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Ce tout-terrain est au catalogue du constructeur russe mais ce n’est pas l’usine qui en assure la production - en petite série. Za Roulem a voulu l'essayer pour savoir si on en a pour son argent quand on le choisit.

Le Lada 4x4 Bronto vous dit peut-être déjà quelque chose, non ? Oui et non. En 2014, la société « PSA Bronto » qui produisait l’impressionnant vezdekhod March et le tout-terrain Rys sur la base du Lada 4x4 a été rachetée par VIS-Avto, cette filiale d’AvtoVAZ qui produit des pick-ups et des fourgons basés sur plusieurs modèles de la gamme Lada.

Le premier résultat de ce rachat fut le fourgon Lada 4x4 Rys (*), qui reprenait des technologies développées par ces deux fabricants. Mais le Rys, malgré le contrôle par AvtoVAZ de la structure nouvellement formée ne faisait pas partie du catalogue du constructeur russe. Il aura fallu attendre septembre 2017 pour voir apparaître dans la gamme Lada, cette version spécifique du Lada 4x4.

Si vous êtes un familier du Rys, alors vous connaîtrez déjà les grandes lignes de la fiche technique du Bronto. A l’avant et à l’arrière on trouve des autobloquants « Val-Racing » avec un coefficient de blocage de 0,65. Le rapport de pont principal est de 4,1 au lieu du 3,9 habituel. Les ressorts sont renforcés et les amortisseurs avant proviennent du Chevrolet Niva. Les roues sont montées en pneus « boue » Bontyre Stalker M/T en 235/75 R15. La roue de secours installée sous le capot - une 16 pouces standard - est désormais considérée comme une roue-galette et dispose de l’autocollant rappelant les limites d’utilisation.

Avec ces modifications, la garde au sol atteint désormais 240 m (contre 205 mm pour la version de base). Les passages de roues ont dû être découpés afin de laisser passer les roues. A noter que l’intérieur des ailes reçoit une protection anti-gravillons. Comme les voies ont été élargies, les ailes ont reçu des extensions en plastique, les mêmes que le Rys. Mais notre Bronto avait en plus un kit-carrosserie « Style » développé par la société « Avtoritet Plast » de Togliatti. Si Steve Mattin n’a pas touché à cette voiture elle est toutefois réussie, surtout à l’avant : le petit côté triste de son regard accentue son caractère !

Pour monter de plus grandes roues, il aurait fallu apporter de lourdes modifications à la transmission. Sur le Bronto tout reste d’origine. Seule le pont arrière est renforcé avec une traverse sur laquelle sont montés les ressorts, ce qui explique que l’arrière est légèrement surélevé. La carrosserie reçoit également quelques renforts : des barres transversales ont été soudées sous le pavillon pour installer des rails permettant de recevoir le coffre de toit proposé en option.

Au début de l’hiver, des pneus cloutés Nexen Winguard en 235/75 R15 ont été montés sur la voiture de notre essai et la carrosserie a reçu une couche protectrice Alligator, identique au fameux Raptor, mais un peu moins rugueux au toucher. Cette protection devrait être proposée dans la liste des options du Bronto. Cependant, elle ne protège pas de tous les problèmes puisque après notre expédition en Yakoutie, quelques grandes rayures blanchâtres sont restées sur la carrosserie.

L’amélioration de l’insonorisant (comme sur l’Urban) ne préserve pas des hurlements habituels de la boîte de transfert, du grondement du moteur et du claquements des pneus à clous. La Bronto reste une Niva, mais avec une garde au sol accrue et des gros pneus : le point milieu du volant reste symbolique, périodiquement l’arrière tend à dériver et les accélérations pour s’insérer en ville dans le trafic sont comparables aux premières tentatives de l’humanité pour surmonter la gravité.

Mais dans le sable, le Lada 4x4 Bronto est dans son élément ! Là où un Niva standard est déjà bloqué, le Bronto fier comme un petit tank passe grâce à ces autobloquants ! La garde au sol plus élevée joue aussi en sa faveur, de même que les pneus à larges sculptures… Ici les clous ne servent à rien. Le Bronto aborde sans problème les pentes abruptes de sable, il suffit d’enclencher la gamme courte et de bloquer le différentiel central.

Mais ce bon vieux Niva reste un Niva. Le moteur est catastrophiquement insuffisant : on peut facilement caler. C’est d’ailleurs pour cela qu’une odeur d’embrayage plane dans l’habitacle… Mais, ouf, la fumée sous le capot ne venait pas de lui mais d’un peu d’huile tombée sur le collecteur d’échappement. Les différentiels autobloquants s’enclenchent avec un bruit caractéristique et ils sont d’un grand secours en ligne droite, mais dans les virages ils augmentent considérablement le rayon de braquage.

