est peut-être mieux ainsi.

5) Scimitar-Avtokam : un autre merveilleux projet de l’Association Avtokam. L’assemblage en petite série en collaboration avec l’Institut NAMI du roadster anglais Reliant Scimitar SS. Anthony Stevens a même soutenu cette idée. Visiblement en désespoir de cause puisque en Angleterre seulement 1507 roadsters de ce type avaient été vendus en 14 années de production. On prévoyait pourtant d’en produire un millier par an en Russie avec des moteurs Ford (1,4 litre de 75 ch) et Nissan (1,8 litre 135 ch). Ce projet curieux est finalement tombé à l’eau.

6) Daewoo Tico : en 1993 le président de compagnie Daewoo en visite en Russie annonça le début de la production de voitures coréennes dans le pays dans les deux ans à venir. Bien-sûr, à Elabouga. L’une des prétendantes à cette production était la petite citadine cinq portes Daewoo Tico avec son moteur 3 cylindres de 41 chevaux de 0,8 litre de cylindrée. Mais il n’en fut rien. La voiture fut toutefois produite plus tard en... Ouzbékistan.

7) Daewoo Racer : il s'agit d'un autre modèle coréen que l’on prévoyait de produire à Elabouga. Cette Daewoo Racer était née Opel Kadett en 1984. On a évoqué une version avec un moteur 1,5 litre de 89 ch. Plus tard, cette voiture sera finalement vendue en masse en Russie car la Daewoo Nexia avec un moteur 1,5 litre de 75 ch a été, comme la Daewoo Tico, produite en Ouzbékistan.

8) Opel Corsa : ce modèle est souvent cité dans le cadre du projet AVVA qui consistait en la construction d’une usine d’assemblage à Togliatti pour produire une voiture totalement nouvelle, la VAZ-1116. L’Opel russe ne vit finalement pas le jour et près de dix ans plus tard est apparue la Lada Kalina.

9) Fiat Sienna/Palio : à la recherche d’une voiture à produire en grande série, GAZ fit l’annonce en grande pompe de la création de la joint-venture « Nizhegorodmotors ». Un mémorandum pour la production annuelle de 150,000 voitures fut d’ailleurs signé à Moscou en 1997 en la présence du Premier-Ministre italien. Avec la crise de 1998, le projet a été enterré. Définitivement.

10) Fiat Maera : on prévoyait également de produire cette voiture à Nijni-Novgorod. Au début du XXIème siècle on fit donc de nouvelles tentatives pour produire en Russie une Fiat, mais ces projets sont restés lettre morte. La demande n’était pas suffisamment forte...

Lu sur : http://www.zr.ru/content/articles/901502-10-nesbyvshikhsya-nadezhd-rossijsk/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #GAZ, #ElAZ, #Avtokam, #Russie, #Projets, #Top