Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Est-il vrai que les Japonais ont copié la Niva-2 (l'ex Chevrolet Niva développée sous le type VAZ-2123) ? Les Français ont-ils ralenti son développement ? Pourquoi a-t-elle cette taille ? Pourquoi a-t-on fait une croix dessus et pourquoi s'est-elle avérée être une mine d’or ? Si vous connaissez toutes les réponses, vous êtes très fort ! Sinon, Za Roulem a répondu à ces questions pour vous.

1. 200 mille voitures à l’horizon 2000 :
Au milieu des années 80, il était devenu évident que la Niva classique, produite depuis 1977, avait besoin d’être sérieusement modernisée ou remplacée. En 1982, le Ministère de l’industrie automobile de l’URSS a entériné le « Plan de développement de l’industrie automobile pour la période allant jusqu’à 2000 ». Selon ce plan, VAZ devait concevoir une petite voiture, la VAZ-2123 en vue d’en produire 65,000 en 1995, puis augmenter la cadence jusqu’à 200,000 unités en 2000. Mais en août 1986, le bureau d’études de VAZ s’est vu confier la conception d’une nouvelle voiture.

2. On voulait le meilleur ... :
Initialement, il était prévu de réaliser une voiture dont l’architecture se baserait sur châssis-cage recouvert de panneaux en plastique, similaire au design du minivan Renault Espace lancé en 1984. A l’époque, on pensait que l’avenir appartenait à ce type de véhicules et cette idée a longtemps retardé l’apparition des prototypes de la nouvelle Niva.

La création de la future Niva a également été ralentie par le fait que les concepteurs ont essayé d’introduire un entraînement par chaîne dans la boîte de transfert, ce qui rendrait cette unité plus compacte, plus légère et plus silencieuse. Pour cela, les ingénieurs avaient même acheté et étudié dans les moindres détails la boîte de transfert de la Mitsubishi Pajero de la première génération. Mais les modifications considérables nécessaires pour produire cette nouvelle boîte ont arrêté les ingénieurs. En conséquence, la voiture a reçu la même transmission que l’ancienne - peu fiable et hurlant tristement.

3. Qu'est-ce que les Japonais ont emporté de chez AvtoVAZ ?
Il est facile de voir que dans sa première incarnation, la VAZ-2123 est stylistiquement très proche de la VAZ-2110 conçue en 1985. Cela se voit encore plus avec le break 2111 produit à partir de 1997. Et même si l’auteur principal de la famille « Deciatka » est Vladimir Iartsev, on retrouve l’essentiel des caractéristiques de la nouvelle Niva dans les premiers croquis d’Alexandre Beliakov. A noter que dans les années 1990, Vladimir Iartsev a émigré en Belgique où il a créé sa propre entreprise de design et qu’Alexandre Beliakov est parti en Suède à peu près au même moment.

Selon une légende, au début des années 90, des délégations de constructeurs automobiles japonais ont visité à plusieurs reprises l’Usine Automobile de la Volga. Au bureau d’études, les Japonais ont vu le projet de la future Niva et, en un temps record, est sorti la Honda HR-V « copie conforme » de la Niva. Le prototype Honda J-WJ présenté au Salon de l’automobile de Tokyo en 1997 ressemblait vraiment à la VAZ-2123, mais d’un autre côté Vladimir Iartsev a admis avoir signé les premières esquisses de la « Deciatka » après avoir essayé la Volkswagen Passat B3 sur le polygone de Dimitrov. Ce n’est donc ni le premier, ni le dernier exemple d’emprunt dans l'histoire du design automobile.

4. Mésentente à propos de la roue de secours :
Valeriï Semouchkine, l’un des auteurs de la première Niva, a également participé dans les années 80 au concours interne pour le design de la nouvelle Niva. Il a ensuite affiné le projet d’Alexandre Beliakov avec Georgiï Ivanov. En particulier, ils ont supprimé du toit les « crêtes » caractéristiques (ces rails de toit aérodynamiques qui se transforment en spoiler). Mais lorsqu’une première maquette en polystyrène a été présentée au conseil technique en 1991, elle a été critiquée en raison de sa similitude évidente avec la VAZ- 2111 (on préparait déjà la production de ce modèle). Les concepteurs ont dû changer l'apparence de la voiture - dans les limites de ce qu’il était possible de faire.

