Tout à coup dans mon rétroviseur était apparu une voiture au regard d’aigle. A quel modèle pouvait donc appartenir cet gigantesque calandre grillagée en forme de trapèze, ce pare-choc enveloppant et ces phares « angel eyes » ?
Je n’avais pas réussi à identifier le modèle au premier coup d’œil. J’avais bien une idée : ces optiques à la BMW sont très populaires sur les versions tunées de VAZ-2110. Mais il ne s’agissait pas de ce modèle de Lada : ce pare-brise presque rectangulaire ne correspondant pas au bio-design de la decjatka. Il s’agissait donc d’une Samara ! Mais quelle Samara !
Les amateurs de voitures italiennes trouveront des ressemblances avec la Lancia Delta Integrale. Ils ne seront donc pas surpris d’apprendre que le ramage de la bête se rapporte à son plumage. Sous ce capot original se cache une boule de nerf. Ce n’est pas la première fois que je croise des Lada préparées, mais la puissance de celle-ci m’a stupéfié : pas moins de 300 chevaux ! Ce chiffre peut faire douter quand on sait que le meilleur moteur de course Lada développe à peu près 220ch. Mais le mystère s’éclaircit quand on soulève le capot : celui-ci cache un moteur turbocompressé de Toyota Celica. Il s’agit du deux litres 3S GTE accompagné de sa boîte de vitesse 3S GE. La transmission complète provient également de la sportive du soleil levant.
Les créateurs de cette 2108 miraculeuse se sont affranchis du chemin semé d’embûches de ceux qui veulent tuner une voiture russes en choisissant des nouvelles pièces pour le moteur et en travaillant les réglages de celui-ci. Ils n’ont pas choisi la voie de la facilité mais leur idée de départ était très simple et élégante. Pour créer un show-car unique, capable d’impressionner non seulement par son aspect extérieur mais aussi par ses capacités dynamiques il était tout à fait logique de remplacer le moteur, et cela se justifiait également d’un point de vue économique. Celui-ci n’a coûté que 2000 dollars, et on est loin d’avoir épuisé son potentiel. La puissance pourrait selon son propriétaire être portée à 420ch. Ce qui est loin de ce qu’on peut faire avec un moteur russe, même équipée d’un injection d’oxyde d’azote.
Le moteur japonais a subi quelques modifications : admission directe et injecteurs plus gros. Le moteur a été installé sur des supports totalement adaptés à la Samara. Toute la partie antérieure du compartiment moteur est en alliage léger, et les longerons et les ailes ont été renforcés.
Les créateurs de la voiture ont ensuite sérieusement modernisé les parties roulantes pour que les qualités routières de la voiture s’accordent à cette motorisation. Les chapelles d’amortisseurs ont été modifiées et reçoivent des éléments HKS destinées à l’origine à la Mitsubishi Lancer Evolution. Les silent-blocs sont remplacés par des éléments rigides. Les éléments inférieurs de la suspension avant sont en acier ce qui augmente encore plus la rigidité. Celle-ci est encore renforcée par la présence d’une barre anti-rapprochement d’un diamètre de 22mm.
Si la direction reste d’origine, les rotules sont des éléments adaptés. Dans le futur on prévoit d’installer une direction à assistance variable. Elle permettra de réduire les efforts pour braquer les roues de 17 pouces tout en préservant la « transparence » de la direction.
Les ralentissements sont assurés par un système de freinage spécialement mis au point. On a choisi des composants d’importation : l’amplificateur provient d’une Mercedes, les disques de freins d’une Chevrolet Corvette, et les étriers d’une Mitsubishi GTO-3000. Après cela il est inutile de préciser que les durits de freins sont de type « aviation ».
L’intérieur est également remarquable. Les sièges sont issus d’une Honda Prelude, et ceux-ci intégrent des haut-parleurs d’Infiniti : c’est une idée particulièrement amusante et fonctionnelle. Les places arrière ont été supprimées au profit de l’installation audio.
Reste à savoir qui est l’auteur de cette « Lada Delta Integrale ». Elle est l’oeuvre de la société DILL-Tuning de Kropotkine, dans la région de Krasnodar. Les photos sont assez éloquente de la maîtrise de cette société : on ne reconnaît la Samara que dans la partie se situant au dessus de la ligne de caisse. Il s’agit d’un exemplaire unique réalisée pour la joie de son propriétaire et qui sert à l’occasion de voiture de démonstration pour la firme DILL-Tuning.
Lu sur : http://www.zr.ru/content/articles/13121-tuning_vaz-2108_juzhnyj_motiv/
Adaptation VG