Lorsqu’elle a fait son apparition, la Lada Granta était présentée comme une remplaçante abordable de la Lada « Classique ». L’étiquette d’une voiture faite pour la datcha et pas faite pour les jeunes lui collait fermement à la peau. Cette image s’applique aussi peu à peu à la Kalina.
Pourtant, aujourd’hui, chaque client vaut son pesant d’or et il n’est pas permis de laisser de côté les conducteurs adeptes de sportivité. En particulier les jeunes, sensibles aux voitures qui se remarquent mais qui ne coûtent pas trop cher. C’est précisément le genre de voitures fabriquées en petite série par « Lada Sport », une filiale d’AvtoVAZ. En novembre, un nouveau pas a été franchi dans la réduction de prix de ces berlines survoltées avec le lancement de la production de Lada Kalina et Granta - archétype des voitures anti-crise - en finition « Drive Active ». Alors, elles sont comment ces « low-cost de sport » ?
Il faut d’abord rassurer les fans du design de Steeve Mattin : il a supervisé le look de ces deux voitures et elles ne souffrent ni de simplifications ni de compromis. Ces deux berlines en finition Drive Active étalent leurs pare-chocs avant et arrière, leurs calandres et leurs bas de caisse originaux. Le hayon de la Kalina est surmonté d’un spoiler et la Granta dispose d’un aileron sur le couvercle du coffre. On trouve des logos « Drive Active » à l’avant et à l’arrière et le logo Lada est sur fond de carbone. Les deux voitures sont chaussées de roues en alliage de 15 pouces avec un logo « Lada Sport » sur l’une des branches.
Doit-on parler de conduite active s’il faut s’accrocher au volant pour maintenir le corps dans les virages ? L’impression que l’on se fait d’une voiture commence quand on pose les fesses dans le siège. C’est un plaisir de voir dans l’habitacle de la Kalina et la Granta la carte de visite de « Lada Sport » : sur les sièges avant les coutures sont rouges ! Sur la première les sièges sont en tissu gris et sur la seconde ils sont gris chinés de rouge : à chacun son goût. Heureusement, on n’a pas cherché à économiser sur les sièges et le dos vous le dit tout de suite : c’est confortable ! C’est même mieux que les modèles « Lada Sport » que nous avions pu conduire jusqu’à présent.
L’assise est un tout petit peu plus basse - grâce au dessin du siège - et le profil du dossier avec soutien latéral renforcé pourront parfois être un peu justes. C’est sans doute le maximum que l’on puisse faire sur la base des sièges de série et avec le réglage en longueur des rails standards. Il se trouve qu’au premier semestre 2016, « Lada Sport » a changé de fournisseur de sièges : avant ils étaient faits par AvtoVAZagregat et maintenant par LadaPlast. C’est la première fois que vous entendez ce nom ? Cette société de Togliatti travaille depuis longtemps avec GM-AvtoVAZ et VIS-Avto !
La Kalina testée est plus basse que le modèle de série. C’est visible à l’œil nu. Sa suspension est entièrement spécifique et les débattements sont plus courts en compression ou en détente. La garde au sol est réduite de 20 mm. Sur chaussée régulière, la Kalina est ferme mais pas excessivement dure. Heureusement ! C’est en effet l’une des erreurs les plus courantes en matière de tuning. La suspension de la Kalina inspire confiance avec sa réserve de capacité d’absorption qui ne se fait pas au détriment du confort : l’amortissement est correct dans la grande majorité des cas. Dans les virages, elle prend moins de roulis que la version standard et sur les routes vallonnées et on ne ressent aucun phénomène de pompage. Le mécanisme de direction et la direction assistée sont identiques aux modèles de série mais la Kalina Drive Active est beaucoup plus précise à cause de sa suspension et des réglages différents du train avant.
C'est au chapitre économique que l'on peut évoquer la puissance moteur. Sous le capot on trouve le moteur de série qui développe 106 ch couplé à une transmission dont le rapport final est de 3,9. Cela signifie qu’il n’a pas été nécessaire de faire des modifications coûteuses liées à l’augmentation de puissance : la Kalina Drive Active a des disques avant de 260 mm (sur la Sport, plus puissante, ils font 284 mm) et conserve des tambours à l’arrière.
Combien coûtent ces Lada à « conduire activement » ? Il faut d’abord comprendre ce pour quoi on paie. Les versions Drive Active sont basées sur la finition Norma SE+. Sur la Granta et la Kalina, l’équipement varie légèrement mais elles ont tout ce qu’il faut, y compris la climatisation. Il ne manque que des équipements de luxe comme un système multimédia avec un grand écran. Maintenant refaites le calcul. Pensez au prix du kit-carrosserie de haute qualité peint ton caisse, à celui des jantes en alliage, des tous nouveaux sièges avant et de la sellerie intérieure, de la suspension sport... Il faut bien compter 100,000 roubles ! La Kalina Active Drive coûte 41,800 roubles de plus que la Norma SE+ et la Granta Active Drive 52,000 roubles. Si cela revient à si peu cher c’est parce que ces voitures sont produites en série. En plus, ces deux voitures sont vendues dans le réseau Lada, jouissent de la même garantie, du programme de prime à la casse, du programme de leasing et des promotions saisonnières comme les autres modèles de la marque.
Il est clair qu’une version sportive sans modification moteur constitue un compromis dicté par le désir de ne pas trop augmenter son prix. Mais les capacités de ce moteur de série ne sont pas mauvaises et le temps des voitures aux moteurs surgonflés est révolu. L’heure est aux versions sportives civilisées. Voyez la Polo GT au moteur certes puissant mais de série. Avec ce type de moteur il est facile de faire homologuer une version sportive, de respecter les normes environnementales, de maintenir la garantie usine et d’avoir une qualité stable. Il y a tout de lieu de croire que « Lada Sport » remplacera bientôt sur le modèle Sport le 1.6 « gonflé » à 114ch par le 1.8 de série qui fait 130 ch. Nous verrons !
Légende des photos :
- Les calandres et les pare-chocs avant des Kalina et Granta ont un style différent.
- La Granta (à gauche) et la Kalina dispose d’un volant cuir et de sièges sport.
- Le tissu de la banquette arrière est totalement nouveau sur les deux voitures.
- Les sièges sont confortables dans les deux cas. La différence se situe dans le tissu et le nom du modèle inscrit sur le dossier.
- Voilà les économies qui ont été faites : on ne trouve du cuir que sur le volant. Le pommeau de levier de vitesse et la poignée de frein à main restent en plastique.
- Les roues en alliage léger sont chaussées en 185/55 R15.
- Le prix de cette Kalina est de 549,000 roubles soit 41,800 de plus que la version standard.
- L’échappement est identique au modèle de série. Pour l’accorder au nouveau parechoc, on a juste changé la sortie d’échappement.
- La griffe de Steeve Mattin : l’aileron arrière et le logo Lada sur fond carbone.
- Les sièges - et la suspension - voilà pour le sport ! Un rapport de pont de 4,1 (voire mieux - de 4,3) aurait rendu la voiture plus vivante.
Lu sur : http://www.zr.ru/content/articles/904920-sport-bez-izlishestv/
Adaptation VG