Valeriï Semouchkine s’opposait fortement à l’installation de la roue de secours sur la porte arrière. Il voulait la mettre sous le capot comme dans la Niva classique - après tout, cette solution était une « merveille d’ingénierie ». Le placement de la roue de secours sous le plancher constituait un compromis mais c’est l’option de roue articulée, comme sur les Jeep, qui l’a emportée. Cela permettait d’offrir un meilleur volume utile au coffre et d’améliorer les capacités géométriques en tout-terrain. Et même si, plus tard, Valeriï Semouchkine a insisté pour changer la position de la roue de secours sur la porte afin d’améliorer la visibilité (et le design bien sûr), la roue de secours est restée au même endroit !

5. Les mêmes dimensions pour le convoyeur :
L’un des principaux changements de la deuxième génération de Niva était le rallongement de l’empattement de 150 mm. Au milieu des années 80, plusieurs maquettes (XM) basées sur la VAZ-2121 ont été réalisées avec cet empattement. La nouvelle voiture pouvait être plus grande, mais ses dimensions seraient définies par les virages opérés par le convoyeur de l’atelier de peinture de l’Usine Automobile de la Volga. Personne n’imaginait alors que cette limitation ne serait bientôt plus pertinente.

Le modèle 2123 n’a été présenté qu’en 1998 au Salon Automobile de Moscou. La même année, la crise économique a éclaté. La production de la « Deciatka » venait à peine de débuter et tous les efforts étaient investis dans ce modèle. Il fallait donc faire une croix sur le nouveau tout-terrain… Mais il se trouve que cette croix a été enlevée un peu plus tard et que la voiture s’est avérée être une mine d’or. Après un an d’assemblage en petite série par l’atelier OPP d’AvtoVAZ, les représentants de General Motors se sont montrés intéressés par ce nouveau produit et ont proposé la création de la joint-venture GM-AvtoVAZ. La nouvelle Niva a reçu le logo Chevrolet et dans le même temps, l’ancienne Niva a été rebaptisée Lada 4x4.

6. Qu’est-ce qui ne vient pas de VAZ dans la Chevrolet Niva ?
La première version de calandre, avec des fentes verticales a été baptisée « Dnieprogress » en raison de sa ressemblance visuelle avec le barrage en béton du fleuve du même nom. Certains ont même vu une trace américaine dans cette calandre, parce qu’elle rappelait le style de la marque Jeep.

Peu de gens se souviennent par contre que la Chniva (comme la voiture était communément appelée) a aussi reçu des mécaniques étrangères - par exemple le moteur Opel Z18XE de 122 ch et la boîte Aisin AG5, commune avec la Suzuki Vitara ou d’autres modèles. Cette version VAZ-21236 portait le nom de FAM-1 et a été fabriquée à 1,000 exemplaires. Mais elle coûtait trois fois plus cher que la version habituelle (538,000 roubles soit 20,300 dollars en 2006) et la production a été stoppée en 2008 !

En 2009, General Motors a conclu un accord avec le carrosserie italien Bertone pour le restylage de la Niva. Les Italiens ont apporté 60 modifications à la voiture, principalement esthétiques. La voiture commercialisée dans un premier temps sous le nom Bertone Edition était vendue l’équivalent de 17,000 dollars.

7. Toutes les trois diapos.
Contrairement à la première Niva qui a « joué » dans beaucoup de films en Russie et à l’étranger, la Chevrolet Niva n’apparaît que très peu à l’écran. Mais d’un autre côté, selon les propriétaires de la voiture, elle apparaît sur pratiquement un tiers des diapositives utilisées pour les examens du code de la route !

8. Elle est redevenue une Lada.
En décembre dernier, AvtoVAZ a racheté la part de 50% de General Motors dans GM-AvtoVAZ et a donc retrouvé le droit de fabriquer la voiture sous son nom historique de Lada Niva. Elle a connu un léger lifting cet été et son homologation a été prolongée jusqu’en mai 2023.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/923957-8-faktov-o-chevrolet-niva/
Adaptation VG

Tag(s) : #VAZ, #Lada, #Chevy Niva, #2121, #2123, #Anecdote