Après une nuit sous la neige, les « coussins » chauffants sont très utiles (il est difficile d’appeler autrement les sièges de Samara). Dommage toutefois qu’il n’ait qu’un seul réglage et que seule l’assise soit chauffée (mais ça chauffe dur !). Les rétroviseurs se dégivrent aussi en quelques minutes, mais pour le pare-brise, il faut sortir un bon vieux grattoir.

Au premier feu rouge, il est évident que notre Bronto est devenu la voiture la plus rapide de la ville ! Les autobloquants se montrent sous une lumière plus favorable : alors que les tractions avant et même des voitures à transmission intégrale sont en train de patiner dans la neige, le Bronto décolle et se projette malicieusement jusqu’à l’intersection suivante. Dans les courbes, le Bronto semble tout aussi en confiance. Le coefficient de blocage du différentiel est bien choisi et ne grève presque pas la maniabilité.

Nous ne nous sommes pas privés du plaisir de repasser par une forêt enneigée et nous avons essayé de trouver les limites de la voiture. Le Bronto vous permet d’aller tranquillement là où le Lada 4x4 habituel serait resté bloqué depuis longtemps à cause de sa garde au sol plus faible ou l’absence de d’autobloquants et de pneus plus adaptés. Mais il ne faudra pas surestimer les possibilités du Bronto car dans certaines circonstances ses avantages pourront ne pas suffire…

Le Lada 4x4 Bronto est la seconde ou même troisième voiture idéale pour la famille. Mon père pensait s’acheter un quad mais il a compris que pour la même somme il pouvait s’offrir un Niva tout neuf et même une version spéciale chez un concessionnaire, garantie et immatriculation comprise ! Bon c’est vrai que mon père envisageait d’acheter un quad vraiment exclusif car le Bronto avec son kit Style, les antibrouillards et la peinture camouflage est vendu 740,000 rouble ! Et si on le veut avec la peinture « pixels » et la protection Alligator, il faudra en rajouter 50,000.

D’un autre côté, vous pourrez choisir le Bronto dans l’une des six couleurs de base et avec de simples extensions d’ailes plutôt qu’un kit carrosserie spectaculaire. Vous paierez 676,000 roubles. Pour ce prix vous aurez les sièges chauffants, les rétroviseurs dégivrants, la climatisation, l’ABS. Une Lada 4x4 habituelle avec les mêmes équipements coûte 508,000 roubles. Si vous faites le calcul, les 168,000 roubles supplémentaires demandés par l’usine restent raisonnables et ne représenteront pas plus d’argent que si faites (ou faites faire) vous-même les transformations.

VIS-Avto assemble tous les mois entre 100 et 120 voitures. Après avoir transformé les caisses nues, elles sont renvoyées chez AvtoVAZ pour être peintes. Les voitures fabriquées ont déjà fait l’objet d’une commande. Certaines sont passées par des sociétés et il y en a même pour l’exportation : par exemple l’an dernier les Douanes d’Arménie ont acheté 25 véhicules de type (qui portaient alors le nom de Rys) et 20 voitures ont été envoyées en Europe.

Le Bronto trouvera sa voie, malgré tous les défauts hérités de la Niva.

Légende des photos :

  • Le Bronto aborde les pentes abruptes en tout confiance si vous enclenchez la gamme courte et bloquez le différentiel central.
  • Cette teinte camouflage est proposée en 17 variantes. Les plus spectaculaires sont ces versions « pixels » pour lesquelles il faut payer environ 50 mille roubles.
  • Depuis la version Urban, les parechocs en plastique sur l’ex-Niva ne sont plus perçus comme quelque chose d’anormal, car ceux-ci sont particulièrement réussis. On aimerait avoir des roues encore plus grosses, mais elles nécessiteraient de sérieuses modifications.
  • Les ressorts reposent sur une traverse et c’est pour cela que la carrosserie est légèrement surélevée.
  • A l’intérieur, il ressemble à un Lada 4x4 habituel en version luxe. Le volant de l’Urban est installé sur le Bronto mais notre modèle était un prototype et c’est pourquoi celui-ci est normal.
  • La climatisation, les sièges avant chauffants, les rétroviseurs électriques chauffants, les lève-vitres électriques, l’ABS et la préparation audio… Vous trouverez aussi cela sur une Lada 4x4 habituelle.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/910473-brontozavr/
Adaptation VG

(*) voir : http://www.sovietauto.fr/2016/08/fourgonnette-rys-emmenez-tout-ce-dont-vous-avez-besoin.html

Tag(s) : #Lada, #Niva, #Bronto, #Essai