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Kanonir : le tout-terrain unique de Saint-Pétersbourg.

Ce pick-up inhabituel à la carrosserie « éternelle » (comme nous le verrons plus loin), aux capacités de franchissement fantastiques et à un prix attractif, aurait dû envahir les campagnes russes. Mais le sort en a décidé autrement et lui a réservé un destin bien différent.

Conçu par le bureau d’étude « Style » de Saint-Pétersbourg, ce pick-up utilitaire à quatre roues motrices portant le nom de Kanonir, était principalement destiné aux résidents des régions reculées de la grande Russie. Les principes du « Plus il simple, moins il est cher, et mieux c’est » ont été largement appliqués. C’est pourquoi il ne faut pas s'étonner de trouver des pièces de UAZ et de GAZ ’en plus d'éléments qui lui sont spécifiques. C’est surtout le UAZ qui lui a offert ses exceptionnelles capacités puisqu’il en recevait les ponts, la boîtes de vitesse, la boîte de transfert et la direction. Mais aussi le moteur. On avait d’ailleurs le choix entre le moteur du UAZ et un bloc ZMZ.

Le « squelette » du Kanonir est constitué d’une structure tubulaire de 6mm d'épaisseur. A noter que ce tout-terrain était 400 mm plus long que le UAZ. Le châssis, solide, constituait une belle assurance de pouvoir transporter de lourdes charges. Mais il faut dire que le fabricant du Kanonir - Avtostyle - était situé dans l’enceinte de l’Usine de Kirov spécialisée dans la construction de véhicules de transport de fonds. Inutile donc de préciser que le châssis de ce tout-terrain était particulièrement rigide et lui convenait parfaitement.

La carrosserie était « éternelle » c'est-à-dire qu’elle n’était absolument pas sujet à la corrosion puisque réalisée en matériaux composites. D’ailleurs les panneaux recouvrant le « squelette » étaient teints dans la masse ce qui facilitait grandement les petites réparations. Les plus gros dommages pouvaient être résolus avec de la fibre de verre et de la résine époxy. Cette particularité de construction faisait aussi que la carrosserie du Kanonir était beaucoup plus légère qu’une carrosserie en métal ordinaire.

Il était prévu de fabriquer ce véhicule en diverses versions de carrosserie. A la fois à Saint-Pétersbourg et à Anjero-Soudjensk dans l’oblast de Kemerovo. Les deux premiers modèles étaient ces deux pickups : un à cabine deux-places classique (modèle 2317) et un à cabine rallongée à cinq places (modèle 23171). Le Kanonir n’attirait pas les regards. On peut dire qu’il était même assez banal. Mais on pouvait l’améliorer avec un pare-buffle original, un arceau de sécurité dans la benne ou des marchepieds, comme on peut le voir sur le modèle 2317.

La plateforme de chargement des deux « frères » ne se distinguait que par la taille. Celle de la version la plus utilitaire était toutefois encombrée à droite par la roue de secours installée à la verticale. Et il est clair aussi que la version « passager » 23171 manque de portes pour faciliter l'accès aux places arrière. A l'intérieur ces deux modèles se distinguent également facilement. Au contraire de celui austère du 23171, le pick-up deux places avait un tableau de bord plus noble emprunté à la GAZ Volga. Enfin, les deux modèles différaient aussi par leurs moteurs : un 3 litres OuMZ-4128.10 sur le 2317 et un ZMZ-4021.10 de 2,5 litres sur le 23171.

Avec leurs caractéristiques quelques peu différentes, ces pickups ne se comportaient pasde la même manière sur la route. Le Kanonir 2317 était plus avenant, ce qui n’est pas étonnant avec son moteur un peu plus puissant (103 ch contre 90 ch) et plus coupleux (213 Nm contre 178 Nm) ! Et ce d’autant plus que le pick-up deux places ne pesait que 1730 kg contre 1890 kg pour le pick-up cinq places. Mais le moteur du 23171 était plus élastique et plus économique, si on peut employer ce qualificatif pour un moteur demandant en moyenne 15 litres aux 100 km.

A cause de l'augmentation de la longueur de l'empattemet, le Kanonir n’offrait pas toutes les possibilités du UAZ en franchissement. Mais il s’en sortait tout de même très bien. La raideur de suspension pouvait être considérée comme un atout pour la fiabilité. Sur la route, le 23171 était un peu plus confortable que le 2317 probablement en raison de ses 160 kg de plus. Et l'empattement allongé avait un impact positif sur la tenue de route.

Le Kanonir était capable de rouler à un rythme élevé, comme une simple voiture particulière. Mais l’efficacité de ses freins à tambours laissait beaucoup à désirer. Ils s’apparentaient plus à des ralentisseurs. Hors de la route, les tremblements avaient aussi de quoi inquiéter. Surtout avec le 2317. Avec sa direction assistée, le 23171 était beaucoup plus confortable.

Le Kanonir ne craignait pas grand-chose. Il pouvait s’affranchir des difficultés avec une persistance enviable. De quoi lui permettre de relever la majorité des défis auxquels il allait être confronté à la campagne. De manière générale, le Kanonir avait réussi son examen de passage et il aurait dû connaître un beau succès aidé par des prix intéressants ($6,000 pour le 2317 et $6,500 pour le 23171). Hélas par manque d’argent, sa production a été arrêtée à l’usine de Anjero-Soudjensk en 2001 et deux ans plus tard à celle de Saint-Pétersbourg...

Lu sur : http://5koleso.ru/articles/obzory/kanonir-unikalnyy-vnedorozhnik-iz-peterburga
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Petit constructeur, #Russie, #Kanonir